Edito : Relecture de la charte, les partis politiques entre division et incohérence

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Youssouf Sissoko dirpub "L'Alternance"

Nombreux étaient les observateurs de la scène politique malienne à avoir fondé,  de l’espoir sur un grand rassemblement de la classe politique afin de faire des propositions pertinentes et appropriées au gouvernement dans le cadre de la relecture de la charte des partis politiques. En effet, pour une  fois, les partis politiques ont eu une rare opportunité de surmonter  leur division et de donner naissance au grand rassemblement tant espéré  pour non seulement apporter un démenti cinglant aux adversaires de la démocratie qui ont affirmé Urbi et Orbi que les partis ne pourront jamais s’unir, mais aussi et surtout afin de corriger tous les dysfonctionnements, les incohérences, les insuffisances de l’ancienne charte. Cette relecture, au lieu d’être une opportunité pour les partis politiques de recoudre les liens, a plutôt exacerbé la division entre les partis considérés comme soutiens de la transition et ceux qui ne le sont pas et pourtant ils souffrent tous des mêmes handicaps et ont tous les mêmes adversaires. Pourquoi ne pas aller à une union sacrée afin de former un seul bloc et défendre les mêmes valeurs.  En tout cas quel que soit la pertinence des propositions faites par les partis politiques, le gouvernement aura toujours la latitude de se jouer d’eux en surfant bien entendu sur leur division.

S’agissant du fond de la plus part des documents auxquels nous avons eu accès, les propositions tournent entre autres sur le maintien du financement des partis politiques, sur la fin de la transhumance politique, la réduction du nombre des partis par le biais des grands regroupements politiques, L’insertion d’un code d’éthique , la rationalisation des textes régissant les partis politiques en intégrant la loi sur le statut de l’opposition, la tenue obligatoire des instances des partis politiques. Le durcissement des conditions de création de parti politique. S’il y a beaucoup de propositions novatrices dans les différents documents des groupements de partis politiques  que nous avons  eu la chance de feuilleter, les tares qui sont à la base du rejet des partis politiques par l’opinion n’ont pas été traitées à hauteur de souhait. A titre d’exemple la promotion du militantisme fait cruellement défaut au sein des partis politiques, ensuite la réduction du poids de l’argent dans les choix des dirigeants et autres candidats aux différents postes électifs, ne semble pas être une priorité des partis politiques. Au sein des partis politiques au Mali, les plus adulés ne sont pas forcément les militants convaincus ou cadres valeureux, compétents et intègres, mais les plus offrants, ceux qui ont le portefeuille plein à craquer, en faisant fi de l’éthique et de la morale. C’est pourquoi les partis sont envahis par des opérateurs économiques sans scrupules qui font des partis politiques auxquels ils adhèrent, des marches pieds pour faire prospérer leurs business. Enfin la formation des militants de la base jusqu’au sommet afin qu’ils soient des bons cadres tant sur le plan de la compétence que de l’intégrité morale, semble être reléguée au second plan, alors même que cet aspect devrait être l’une des priorités des partis politiques, surtout ceux qui aspirent à gérer le pays. Si tant est que les partis politiques ont un rôle d’utilité publique, ils doivent s’atteler également à la formation citoyenne et à l’éducation aux bonnes mœurs.

En somme, Il faudrait certainement attendre que les leaders politiques sortent de leurs égos surdimensionnés, de leurs ambitions démesurées, des dissensions inutiles, des querelles intestines malveillantes, de la chasse effrénée aux strapontins,  pour que la classe politique malienne retrouve toutes ses lettres de noblesse. En attendant ce moment, ils seront pris en étau entre une opinion qui la trouve corrompue et des militaires ambitieux au pouvoir qui veulent l’étrangler à coups de dénigrements et par le biais de propagandes  médiatiques malveillantes toutes choses qui leur permettront d’assouvir leurs desseins machiavéliques de conservation du pouvoir.

Youssouf Sissoko

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5 COMMENTS

  1. “…Dans sa tribune en date du 17 décembre 2024 intitulée : «Il est temps pour le Mali de sortir de la confusion», Ali Nouhoun Diallo, ancien Président de l’Assemblée nationale, rappelait ceci : «les Camarades du Mouvement Démocratique doivent retenir de l’enseignement de l’Histoire que tout ce qui a été acquis de haute lutte, doit être aussi conservé de haute lutte» Source Challenger -Chiaka Doumbia CELUI CI RENVOI A CELA “..Relecture de la charte, les partis politiques entre division et incohérence…” DE L’ALTERNANCE.
    LA VERITE EST QU’IL N’Y A PAS DE PARTIS POLITIQUES AU MALI. IL N’Y A QUE DES GROUPEMENTS D’INTERETS ECONOMIQUES. DEMANDER A AOK ( IL SAIT POURQUOI IL SE TAIT). S’IL EST HONNETE, IL VA L’ADMETTRE

