Célébration du chinois à l’ULSHB : Une langue de toutes les opportunités au service de la dynamique coopération sino-malienne

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Instaurée par les Nations unies en 2010 et célébrée le 20 avril chaque année, la Journée internationale de la langue chinoise (le mandarin) est devenue au fil des années un événement permettant aux gens de mieux comprendre la culture chinoise. Au Mali, l’événement a été célébré vendredi dernier (19 avril 2024) à l’Université des lettres et des sciences humaines de Bamako (ULSHB). C’était en présence de l’ambassadeur de Chine au Mali, des responsables (chinois et malien) de l’Institut et de la Classe Confucius, des personnalités du monde universitaire malien…

«La Chine est un pont pour les échanges entre les différentes civilisation» ! Tel était le thème cette année de la célébration de la Journée internationale (20 avril) de la langue chinoise. Un événement célébré vendredi dernier (19 avril 2024) à l’Université des lettres et des sciences humaines de Bamako (ULSHB). Dans le discours prononcé à cette occasion, le recteur de l’ULSHB a magnifié la contribution intellectuelle et matérielle de la coopération sino-malienne et surtout l’engagement des acteurs. Pour le Pr. Idrissa Soïba Traoré, la célébration de  cette journée est une occasion de partage et de promotion du multilinguisme qui cultive la culture et le développement.

Le recteur a remercié la Chine pour toutes ses réalisations au Mali. «Merci au gouvernement et au peuple chinois pour les différents concours apportés a notre pays. Merci à la Chine d’avoir investi aussi dans la formation des hommes au Mali», a déclaré Pr. Idrissa Soïba Traoré  dans son discours. Dans une salle de l’institut Confucius pleine à craquer, les étudiants et les communautés chinoises au Mali ont aussi entendu Aboubacar Yssa Sanogo, censeur et proviseur intérimaire du lycée Askia Mohamed.

A ce rendez-vous du multiculturalisme, M. Sanogo a exhorté les uns et les autres à mieux comprendre la langue chinoise avec ces cinq mille ans d’histoire écrite sans discontinuité, car les caractères chinois sont les seuls qui soient transmis de la haute antiquité jusqu’à nos jours. Les autres  écritures (cunéiformes, hiéroglyphes, latin, grec ancien…) ont disparu. Il faut rappeler que, selon le calendrier traditionnel chinois, le 20 avril marque l’une des 24 périodes solaires Guyu. Selon la légende, les caractères chinois furent inventés par Cang Jie, fonctionnaire à l’époque du légendaire Huangdi, «l’Empereur Jaune».

L’inventivité chinoise a toujours fasciné et dominé le monde moderne

Ce qui aurait plu à Dieu qui lança une «pluie à grain» pour honorer sa performance. C’est pourquoi, depuis, le jour de cette invention des caractères chinois est nommé la pluie à grain. «Depuis l’antiquité, les Chinois ont gardé l’idée sur l’harmonie entre l’homme et la nature et attachent une grande importance à l’esprit de la gratitude», a rappelé Aboubacar Yssa Sanogo. Il n’a pas manqué de rappeler, en citant Robert K. G. Temple, qu’il est «probable que plus de la moitié des inventions et des découvertes fondamentales sur lesquelles repose le monde moderne viennent de la Chine». Selon l’auteur américain et chercheur de renommée mondiale, «du papier à l’imprimerie, de l’horloge mécanique au harnais, de la fonte de l’acier à l’exploitation du pétrole et du gaz naturel… Toutes ces inventions sont d’origine chinoise. Pendant des siècles, ces réalisations, mais aussi beaucoup d’autres où s’affirma l’inventivité chinoise, furent oubliées ou occultées jusqu’à ce que, ces dernières années, on prenne toute la mesure du génie scientifique de la Chine».

