Boubacar Dembélé et Chiaka Arama et Mohamed Traoré dit Tiana ont comparu devant les jurés de la Cour d’assises pour des faits d’association de malfaiteurs, vol qualifié, détention illégale d’arme à feu, tentative d’assassinat et complicité. C’était le mardi 30 janvier 2024. Reconnus coupables, Boubacar Dembélé et Chiaka Arama ont pris 10 ans chacun. Quant à Mohamed Traoré dit Tiana, il a été acquitté.
Agés entre 17 à 23 ans au moment des faits, Boubacar Dembélé et Chiaka Arama et Mohamed Traoré dit Tiana se sont présentés devant les jurés de la Cour d’assises pour connaître leur sort après 5 ans de détention.
A la barre, Boubacar Dembélé et Chiaka Arama ont tous les deux reconnu les faits tant à l’enquête préliminaire qu’à l’instruction. Malgré cette confession et la plaidoirie des avocats, ils passeront 10 ans de leur vie en prison.
Quant à Mohamed Traoré, il a expliqué avoir été injustement accusé par ses co-inculpés. “J’aidais tout simplement la police dans sa mission de lutte contre la délinquance, le banditisme et la criminalité en dévoilant les réseaux que je connais. C’est ainsi que Mohamed et Chiaka ont dit que je fais partie de leur bande lorsqu’ils ont été appréhendés, alors qu’on ne se connaissait même pas”. Boubacar Dembélé et Chiaka Arama ont confirmé lesdits propos de Mohamed en déclarant qu’ils ne le connaissaient pas avant la prison.
Flash-back : Courant 2018, suite à une dénonciation anonyme, les éléments du 11e arrondissement de police ont fait une descente inopinée dans un domicile sis à Missabougou où ils ont procédé à l’arrestation de Boubacar Dembélé et Chiaka Arama lesquels, interrogés, ont dénoncé le reste de leur bande, notamment Mohamed Traoré dit Tiana, Solo CFA et Abdou.
Une patrouille dans leur repaire a permis de découvrir 4 pistolets automatiques, 3 motos Djakarta et un passeport. Il ressort des investigations policières et de l’instruction menée que dans la nuit du 28 au 29 mai 2018, aux environs de 20 h, dans le quartier Niaréla, Boubacar Dembélé et Chiaka Arama, accompagnés de deux autres compères Solo CFA et Papa sans autres indications et en fuite ont aperçu un individu de nationalité indienne descendre d’un taxi pour se diriger dans une zone non éclairée.
Ensemble, ils l’ont braqué avec les pistolets automatiques saisis plus tard sur eux et l’ont sommé de leur remettre son sac à main qui contenait outre ses documents administratifs, la somme de 100 000 F CFA et quelques billets de dollars. Quand ils s’apprêtaient à s’enfuir à moto avec leur butin, celui-ci s’est défendu en tentant de récupérer son sac. Boubacar Dembélé et Chiaka Arama, détenteurs des pistolets ont ouvert le feu sur lui. Ils l’ont abandonné, blessé gisant dans son sang.
Les enquêtes ont pu établir qu’outre cette agression sur l’Indien, ils sont sortis tous les quatre nuitamment à moto, chacun armé d’un pistolet automatique et ont ainsi successivement braqué 6 motocyclistes, dont 3 à Médina-Coura, lors du concert de l’artiste nigérian Davido, au stade Omnisports Modibo Kéita, un autre à Moribabougou, un au quartier Banconi. Plus tard, ils ont braqué un Libanais au quartier Hippodrome, dépossédé sous la menace d’armes, de sa moto et de son sac à main. Ils ont confessé avoir braqué un autre individu vers Yirimadio et lui ont retiré son sac contenant la somme de 4 millions de F CFA. Les motos ont ensuite été revendues à un certain Abdou sans autres renseignements qui n’a pu être appréhendé.
Les faits pour lesquels le fil d’enquête a pu être remonté jusqu’à eux se sont produits à Boulkassoumbougou dans la nuit du 28 avril 2018 lors du braquage, aux alentours de 21 h, d’une alimentation, dont le gérant Mamadou Sogoré a vu le pistolet pointé sur lui par Chiaka Arama qu’il a pu identifier et que les caméras de surveillance ont filmé.
