Précédemment fixée au mardi 1er octobre passé, la rentrée scolaire 2024-2025 a été reportée au lundi 4 novembre. Ce report intervenu à moins de 24 h de l’ouverture des classes a été accueilli différemment avec des avis contraires.
La rentrée des classes au titre de l’année 2024-2025 a fait couler beaucoup d’encre et de salive et continue de défrayer la chronique. Bien avant la fixation de la date initiale par le ministère de l’Education nationale, les esprits les plus avertis avaient évoqué l’impossibilité de la reprise des cours à la date indiquée.
Malgré ces doutes, le département de tutelle s’était obstiné à maintenir la date précédemment fixée avant de se dédire à la dernière minute. Un changement d’avis abrupt qui a suscité, à la fois, l’indignation et le soulagement en milieu scolaire.
En effet, avec ce report d’un mois, justifié par le ministère par “l’état de catastrophe nationale”, certains responsables scolaires s’interrogent sur le respect du temps d’apprentissage requis dans une année scolaire. “Avec un mois de décalage, est-ce que l’année scolaire aura le temps nécessaire qu’il faudra”, s’interrogent-ils.
Dans la même veine, des enseignants du secteur privé voit leur calvaire se poursuivre dans la mesure où ils seront obligés d’attendre encore deux mois, notamment vers début décembre prochain, pour espérer toucher leur premier salaire étant donné qu’ils ne sont pas payés, pour la plupart, durant les vacances. A cela, s’ajoute l’indignation des parents d’élèves qui s’étaient coupés les veines pour faire le nécessaire, à la limite de l’impossible, dans le cadre des préparatifs de la rentrée pour leur progéniture : fournitures, tenues scolaires, coiffure et autres.
A l’inverse, quelques personnes ont approuvé ce report se félicitant que le ministère ait enfin “pris la bonne décision” en prêtant une oreille attentive aux différents cris de cœur. “Ce n’était un secret pour personne que la reprise à la date fixée était impossible. Des sinistrés des inondations occupent plusieurs écoles tandis que d’autres sont submergées”.
Dans ce lot de personnes heureuses du report, se trouvent également des parents d’élèves qui connaissent une période difficile sur le plan financier. Ceux-ci indiquent que le souci de la satisfaction des besoins scolaires de leurs enfants leur coupait le sommeil.
“Ce n’était pas évident pour moi de faire face aux dépenses exorbitantes de mes enfants qui comprennent les frais de fournitures, d’inscription, de transport et autres tenues scolaires en ce temps difficile”, se lamente un parent dont les enfants doivent reprendre le chemin d’un établissement privé de la place.
A titre de rappel, pour la nouvelle année scolaire qui vient d’être reportée d’un mois, ils seront trois millions et demi d’apprenants à retrouver les salles de classe. Cette rentrée, faut-il le rappeler, concerne notamment les établissements de l’éducation préscolaire et spéciale, de l’enseignement fondamental, secondaire général, technique et professionnel, de l’enseignement normal et de l’Éducation non-formelle.
Alassane Cissouma
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REPORT DE LA RENTREE SCOLAIRE
A chacun sa préoccupation !
A 24 h de la rentrée scolaire 2024-2025, initialement prévue le 1er octobre, le gouvernement Malien a rallongé la date des vacances pour cause de catastrophe nationale. Avec cette décision de dernière minute, chacun interprète la décision en fonction de ses intérêts.
Si certains parents d’élèves sont préoccupés par le déroulement de l’année académique et les dépenses y liées, d’autres se triturent les méninges pour résoudre l’équation : comment concilier travaux ménagers et vie professionnelle vu que la plupart des aide-ménagères (écolières) vont plier bagages.
La nouvelle vague d’aide-ménagères ne viennent que pendant l’hivernage qui coïncident avec les vacances et qui est aussi une période de crise d’aide-ménagères. Les vacancières, comme les femmes aiment les nommer, arrivent comme une bouée de sauvetage.
C’est aussi une occasion pour elles de se faire un peu d’argent afin de pouvoir acheter leurs fournitures scolaires et de nouveaux habits à la rentrée.
Cependant des patronnes comme Safiatou Sacko n’arrivent pas à digérer la décision de dernière minute. “Le gouvernement devait donner cette information au moins deux semaines à l’avance afin que ma petite aide puisse rester en attendant d’en trouver une autre”. Malheureusement, elle s’était inscrite dans la logique de la “libérer” avant le 1er octobre. Ce qui fut fait.
Or, trouver une aide-ménagère ces temps-ci n’est plus chose aisée quand bien même elles ne se sont pas toutes rentrées du village.
A part ces femmes au foyer qui sont plutôt préoccupées par leurs tâches ménagères, des chefs de famille estiment que ce report est plutôt un désespoir pour eux.
“Nous nous sommes vidés les poches pour l’achat des kits scolaires, les frais de transport de nos enfants, frères et sœurs. Et ils vont observer encore plus d’un mois au dehors. Les orientations des nouveaux lycéens qui se faisaient en novembre pourraient être chamboulées”, proteste Amadou Coulibaly, un parent d’élève.
Au vu de ces préoccupations, chacun espère que la date du 4 novembre prochain sera respectée et que les élèves prendront les chemins de classe au grand bonheur de tous.
Aïchatou Konaré