Combustibles mouillés : Calvaire d’hivernage des ménagères

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Cuisiner avec du charbon de bois ou du bois de chauffe n’est pas chose aisée en cette saison des pluies. Avec les combustibles mouillés, cuisiner en cette période c’est la croix et la bannière. Ce qui fait que les ménagères prennent plus de temps pour la préparation que d’habitude.

Se réveiller tôt et faire du feu pour préparer le petit-déjeuner, revenir du marché pour cuisiner le déjeuner ou encore faire du feu le petit soir pour réchauffer de l’eau ou préparer le dîner… Au Mali, les ménagères allument fréquemment et continuellement le feu.

Pour cette raison, l’utilisation du bois de chauffe et du charbon de bois est une pratique très courante. En effet, la majeure partie de la population opte pour ces deux combustibles pour des raisons diverses. Primo, utiliser ces deux sources d’énergie pour la cuisine est économiquement plus avantageux que d’autres plus coûteuses comme le gaz butane.

Secundo, ils sont faciles d’accès. Bien que très sollicités, il faut reconnaître, qu’en saison pluvieuse, il n’est pas facile de trouver du bois ou du charbon sec faute de conservation. N’ayant pas la possibilité d’acheter du charbon ou du bois en quantité, beaucoup de femmes se trouvent dans l’obligation d’acheter quotidiennement de quoi faire bouillir la marmite.

Certaines d’entre elles passent des heures pour pouvoir allumer le feu. Pour Aminata Goïta, c’est le calvaire total. “Il faut beaucoup de courage pour allumer le feu et cuisiner en cette période d’hivernage. Ni le bois de chauffe, ni le charbon ne sont faciles à travailler. Avec la pluie, l’on peut faire un long moment avant de pouvoir allumer le feu”, témoigne-t-elle.

Même plainte chez Massan Diarra. Elle assure n’avoir pas les moyens qu’il faut pour se procurer du charbon en quantité suffisante. Selon notre interlocutrice, elle achète ses combustibles quotidiennement et en fonction de ses moyens financiers. Pour cette raison, il n’est pas évident d’avoir très souvent du charbon ou du bois sec vendus dans la rue à même le sol.

Avec les pluies qui se succèdent, elle affirme qu’elle tombe fréquemment sur du charbon complètement mouillé. Un problème qu’elle attribue aux vendeurs. “La conservation fait défaut, c’est la cause principale du problème. Il faut que les vendeurs fournissent l’effort de bien protéger leurs marchandises, cela permettrait de réduire nos souffrances”, ajoute-t-elle.

Si les ménagères tiennent pour responsables les vendeurs, eux de leur côté soutiennent qu’il s’agit d’un problème général. Selon Nabintou Kéita vendeuse de charbon, ce n’est pas dans leur intérêt de vendre du charbon mouillé “parce que ça ralentit la clientèle”.

Pour pouvoir faire face à la situation, ceux qui ont les moyens de s’acheter du gaz butane optent pour cette solution pour éviter de trimer avec le charbon de bois ou le bois de chauffe mouillé.

Siguéta Salimata Dembélé

(Stagiaire)

 

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1 commentaire

  1. Un exemple assez criant du calvaire que vivent les ménagères dans un Mali que des malins nous présentent comme un pays de Cocagne. Et encore, ces femmes ont les moyens de s’offrir du charbon de bois. Mais les autres ? Et tous ceux qui fuient les exactions commises au Nord, et se ruent, par milliers, vers Niafunké ?

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