Les jurés de la Cour d’assises de Bamako ont reçu à leur barre Adama Kéita, accusé de coups mortels. C’était le mercredi 31 janvier 2024 à la Cour d’appel de Bamako. Reconnu coupable des faits à lui reprochés, il a écopé de 5 ans d’emprisonnement.
Adama Kéïta était devant les juges pour connaître son sort dans l’affaire de coups mortels sur Dougoufana Bagayoko. Ce jeune âgé de 26 ans a fait savoir à la barre qu’il voulait tout simplement se venger du coup qu’il a reçu de Dougoufana Bagayoko. “Je ne voulais nullement attenter à sa vie. J’étais en colère du coup qu’il m’avait donné. C’est pourquoi j’ai voulu lui lancer une pierre lorsqu’il a fait dos pour le blesser. Malheureusement, la pierre l’a eu au niveau de la tête, sinon ce n’est pas là-bas que j’avais visé”, a-t-il regretté.
Le ministère lui a demandé s’il n’a pas volontairement voulu fracasser le crâne de sa victime. “Je n’ai jamais nourri cette intention. Je voulais seulement le blessé”, a-t-il répondu. Pourquoi avoir attendu qu’il fasse dos pour se venger ? L’accusé a signalé que c’est en ce moment que sa colère est montée de plusieurs crans.
Dans son réquisitoire, le ministère public a déclaré que personne ne devrait en vouloir à son collègue pour un matériel de travail au point de lui ôter la vie volontairement. Ces propos ont mis la défense à l’aise dans ce dossier. Elle a plaidé coupable tout en demandant des circonstances atténuantes pour son client. Après débats, les magistrats ont reconnu Adama Kéita coupable des faits de coups mortels en lui accordant des circonstances atténuantes. De ce fait, il a écopé de 5 ans d’emprisonnement.
Rappelons qu’Adama Kéita et Dougoufana Bagayoko étaient des laptots (travailleurs de sable). Alors qu’ils étaient au travail, Adama s’est retiré pour se reposer pendant un temps. Lorsqu’il a voulu reprendre, une altercation l’opposa à Dougoufana à propos de chiffons qu’ils utilisent dans le cadre de leurs activités.
Sinè Bagayoko, oncle de Dougoufana, est intervenu pour les séparer. Ayant obtempéré suite à l’intervention de son oncle, Dougoufana a rejoint celui-ci afin de continuer le travail. Adama Kéita, mécontent du coup qu’il venait de recevoir lors de cette altercation et n’ayant pu lui rendre la monnaie, s’est saisi d’une pierre pour la lancer en direction de Dougoufana. Atteint à la tête, il a succombé suite à ses blessures. En vertu des dispositions de l’article 202 du code pénal, les coups mortels consistent en l’administration de coups, blessures, lesquels, sans intention de donner la mort. Marie Dembélé
Viol et coups et blessures volontaires :
Abdoulaye Coulibaly condamné à 5 ans d’emprisonnement…
Abdoulaye Coulibaly s’est présenté à la barre des assises le vendredi 2 février 2024 pour répondre des chefs d’accusation de viol et coups et blessures volontaires. Reconnu coupable, il a pris 5 ans d’emprisonnement. Il devra également payer 1 million FCFA à titre de dommages et intérêts. L’accusé Abdoulaye Coulibaly, chausseur de taxi, à la barre n’a pas voulu éclairer la lanterne de la Cour sur ce dossier de viol, coups et blessures volontaires sur Fanta Sanogo, sa cliente. Il a nié les faits à lui reprochés devant les témoins Lassana Kébé et Souleymane Togola qui ont porté secours à Fanta Sanogo. Les faits remontent au samedi 15 décembre 2018. Ce jour-là Fanta Sanogo a emprunté à l’auto-gare de Sogoniko aux environs de 20 h, un taxi conduit par Abdoulaye Coulibaly, pour aller à Fadjiguila-Nafadji.
Chemin faisant, le chauffeur Abdoulaye Coulibaly a pris une autre direction au grand étonnement de sa cliente Fanta Sanogo à qui il a fait comprendre qu’il s’agissait d’un raccourci. Arrivé au centre de Sirakoro-Méguétana, Abdoulaye Coulibaly a garé son véhicule tout en invitant sa cliente à descendre. Face à la réticence de celle-ci, il lui a administré une gifle après lui avoir retiré ses téléphones portable et portefeuille contenant de l’argent.
Paniquée, Fanta Sanogo s’est exécutée en descendant du véhicule. Une fois hors du véhicule, il lui a ordonné de se déshabiller. Par la suite, il l’a terrassée et a exercé sur elle un des actes de pénétration sexuelle. Après avoir assouvi son désir sexuel, il a confisqué les téléphones et portefeuille contenant de l’argent de sa victime. Il a fait aussi descendre ses bagages pour l’abandonner seule. Ainsi, Fanta Sanogo, en cherchant assistance et secours, s’est introduite dans une famille située pas très loin du lieu des faits. C’est ainsi qu’un groupe de jeunes conduits par Lassana Kébé, commerçant, lui ont porté secours en la conduisant sur les lieux. En cours de route et heureusement pour Fanta Sanogo, ils ont trouvé Abdoulaye Coulibaly, auteur des faits, vite reconnu par la victime, arrêté près de son taxi en panne. Interrogé sommairement par les jeunes, il a fini par reconnaître les faits et séance tenante, il a restitué à la dame son téléphone portable et la somme de 15 000 F CFA.
C’est ainsi qu’il été mis à la disposition de la brigade de recherche de la rive droite de Bamako. Après avoir reconnu les faits à l’enquête préliminaire et lors de sa première comparution devant le magistrat instructeur, l’inculpé s’est rebiffé par la suite et a nié les faits qui lui sont reprochés durant tout le reste de la procédure.
Marie Dembélé