TEMOIGNAGE// Après huit ans au siège d’HP en France, tout près de Paris, Benoît Labetoulle s’est envolé pour New York en 2022. Il travaille toujours pour le fabricant américain de PC et d’imprimantes, mais découvre un monde du travail différent, aussi bien sur le rythme que sur le management.
« Pendant l’été 2022, ma femme et moi rendons les clés de notre appartement dans le 17e arrondissement de Paris pour nous installer… à New York ! Cela fait des années que ma compagne rêve d’y travailler, elle est tombée amoureuse de cette ville mythique lors d’un précédent voyage. Et ça tombe bien : la BNP Paribas, où elle travaille depuis huit ans, lui a proposé un très beau poste là-bas.
Je m’envole aussi aux Etats-Unis avec un emploi à la clé : un mois après mon arrivée, je prends mes fonctions chez HP, le fabricant d’ordinateurs, d’imprimantes et de solutions audio et de vidéoconférence avec un contrat local. Une entreprise dans laquelle je suis entrée 8 ans plus tôt, en stage de fin d’études, au siège de la société en France, situé à Boulogne-Billancourt (désormais à Meudon, NDLR). A l’époque, je sors tout juste de l’Ieseg, une école de commerce basée à Lille.
Mon stage terminé, je signe un CDI et reste dans la même équipe. Ingénieur commercial sédentaire, je vends alors des contrats d’équipements de PC à de grands groupes français.
Au bout de trois ans, changement de poste : je deviens commercial terrain, pour des grands comptes internationaux et pour la fourniture de contrats d’équipements et de services informatiques.
100 % télétravail
Lorsque BNP Paribas propose un poste à ma femme à New York, en 2021, je décide de la suivre en espérant pouvoir continuer à travailler chez HP outre-Atlantique. Autrement, j’envisage de chercher du travail dans une autre entreprise de la tech là-bas. Je suis assez confiant parce qu’il y a beaucoup d’offres d’emploi et parce que je suis bilingue – j’ai passé un an en Ecosse pendant mes études, et je travaille déjà la majorité du temps en anglais.
Coup de chance. Début 2022, des dirigeants d’HP aux Etats-Unis viennent rencontrer des clients en France. J’en profite pour me présenter et leur faire part de mon envie de travailler là-bas. La direction France appuie mon projet. Après plusieurs entretiens, je décroche un poste de product manager au sein de l’organisation Services d’HP aux Etats-Unis. Désormais, je vais devoir développer les offres de services (maintenance, sécurité des postes de travail, offres de financement, monitoring et management des flottes informatiques). Un nouveau défi pour moi. Je démissionne donc de mon poste en France et signe un contrat aux Etats-Unis.
Outre-Atlantique, mon quotidien est chamboulé. Finie la vie au bureau avec mes collègues, je suis 100 % en télétravail, comme la quasi-totalité des sept collègues de mon équipe. Nous sommes répartis dans tout le pays, sur des fuseaux horaires différents, et je suis le seul à Manhattan.
Des vacances illimitées
A mon arrivée, je signe une offre d’emploi avec quinze jours de congé par an. Vu de la France, cela semble peu, mais c’est la norme ici.
Par chance, en janvier 2023, HP adopte aux Etats-Unis un système de vacances illimitées. Sur le papier, les salariés sont libres de prendre des vacances quand ils en ont besoin, avec le feu vert de leur manager. J’en profite pour prendre six semaines de congé par an. C’est ce que prennent aussi en moyenne mes collègues expatriés, qui viennent d’ Espagne.
En revanche, mes collègues américains en prennent nettement moins. Je pense que c’est culturel. Par exemple, une collègue est partie deux semaines en croisière et m’a dit qu’elle n’était jamais partie aussi longtemps. Elle culpabilisait un peu en revenant car cela lui semblait long…
Chez HP aux Etats-Unis, les rémunérations sont adaptées au territoire sur lequel on réside. Avec ma femme, nous avons des revenus qui correspondent au coût de la vie new-yorkaise – qui est au moins deux fois plus élevé qu’à Paris. Mais en cherchant un logement à louer à Manhattan, on est tout de même tombés des nues en voyant les prix des logements, en forte augmentation depuis la sortie de la pandémie.
Au-delà de la rémunération, ce qui importe surtout, c’est l’assurance santé. Chez HP heureusement, on est bien couvert. Lorsque je suis arrivé, mon employeur m’a donné un catalogue avec de nombreuses formules en me demandant de choisir mon assurance santé et la formule adaptée à nos besoins… C’est assez déroutant quand on vient de France et qu’on ne comprend pas tout ! Et surtout, on a intérêt à ne pas se tromper car ici, les frais de santé sont très élevés.