  2. Sénégal: le FMI évoque une dette «cachée» d’environ 7 milliards de dollars entre 2019 et 2024
    Au Sénégal, le Fonds monétaire international affirme qu’entre 2019 et 2024 une dette d’un montant de 7 milliards de dollars environ a été « cachée » par l’administration Macky Sall, confirmant ainsi les conclusions de la Cour des comptes. Dans son rapport publié en février 2025, l’organe pointait une dette sous-évaluée et des manquements dans la gestion des finances du pays.
    RFI.FR Publié le : 25/03/2025 – 06:04

  3. LES PARTIS POLITIQUES N’ONT ABSOLUMENT RIEN A DIRE DANS LA RELECTURE DE LA CHARTE CAR ILS ONT LEURS INTERETS A COUVRIR. IL FAUT LES METTRE A COTE DANS CETTE DISCUSSION CAR NOUS AVONS VU CE QU’ILS ONT FAIT COMME CATASTROPHES PENDANT LES 30 ANNEES PASSEES AVEC LA DEMOCRATISATION DE LA CORRUPTION, LE NEPOTISME, LE PARTAGE DU GATEAU-MALI, LA FAMILLE D’ABORD QUI NOUS ONT AMENE A LA PERTE DES 2/3 DE NOTRE TERRITOIRE NATIONAL AUX TERRORISTES. LE MALI A BESOIN DE 3 PARTIS POLITIQUES PAS PLUS ET PAS DE SOCIETES ET ENTREPRISES FAMILIALES COMME LES PARTIS LE SONT ACTUELLEMENT!

  4. Dans le cadre d’un espace politique animé par les ENNEMIS DE LA DÉMOCRATIE,il est plus que naturel que les partis politiques soient divisés.
    LE BUT DU RASSEMBLEMENT N’EST PAS DE FAIRE DES PROPOSITIONS,MAIS DE GAGNER DU TEMPS.
    Si l’intention était de permettre au renforcement de la démocratie,on aurait fixé un calendrier d’organisation des différentes élections avant de convoquer les partis politiques
    Après plus de trois décennies d’exercice démocratique,les insuffisances sont largement connues.
    Il s’agit de DECIDER,non de PROPOSER.
    EN DÉMOCRATIE,LA SANCTION APPARTIENT AU PEUPLE.
    Faire autrement, on n’est plus dans le cadre de la démocratie.
    DECIDER signifie permettre une bonne organisation des élections SINCÈRES et TRANSPARENTES.
    Dans ce cadre, les partis politiques vont PROPOSER.
    Le peuple tranche!!!
    LES CAMPAGNES ÉLECTORALES SERVENT À FAIRE DES PROPOSITIONS.
    C’est d’une naïveté inimaginable que d’espérer que les USURPATEURS vont permettre une amélioration des textes régissant le fonctionnement de la démocratie.
    Il suffit de constater que les puchistes refusent catégoriquement la formation d’un GOUVERNEMENT D’UNION NATIONALE.
    Le GOUVERNEMENT est une structure chargée de traiter les PRÉOCCUPATIONS de la population.
    Sa formation doit naturellement prendre en compte les souhaits exprimés par la population.
    Si le peuple ne s’est pas exprimé dans les URNES, on ne peut pas connaître ses PRÉOCCUPATIONS.
    C’est à l’issue des élections que la majorité sortie des urnes incarne les PRÉOCCUPATIONS de la population.
    CETTE MAJORITÉ FORME LE GOUVERNEMENT.
    Donc en l’absence des élections, on ne peut prendre en compte les PRÉOCCUPATIONS de la population qu’en faisant appel aux différents courants politiques.
    Que les partis politiques proposent à l’unanimité,c’est le gouvernement qui DECIDE.
    Il est obligé d’accepter ce qui a été proposé à l’unanimité?
    C’EST AU NIVEAU DE LÀ OÙ ON DECIDE QUE LES PARTIS POLITIQUES DOIVENT SIÉGER.
    Accuser les partis politiques, c’est faire le jeu des ennemis de la démocratie.
    Les partis politiques ne sont rien d’autre que les éléments de compétition politique.
    Ce qui acte la primauté des URNES.

    • La ‘democratie made in France a la Baule’ ne nous interesse pas du tout car elle a généré la democratisation de la corruption sous Alpha Omar Konaré avec son ADEMA PASJ, le partage du Gateau-Mali sous ATT et la famille d’abord sous IBK et a abouti finalement a la perte des 2/3 de notre territoire national aux terroristes!!

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