La leçon ivoirienne

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La troisième étoile floquée sur le maillot des Eléphants est une très belle leçon de vie et d’espoir. Le nouveau champion d’Afrique, donné pour éliminé dès le premier tour avec un limogeage immédiat de son entraîneur en chef français, vient sanctifier le sacro-saint principe de reculer pour mieux sauter. Refusant de jeter l’éponge, un jeune technicien qui a pour nom Emerse Faé, remobilise rapidement ses hommes pour s’engager dans une bataille qui va le sacrer comme le plus jeune coach de l’histoire à avoir remporté une CAN.

Appliquée au « cas algérien », la belle leçon mérite d’être méditée. Chez nous, parce qu’on n’a pas encore appris à tirer la leçon de nos défaites, le flop du onze national a pris une autre dimension. Au point que le ministre de la Communication a parlé de «menace sur la sécurité nationale» en réaction aux graves dérapages d’une partie de la presse sportive.

Depuis le sacre de l’Algérie au Caire en 2019, les désillusions se sont succédé. Trois échecs coup sur coup, pour d’aucuns, c’en était trop, le départ de Belmadi devenant une « suite logique » d’une mission inaccomplie, voire ratée. Et le charivari médiatique entre les pour et les contre le départ du sélectionneur national, la FAF et son comité ad hoc n’ont toujours pas tranché quant à l’avenir de l’EN, pressée par des échéances proches. La nuit du doute a trop duré, alimentant ainsi un feuilleton qui n’est pas près d’arriver à son dernier épisode.

Pour revenir au cas ivoirien, comment une équipe démoralisée par un premier tour catastrophique a pu être ressuscitée par un jeune technicien qui a pu conduire ses joueurs jusqu’au sacre final, avec un travail formidable qui allie à la fois talent, courage, détermination et un mental d’acier. Un cran au-dessus en matière de moyens, l’équipe algérienne, pour des raisons qui restent à cerner et à dépassionner, a fini dernière de son groupe, une contre-performance inattendue vécue comme un drame national par le large public sportif.

En football comme dans n’importe quel domaine, arriver au sommet n’est peut-être pas compliqué, mais le rester, là est la quadrature du cercle. Parce que l’ivresse du succès est par nature éphémère.

Source: https://www.lequotidien-oran.com/

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