Le proviseur par intérim du lycée Askia n’a pas manqué l’occasion de saluer et féliciter les professeurs maliens et chinois qui font «consciencieusement leur travail». Il a aussi remercié l’ambassadeur et ses collaborateurs pour «tout ce que vous faites pour nos deux pays, nos deux peuples». Tout comme, a-t-il ajouté, «mes remerciements vont à nos partenaires historiques de l’université forestière du sud-ouest qui contribue à l’amélioration de la qualité de l’éducation au Mali par le biais des échanges humains et l’octroi d’équipements»

«En 2017, parmi plus de mille classes Confucius dans le monde, seules 5 ont reçu la médaille de l’Excellence. Dans le lot figurait celle du lycée Askia Mohamed, la seule dans toute l’Afrique», a rappelé Aboubacar Yssa Sanogo. «Offrant un apprentissage de qualité exceptionnelle aux élèves sous l’encadrement d’un personnel rompu à la tâche, la classe Confucius prépare pour l’université des produits de qualité. Pour preuve, la langue et la culture chinoises deviennent de plus en plus attrayantes…», a-t-il ajouté. «Chers élèves et étudiants, vous faites certes la fierté  de votre école mère, de votre université. Cependant, continuez à aspirer à plus de gloire pour vous-mêmes et pour votre pays», les a exhortés M. Sanogo.

Une langue dont l’apprentissage n’offre que des avantages

Quant à l’ambassadeur de Chine au Mali, il a mis l’accent sur les avantages de l’apprentissage de cette langue. «L’apprentissage de la langue chinoise aide à mieux connaître la civilisation chinoise et à faire des échanges entre les civilisations africaine et chinoise», a souligné Chen Zhihong. Tout comme, a-t-il poursuivi, cet apprentissage «aide à comprendre la voie du développement de la Chine. Le chinois est une langue qui possède une histoire millénaire sans interruption».

Le diplomate chinois a aussi rappelé que «la modernisation à la chinoise abandonne le modèle occidental qui se caractérise par la guerre, la colonisation et le pillage… Jadis pauvre et arriérée, la Chine est aujourd’hui la 2e économie mondiale et le premier pays en termes de commerce de marchandises, de réserves de devises et d’industries manufacturées…». Il a aussi défendu que «l’apprentissage de la langue chinoise aide à mieux tirer profit des expériences du développement de la Chine pour mieux servir au développement de son pays».

Maîtriser la langue chinoise aide aussi à approfondir «l’amitié sino africaine et sino malienne». A ce sujet, l’ambassadeur Chen Zhihong a rappelé que la «Chine a établi des relations diplomatiques avec le Mali juste après son indépendance». Elle a ainsi aidé notre pays à construire des usines de thé, de sucrerie, de textiles ; du Pont de l’Amitié sur le Niger à Sotuba, du Centre international des conférences de Bamako (CICB), de la centrale hydroélectrique de Gouina (Kayes), la Cité universitaire de Kabala… Cette coopération est également dynamique dans des secteurs névralgiques comme la santé, la culture et l’éducation.

«Le gouvernement chinois a offert l’opportunité d’étudier en Chine à plus de 2 000 étudiants maliens. Et ce beau bâtiment (Institut Confucius) où nous organisons cette journée de la langue chinoise aujourd’hui est aussi un don de la Chine», a souligné Chen Zhihong. Sans oublier que de l’indépendance à nos jours, la Chine a envoyé successivement 29 équipes médicales au Mali. Il a également exprimé ses vifs remerciements aux professeurs de l’Institut et de la Classe Confucius, pour leur «excellent travail». Il a aussi adressé ses vives félicitations «aux lauréats du concours de calligraphie et déclamation».

Cette Journée internationale de la langue chinoise à Kabala a permis de célébrer les étudiants en fin de cycle. Ceux-ci ont reçu leurs diplômes dans un cadre festif. La cérémonie a été émaillée de prestations artistiques et culturelles (des élèves et étudiants) mettant en exergue les spécificités des cultures du Mali et de la Chine. La preuve que la langue chinoise a permis d’offrir aux deux pays des opportunités indéniables dans un monde de défis où la richesse culturelle est une arme redoutable. Il faut rappeler que la Classe Confucius va souffler sur ses 15 bougies en septembre prochain. Un événement qui sera sans doute célébré avec faste !

Moussa Bolly

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