Cette année, c’est le calvaire. Chez les enseignants de lycée privé au Mali. Certains sont à 6 ou 7 mois sans salaire. Selon Aly Maïga du lycée “Saint Christophe” en Commune II, si rien n’est fait, c’est la catastrophe.
Abdoulaye Coulibaly, enseigne l’histoire et la géographie. Il intervient dans trois lycées privés, dit-il. A l’en croire, sur ces trois lycées, deux sont en retard de plus de six mois sans aucun salaire. Le troisième qui était à six, a tout récemment procédé au paiement de cinq mois d’arriérés. Sinon, les autres n’ont rien payé depuis six mois. Ils dispensent des cours d’histoire et géo entre 1500 ou 200 F CFA de l’heure.
Koumaré, enseignant de langue arabe, est à huit mois sans salaire dans un lycée. Pour dire, qu’il n’a perçu aucun centime toute l’année. Dans un autre lycée, il est à 7 mois, dit-il. “J’ai un seul lycée qui est à jour. Il m’a payé tous mes cours dispensés”, confie-t-il avant de murmurer : “Vraiment ça ne va pas”.
Aujourd’hui, les enseignants de ces lycées privés ne comptent plus sur les écoles pour subvenir à leurs besoins. Chacun se débrouille de son côté. Entre petits commerces et autres main-d’œuvre, comme le dit Abdoulaye Coulibaly : “J’ai un ami qui a une boutique au Grand marché. Je pars me débrouiller à côté de lui”. D’autres forcent le destin avec des cours à domicile.
Cette crise de salaire est due au retard au niveau de la subvention de l’Etat qui ne tombe toujours pas, selon Aly Maïga du lycée “Saint Christophe”. Les lycées privés reçoivent des élèves du gouvernement moyennant un paiement par an. C’est ce qui fait la force des écoles privées. Sans cela, ce n’est pas du tout possible.
Jusqu’à présent, les lycées n’ont pas reçu la subvention de l’année 2022-2023. C’est ce qui est à la base de cette crise, soutient un promoteur de lycée.
Koureichy Cissé