Complexe Scolaire Cheick Modibo Diarra : L’un des fleurons du système éducatif malien

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Porté sur les fonts baptismaux en 2006, le Complexe scolaire Cheick Modibo Diarra (CSCMD) a su se faire une place au soleil dans le système éducatif malien au point d’en devenir l’un des fleurons avec des taux de réussite supérieurs à 80 % depuis sa création. L’école devra cette notoriété surtout à sa rigueur, son sérieux, la qualité des enseignants ainsi qu’à sa franche et étroite collaboration avec les parents d’élèves. Dans une interview accordée à Mali-Tribune, le directeur général du CSCMD, Alassane Kéita, revient sur ce qui fait la force de son établissement tout en évoquant quelques raisons, notamment la discipline et la sécurité, qui rassurent les parents à confier l’éducation de leurs enfants à ce Complexe ultramoderne situé à Hamdallaye, Bamako avec toutes les commodités allant de la maternelle au secondaire.

Mali Tribune : Bonjour directeur ! Veillez-vous présenter ainsi que votre établissement à nos lecteurs…

Alassane Kéita : Je suis Alassane Kéita, directeur général du Complexe scolaire Cheick Modibo Diarra, situé à Hamdallaye, Bamako. Le Complexe a ouvert ses portes en 2006 avec l’école primaire. Quelques années plus tard, nous avons ouvert d’autres classes notamment au niveau du second cycle et du lycée. Aujourd’hui, nous sommes de la maternelle au secondaire. Le Complexe comprend 52 salles de classes répartis sur quatre sites. L’école tire son nom de Cheick Modibo Diarra (ancien Premier ministre, ndlr) que nous trouvons être un exemple pour la jeune génération. C’est un Monsieur qui a beaucoup servi ce pays et même l’Afrique. Il était le navigateur interplanétaire de la Nasa. Ce titre peut aussi motiver les enfants dans leur apprentissage. Il est au courant qu’il y a un complexe qui porte son nom. Il a même l’habitude d’effectuer des visites dans l’école qu’il a beaucoup appréciée.

Mali Tribune : Qu’est-ce qui fait la particularité de votre établissement ?A

A K. : Le travail surtout. Nous recrutons des enseignements qui sont sortis des écoles de formation notamment les Instituts de formation de maîtres (IFM) et l’Ecole normale supérieure (EN Sup). Il y a la rigueur surtout dans notre Complexe. Nous collaborons beaucoup avec les parents d’élèves. Avec le sérieux dans le travail, je pense que tous les ingrédients sont réunis à notre niveau pour qu’on puisse donner de bons résultats.

 Mali Tribune : Quels ont été les taux de réussite des différents examens à votre niveau lors de l’année scolaire précédente ?

A K. : De la création de l’école à nos jours, nous avons fait des taux de réussite supérieurs à 80 %. Ce succès est surtout à l’actif des enseignants qui sont dévoués. Il est à mettre aussi au compte des parents d’élèves pour leur collocation avec une administration scolaire présente au service des enfants. A titre illustratif, pour l’année scolaire 2023-2024, nous avons fait un taux de réussite de 96,34 % au DEF contre 87,41 % au bac. Ce sont là des résultats qui s’améliorent chaque année car au fil des ans nous corrigeons nos lacunes.

Mali Tribune : Quelles sont les dispositions prises en vue de la nouvelle rentrée scolaire ?

A K. : Déjà nous sommes prêts à accueillir les parents d’élèves pour les démarches préalables. Nous avons aussi profité du report de la date initiale pour organiser une formation à l’attention de nos enseignants à travers un recyclage de 3 semaines. Je profite de l’occasion pour faire savoir auprès des parents que l’école à elle seule ne peut pas faire tout le travail.