Dans cette alimentation, ils ont emporté toute la recette du jour évaluée à 1 million de F CFA, des parfums de grande valeur pour un coût de 850 000 F CFA et des téléphones portables. Ils ont été appréhendés et déférés devant le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de la Commune VI du district de Bamako, lequel a requis l’ouverture d’une information judiciaire contre eux pour association de malfaiteurs, vol qualifié, détention illégale d’armes à feu et tentative d’assassinat. Après les débats, Boubacar Dembélé et Chiaka Arama ont été reconnus coupables par la Cour. A cet effet, ils ont pris chacun 10 ans d’emprisonnement. Mohamed Traoré dit Tiana a été purement et simplement acquitté.
Marie Dembélé
Accusé de complicité de viol :
Mama Timbo ressort libre de la Cour
Pour la deuxième journée des travaux de la session d’assises qui se tiennent à la Cour d’appel de Bamako, les jurés avaient sous la main une affaire de complicité de viol. Mama Timbo, revendeur de charbon de bois s’était rendu coupable de complicité de viol pendant qu’il évoluait au marché de Ouolofobougou dans la vente du charbon. Reconnu non coupable, il a été acquitté.
Les actes posés par la personne de Mama Timbo sont prévus et punis par les articles 24 et 226 du code pénal pouvant donner lieu à des peines criminelles. Tout au long des débats, l’accusé à la barre n’a fait que nier les faits à lui reproché et a demandé la clémence de la Cour face à la situation. Au terme des débats, la Cour, dans sa sagacité, a déclaré l’accusé non coupable des faits et l’a acquitté. Mama Timbo est ressorti libre de la Cour.
De quoi s’agit-il ? De l’arrêt de renvoi, nous apprenons que les faits ont eu lieu dans l’après-midi du 8 juin 2020. Ce jour-là, la demoiselle Awa Traoré, accompagnée par une amie, s’est rendue dans une boutique au marché de Ouolofobougou pour acheter du jus d’orange à la demande de sa maman. Sur le chemin du retour, le nommé Almamy Timbo, inconnu d’elles, les a approchées et subitement, il a arraché le sachet de jus d’orange que tenait la demoiselle Traoré pour se diriger vers un magasin situé derrière ledit marché.
Elles l’ont poursuivi jusqu’en ce lieu qui leur sert de chambre à coucher avec Mama Timbo. Une fois arrivées devant ledit magasin, le nommé Almamy Timbo a entrainé de force à l’intérieur du magasin la demoiselle Awa et Mama présent en ce lieu, a chassé l’amie qui l’accompagnait avant de refermer à clé la porte.
Almamy Timbo a donné une gifle à la demoiselle Awa, l’obligea à se déshabiller avant de lui faire subir ses assauts sexuels jusqu’à assouvir sa libido, pendant qu’au même moment, Mama Timbo qui suivait la scène sans intervenir, a augmenté le volume de leur poste radio afin qu’on ne puisse entendre de l’extérieur ses cris à l’appel au secours.
Lorsqu’ils la libèrent après forfait, la demoiselle Awa Traoré, sous le choc, meurtrie et désemparée n’a pas eu d’autre choix que de s’éclipser au regard de tous, avant qu’elle ne soit retrouvée par ses parents le lendemain des faits. Sur indication de l’amie qui accompagnait la demoiselle Traoré, Mama Timbo a été appréhendé et conduit au commissariat de police du 2e arrondissement de Bamako qui a ouvert immédiatement une enquête à la suite de laquelle il a été poursuivi, puis inculpé devant le magistrat instructeur pour complicité de viol.
Lors de la procédure, Almamy Timbo, poursuivi de viol n’ayant pas été retrouvé, un non-lieu a été suivi contre sa personne en application de l’article 211 alinéa 1 du code de procédure pénale. Quant à Mama Timbo, il s’est retrouvé devant les juges pour répondre des faits de complicité. À l’enquête préliminaire aussi bien qu’à l’information, l’inculpé a nié les faits reprochés à sa personne. Il en a été de même à la barre. Il a expliqué être ressortissant du même village que l’auteur des faits qui se trouve être également son colocataire.
Après les échanges, Mama Timbo a été acquitté des faits de complicité de viol par la Cour et a regagné son domicile.
Marie Dembélé