Initialement prévue pour le 1er octobre 2024, la rentrée scolaire au Mali a été repoussée au 4 novembre prochain, à la suite d’une décision du gouvernement. Cette annonce, faite par le ministre de l’Éducation nationale, Dr Amadou Sy Savané, au journal de 13h de l’ORTM, a suscité de nombreuses réactions, à la fois de soulagement et de critique.
Dans un communiqué officiel, le ministre a déclaré : « Compte tenu de l’état de catastrophe nationale, la rentrée des classes 2024-2025 est reportée au lundi 4 novembre 2024. » La catastrophe en question fait référence aux inondations qui ont frappé plusieurs régions du Mali cette année, causant des pertes humaines, la destruction de cultures, des routes et des habitations. Les écoles, temporairement occupées par les familles sinistrées, ne sont pas prêtes à accueillir les élèves.
Des réactions variées
Ce report a provoqué une vague de réactions sur les réseaux sociaux, où de nombreux parents d’élèves ont exprimé leur soulagement. Certains, comme AD, ont posté : « Mali : rentrée scolaire reportée au 4 novembre 2024. Quel ouf de soulagement ! » D’autres, comme SD, ont souligné les difficultés financières des familles en ajoutant : « Rentrée scolaire reportée, les parents sont contents car les poches sont vides. »
Cependant, la satisfaction des parents contraste avec la frustration des établissements privés. Ces derniers avaient déjà investi de grosses sommes pour préparer leurs infrastructures en vue de la rentrée. « Nous avons dépensé des millions pour préparer les salles de classe, et maintenant, tout est suspendu », se désole un directeur d’école privée, affecté par le report soudain.
L’influence du SNEC
Le report de la rentrée a également déclenché des spéculations sur le rôle du Syndicat National de l’Éducation et de la Culture (SNEC). Le BEN SNEC, dans un communiqué signé par son secrétaire général, Moustapha Guitteye, a soutenu cette décision tout en reportant sa propre conférence de presse prévue le 30 septembre 2024. « Nous invitons le ministère à engager un dialogue constructif et inclusif avec l’ensemble des acteurs de l’éducation pour surmonter les défis qui affligent notre système éducatif », a déclaré le SNEC.
Certains observateurs estiment toutefois que le ministre a cédé sous la pression du SNEC. « Cette décision de dernière minute révèle une gestion hasardeuse du secteur de l’éducation », affirme un analyste critique, ajoutant que « l’école malienne a besoin de stabilité, pas de décisions prises sous pression ».
Une décision tardive ?
Bien que le report ait été salué par une partie de la population, certains soulignent la lenteur avec laquelle cette décision a été prise. Plusieurs semaines avant le report, des rumeurs circulaient déjà, suggérant que les autorités devaient repousser la rentrée en raison des inondations. Le ministère avait même réaffirmé le maintien de la rentrée au 1er octobre 2024 dans un communiqué daté du 24 septembre. Cela a conduit à une certaine confusion, les écoles privées se préparant activement pour le 1er octobre, avant que la décision officielle de report ne soit finalement annoncée le 30 septembre.
En dépit de cette situation, les autorités espèrent que la date du 4 novembre sera respectée et que d’ici là, les sinistrés auront pu retourner dans leurs maisons. « Prions qu’avant novembre, les eaux se retirent et que les familles puissent quitter les écoles », a ajouté un habitant. Ce report met en lumière les nombreux défis auxquels le système éducatif malien est confronté. Bien que des décisions aient été prises pour assurer la sécurité des élèves et des familles, il reste crucial de trouver un équilibre entre gestion de crise et continuité de l’éducation.
Madiassa Kaba Diakité