Partant de cette réalité, nous sollicitons une fois de plus leur collaboration dans la mesure où l’école et la maison se complètent dans l’éducation des enfants. Que les parents aient un œil sur les enfants à la maison où ils passent plus de temps. De notre côté, à l’école, nous ferons notre suivi comme ça se doit. Je pense que quand les deux parties collaborent il y aura un bon résultat.

Mali Tribune : Comment avez-vous accueilli la nouvelle du report de la rentrée ?

A K. : Nous l’avons accueillie avec un peu de surprise. On aurait dû être informés un peu plus tôt pour pouvoir vraiment faire face à cette situation. Néanmoins, je pense que la décision est salutaire. Le Mali ne se limite pas qu’à Bamako. A Bamako, certes il y a 80 % des écoles qui peuvent être prêtes pour la reprise mais quand on va dans les régions, l’on se rend compte que certains enfants ont même du mal à accéder aux salles de classes. Et avec le réchauffement climatique, il est fort possible qu’il va continuer à pleuvoir au mois d’octobre. Donc c’est comme si la sécurité des enfants était un peu menacée aussi. La décision est salutaire, mais si on avait eu un peu de collaboration entre le département et les autres partenaires ça aurait pu mieux être fait.

Mali Tribune : Ce report a été une bonne occasion quand même pour vous de former certains de vos enseignants

A K. : Effectivement nous avons procédé ainsi. On ne peut pas laisser comme ça nos enseignants dans la mesure où quand on est désœuvré on désapprend. C’est une formation que nous organisons chaque année. Alors ce report a été mis à profit cette année pour respecter une tradition.

Mali Tribune : La formation est à la charge des enseignants ou celle de l’école ?

A K. : C’est une formation dont le coût s’élève à 2 millions F CFA. Elle est entièrement à la charge de l’école avec 17 encadreurs mobilisés. Malgré le coût, je pense que rien n’est de trop pour la formation des enfants dans la mesure où ils constituent l’avenir du pays. Donc on ne doit pas être trop regardant sur l’argent quand il s’agit de leur formation mais on doit plutôt être regardant sur la qualité de leur formation.

Mali Tribune : Que pouvez-vous dire aux parents d’élèves par rapport à la sécurité de leurs enfants ainsi qu’à la discipline pour la nouvelle année scolaire ?

A K. : C’est de les rassurer que toutes les mesures sont prises pour la sécurité des enfants tout comme au niveau de la discipline. D’ailleurs, les parents dont les enfants sont dans notre établissement savent déjà que nous sommes très exigeants sur la discipline. Comme on le dit, sans discipline il n’y a pas de réussite.

Ici les enfants sont très bien disciplinés et nous avons toujours le soutien des parents en cas de problème. Je salue beaucoup les parents car à chaque fois que nous en appelons un pour une situation, au bout de 30 minutes la personne est là. Et ce parent réagit très positivement. Si nous continuons avec cette collaboration, nous pourrons continuer à donner de très bons résultats.

Mali Tribune : Quels sont vos rapports avec vos anciens élèves qui ont fini leurs cycles chez vous ?

A K. : J’ai régulièrement des nouvelles de nos anciens élèves. Quand ils quittent l’école, ils partent avec un très bon souvenir. Et entre eux aussi, ils parlent beaucoup de l’école. Nous avons de très bons rapports avec eux et certains nous appellent régulièrement pour parler de leur adaptation dans leur nouvel environnement. Et lorsqu’ils viennent en vacances aussi, notamment ceux qui sont partis à l’étranger, ils passent saluer les enseignants ainsi que l’administration.

 Mali Tribune : Et sur le volet emploi ? Parviennent-ils à s’en sortir ?

A K. : Sur ce plan aussi, leur insertion professionnelle se passe bien.

 Mali Tribune : Un mot pour conclure ?

A K. : Nous demandons encore la collaboration des parents d’élèves qui est indispensable. Aux élèves, je dirais que seul le travail paie. Quand ils viennent à l’école qu’ils restent disciplinés en se mettant au travail.

Interview réalisée par

Alassane Cissouma

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