Le climat social reste tendu dans le secteur de l’enseignement supérieur. Dans un avis signé par le Dr Alou Diarra en date du 5 avril 2025 et largement relayé sur les réseaux sociaux, le Comité exécutif national du Syndicat national de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (CEN-SNESUP) confirme le maintien de son mot d’ordre de grève. Ce débrayage de 144 heures débute ce lundi 7 avril et s’étendra jusqu’au samedi 12 avril, sauf revirement de dernière minute.
À l’origine de cette mobilisation, le non-paiement des arriérés d’heures supplémentaires et des tâches liées aux examens. Le syndicat avait pourtant adressé un préavis au ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social le 20 mars dernier. À ce jour, aucune tentative de conciliation n’a été amorcée, déplore le CEN-SNESUP. Le comité syndical s’interroge sur l’absence de réaction de la part des autorités. « S’agit-il d’un déni ou d’une mauvaise foi empêchant la mise en place d’une commission de conciliation pour discuter d’une revendication légitime ? », peut-on lire dans l’avis.
Le syndicat souligne avoir levé un précédent mot d’ordre d’arrêt de travail en faveur du dialogue, dans l’espoir de parvenir à une solution amiable. Une ouverture qui, selon le comité, n’a pas été saisie par le gouvernement. Le CEN-SNESUP insiste sur le fait que les arriérés concernent en majorité les enseignants non permanents, dont le rôle est jugé essentiel dans la mise en œuvre des activités pédagogiques et de recherche au sein des institutions d’enseignement supérieur (IES). Le non-paiement prolongé de leurs prestations aurait, selon le syndicat, des conséquences néfastes sur la qualité des enseignements.
Face à une réponse qu’il juge « symbolique et discriminatoire » de la part des autorités, notamment en l’absence d’une programmation claire des paiements, le comité syndical appelle ses militantes et militants à observer rigoureusement le mot d’ordre de grève. Celui-ci est reconductible automatiquement jusqu’à la satisfaction complète de la revendication.
Le bras de fer a donc débuté dans un secteur où les tensions sociales pourraient fragiliser davantage le fonctionnement des universités déjà confrontées à de multiples défis.
Par Drissa Togola