L’institut de formation professionnel Sonni Alibert de Banankabougou : L’unique centre de formation Technique et Professionnel public de la rive droite meurt à petit feu

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L’unique centre de formation public de la rive droite de Bamako, l’IFP- SAB est en passe de mettre la clé sous le paillasson et pour cause l’institut manque des matières d’œuvres devant faire fonctionner les ateliers d’apprentissage.  Crée pour former des techniciens qualifiés l’IFP- SAB est réduit  à être un centre pour former des jeunes sans qualificatif faute des moyens techniques. En effet, les ateliers de Plomberie, d’électricité, d’énergie solaire, de construction métallique, de maçonnerie, bref es travaux publics, dessin bâtiment ne fonctionnent plus depuis 2020, à cause du manque de matière d’œuvres et pourtant les ateliers des centres similaires que sont ceux de l’ECICA, du CFP et du Lycée Technique sont régulièrement approvisionnés. Le ministre de l’éducation en charge de l’enseignement technique et professionnel est-il imprégné de la situation de l’IFP – SAB ? La Formation technique et professionnelle a-t-elle été reléguée au second plan par les autorités actuelles alors même qu’elle doit être développée pour résorber le chômage en masse des jeunes ? Le Président de la Transition va-t-il laisser un pan de la jeunesse au bord de la route ?

La situation à l’Institut de Formation Professionnelle Sonni Aliber de Banankabougou est tellement grave et préoccupante que les apprenants, principaux concernés, ont décidé d’observer 72 heures de grève, reconductible, pour protester contre ce qu’ils ont qualifié d’abandon par l’Etat de leur établissement, l’unique sur la rive droite. Le hic est que sur les quatre établissements d’enseignement technique, à savoir l’ECICA, le CFP, le Lycée technique et l’IFP- SAB seul le dernier établissement est privé des matières d’œuvres et cela depuis 2020. La dernière dotation de l’IFP-SAB en matière d’œuvres date de 2020 et pourtant les autres établissements en bénéficient régulièrement. Est-ce une discrimination ? Nous avons cherché à savoir. Selon nos informations les établissements secondaires généraux, techniques et professionnels relèvent de la Mairie du District et cette dernière dit n’avoir pas reçu de fonds nécessaires pour faire face à la demande de plus en plus croissante des établissements techniques et professionnels d’où le service minimum. Pour rappel, depuis 2020 les fonds mis à la disposition de la Mairie du District ne servent qu’à couvrir les Lots Numéro  2 et 4. Le lot numéro 2 pour la fourniture des matériels de froid et de chimie et le lot numéro 4 pour la fourniture des matériels de rechange et pièces de maintenance et d’outillage. Jusqu’en fin 2023, selon nos informations l’IFP SAB n’a bénéficié d’aucune dotation en matériels ni de maintenance encore moins de rechange et tous les ateliers sont presqu’à l’arrêt au grand dam des milliers de jeunes apprenants qui ne savent plus à quel saint se vouer.

Si l’IFP- SAB n’a pas mis la clé sous le paillasson c’est grâce aux sacrifices consentis par les  chefs d’ateliers et surtout par la direction de l’établissement qui non seulement mettent la main à la poche, mais aussi et surtout se battent pour sauver ce qui peut l’être encore afin que les élèves puissent suivre leur formation, mais pour combien temps ? C’est pourquoi les plus hautes autorités du pays sont interpellées pour voler au secours de ce prestigieux établissement, le seul public d’ailleurs sur la rive droite. Pour rappel,  Il  a formé des milliers des techniciens dans des domaines aussi divers que variés  comme l’électricité, la construction métallique, la plomberie, l’énergie solaire, la maçonnerie, le dessin bâtiment, pour ne citer que ces filières,  indispensables pour un pays en voie de développement comme le Mali.

En somme, les autorités de la transition en général et les autorités en charge de ce dossier, à savoir la collectivité, à travers la Mairie du District et le ministre de l’éducation doivent parer au plus pressé pour sauver l’IFP –SAB d’une année blanche, car les élèves emboitant le pas à la direction pour tirer la sonnette d’alarme mesurent la gravité de la situation et surtout son impact négatif sur leur formation. Le Président de la transition  doit faire de l’affaire IFP-SAB sa préoccupation majeure.

Youssouf Sissoko

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