“Etat des lieux et opportunités d’affaires dans le sous-secteur de la bioénergie”. C’est le thème d’un atelier national organisé hier à l’hôtel de l’Amitié par le ministère de l’Energie et de l’Eau à travers l’Agence nationale de développement des biocarburants et la Fédération malienne de l’électricité, énergie renouvelable et nouvelle (FENEM).
Cette rencontre qui regroupe les acteurs du sous-secteur a pour objectifs d’informer les participants sur les filières prioritaires de bioénergie, les filières en promotion et les avantages comparatifs de l’utilisation des bioénergies et les coproduits; présenter et discuter de l’état des lieux du sous-secteur bioénergie au Mali (potentialités, acquis, contraintes, obstacles, perspectives…); proposer des actions clés pour un accroissement des investissements publics et privés dans le sous-secteur bioénergie. Et aussi de partager les différentes opportunités d’affaires dans les filières de bioénergie et les facilités accordées par l’Etat aux investisseurs.
Pour le Directeur général de l’Anadeb, Abdoulaye Kaya, si la coopération et la coordination des projets d’énergies renouvelables sont essentielles à l’échelle nationale, il est impératif de réformer nos cadres politiques et stratégiques, afin de faciliter le développement des bioénergies et d’attirer les investissements privés. “Bien que nous disposions des technologies, des compétences et des mécanismes de financement, des processus efficaces doivent être instaurés pour réduire les risques du marché. Hélas, le développement de ce sous-secteur se heurte encore à des pesanteurs administratives”, a constaté Kaya. A l’en croire, ce fardeau administratif est nettement visible à travers la conduite de deux leurs projets pilotes. Ils concernent la cuisson propre avec l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), et la production et l’utilisation du Bioéthanol comme combustible avec l’Agence brésilienne de coopération (ABC).
Le Directeur général de l’ANADEB a souligné que l’utilisation des énergies renouvelables, et en particulier des bioénergies, constitue un enjeu économique majeur. “Si nous souhaitons anticiper les crises énergétiques et participer au développement socio-économique du Mali, nous devons unir nos efforts dans ce domaine. C’est pourquoi, la coopération entre l’Etat et le secteur privé est indispensable, surtout en cette période où les pays de l’AES montrent la voie vers une nouvelle ère d’indépendance économique pour l’Afrique”, a-t-il conseillé. Il s’est dit convaincu que «les présentes assises sous le leadership du ministre de l’Energie et de l’Eau, représentent un espace privilégié d’échange et de plaidoyer pour renforcer la dynamique nationale en matière d’efficacité énergétique. Cet atelier regroupant les sommités du secteur de l’énergie autour des objectifs nationaux et mondiaux devrait selon lui ouvrir la voie à des pratiques plus durables et à une gestion énergétique plus efficace. Non seulement améliorer la compétitivité économique de notre pays, mais aussi permettre la réduction de son empreinte carbone».
Pour le ministre de l’Energie et de l’Eau, Boubacar Diané, cet atelier se tient au moment où l’ambition du gouvernement du Mali est d’assurer la souveraineté énergétique du pays. Cela s’appuiera selon lui sur la mise en valeur du potentiel national en matière d’énergies renouvelables. “Dans cette optique, mon département s’est engagé dans une politique de promotion des bioénergies basée sur les immenses potentialités de notre pays en biomasse. Ces bioénergies une fois développées, devraient réduire considérablement notre dépendance aux hydrocarbures. L’amélioration des conditions de vie des populations maliennes est une préoccupation constante de Son Excellence le Général d’Armée Assimi Goïta, Président de la Transition Chef de l’État et de son Gouvernement. L’accès aux services sociaux de base dont l’énergie, fait partie de cette préoccupation. Ce souci permanent se traduit par le lancement des travaux des centrales solaires photovoltaïques de Sanankoroba, Safo et Tiakadougou-Dialakoro totalisant 400 MW avec stockage”, a rappelé le ministre Diané. Il a aussi affirmé que les bioénergies sont des alternatives idoines aux énergies fossiles. Le chef du département de l’Energie et de l’Eau dit fonder beaucoup d’espoir pour que cet atelier aboutisse à des fortes recommandations qui seront en adéquation avec la politique énergétique du pays, à savoir un mix énergétique où les énergies renouvelables prennent le dessus sur les énergies fossiles.
Le représentant de la FENEM Amadou Diadié Sankaré a aussi salué l’organisation de cet atelier. Il a aussi appelé à une synergie d’actions public/privé pour l’utilisation accrue des biodiversités sur l’ensemble du territoire national.
Notons que l’ouverture des travaux de cet atelier a aussi enregistré la présence du président du Conseil économique social, culturel et environnemental Yacouba Katilé ambassadeur des bioénergies du Mali des membres du CNT pour ne citer que ceux-ci.
Kassoum Théra