Pollution atmosphérique : Une menace pour la santé respiratoire

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L’Association malienne des anciens fonctionnaires internationaux des Nations unies (AMAFINU) a organisé une conférence scientifique sur l’impact de la pollution atmosphérique sur la santé respiratoire. C’était le 21 septembre 2024 ​au​ siège de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), à N’Tominkorobougou.

«Impact de la pollution atmosphérique sur la santé respiratoire» ! Tel était le thème central retenu pour la conférence scientifique organisée par l’Association malienne des anciens fonctionnaires internationaux des Nations unies (AMAFINU) le 21 novembre 2024 au siège de l’OMS, à Bamako. Cette initiative a permis d’aborder en profondeur une problématique cruciale pour la santé publique au Mali et dans le monde.

En effet, la pollution atmosphérique est l’un des défis environnementaux et sanitaires les plus pressants de notre époque. Dans un contexte de mondialisation et d’urbanisation croissante, ses effets sur la santé humaine deviennent de plus en plus préoccupants, particulièrement dans des pays en développement comme le Mali. Qu’elle soit intérieure ou extérieure, la pollution de l’air se caractérise par la présence de substances nocives dans l’atmosphère. Ces agents chimiques, biologiques ou physiques modifient les caractéristiques naturelles de l’air et ont un impact direct sur la santé des populations. La pollution atmosphérique, souvent invisible, est un danger bien réel. Elle se définit comme la contamination de l’air par des substances nocives provenant des activités humaines (industrie, transports, agriculture) ou naturelles (volcans, poussières). Ces polluants peuvent provoquer des maladies respiratoires graves, des cancers ou même des décès prématurés.

Le pneumologue et conférencier principal, Dr Yacouba Toloba, a révélé des chiffres alarmants. Selon l’OMS, près de 7 millions de décès prématurés sont annuellement attribués à la pollution de l’air intérieur et extérieur. En termes de santé respiratoire, elle est responsable de 47 % des pathologies respiratoires, 21 % des pneumonies, 19 % des broncho-pneumopathies chroniques obstructives (BPCO) et 7 % des cancers pulmonaires. Dans sa communication, le conférencier a distingué les pollutions d’origine anthropique (liées aux activités humaines) et celles d’origine naturelle (émissions volcaniques, érosion des sols…). Parmi les secteurs ​(facteurs humains​) les plus polluants, il y a l’industrie, les transports, les activités domestiques et l’agriculture.

L’objectif de l’Amafinu, à travers cette conférence scientifique était, entre autres, de définir la problématique de la pollution atmosphérique dans un contexte de mondialisation ; décrire l’ampleur de ce fléau et son impact sur la santé respiratoire ; discuter des enjeux sanitaires et environnementaux liés à la qualité de l’air ; analyser cette problématique à travers le prisme du concept «One Health» qui prône une approche intégrée entre la santé humaine, animale et environnementale. La pollution de l’air n’épargne personne et touche particulièrement les poumons.

Selon le Dr Toloba, à court terme, elle peut entraîner des crises d’asthme, des infections respiratoires et des hospitalisations. À long terme, elle est à l’origine de maladies comme les broncho-pneumopathies chroniques obstructives (BPCO) et les cancers pulmonaires. Le spécialiste a mis en exergue les principaux polluants atmosphériques tels que l’ozone, le dioxyde d’azote, le dioxyde de soufre et les particules fines. Selon lui, ces polluants ont des effets variés qui vont des symptômes cardiorespiratoires mineurs aux pathologies chroniques graves.

Les débats ont permis de discuter des stratégies nécessaires pour une meilleure gestion des risques sanitaires et environnementaux. Dans sa conclusion, Dr. Toloba a insisté sur l’importance d’une approche intégrée et d’un travail en synergie entre les partenaires de la santé humaine, animale et environnementale pour réduire les effets néfastes de la pollution. Le message central adressé aux autorités maliennes est clair : il est impératif de prendre des mesures concrètes pour améliorer la qualité de l’air et protéger la santé des populations.

Lors de la conférence, Pr. Bah Kéita (président de l’Amafinu et pneumologue de renom) a souligné l’importance de sensibiliser les populations et de responsabiliser les autorités. Il a plaidé pour un contrôle plus strict des véhicules polluants et des produits pétroliers tout en appelant la presse à jouer un rôle clé dans la vulgarisation des enjeux de la pollution atmosphérique. Cette conférence, qui a réuni des sommités du domaine de la santé publique, des membres de l’Amafinu et de nombreux invités, a servi de cadre de sensibilisation et d’information…

«La lutte contre la pollution est l’affaire de tous», a déclaré Pr. Bah Kéita appelant à une mobilisation générale pour faire face à ce «tueur silencieux». Ce rendez-vous scientifique a marqué un tournant important dans la prise de conscience des enjeux liés à la pollution au Mali, ouvrant la voie à des actions coordonnées pour un avenir plus sain et durable.

Sory Diakité

 

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