Le Président de la commission de rédaction de la Charte pour la paix et la réconciliation, l’ancien premier ministre Ousmane Issoufi Maiga, face au gouvernement a rendu fidèlement compte des propositions faites par les forces vives de la nation pour une véritable réconciliation. La première proposition est venue du CNT qui a demandé la tenue d’un référendum pour l’adoption de la Charte pour lui donner plus de légitimité, ensuite ce fut le tour de la classe politique de venir énoncer plusieurs prérequis, à savoir : l’instauration de la stabilité politique, le retour à l’ordre constitutionnel normal, le respect scrupuleux des libertés individuelles et collectives. La classe politique a également demandé d’assurer la régularité de l’octroi aux partis politiques de l’aide financière inscrite au budget de l’Etat, de mettre fin à la campagne en cours de dénigrement des partis politiques, la libération de tous les détenus politiques et d’opinions et le retour des exilés. Quant à la presse, elle n’était pas en reste et a demandé une décrispation du climat entre elle et la haute autorité de la Communication, la HAC, accorder plus d’attention aux griefs émis par la presse contre le gouvernement, comme entre autres la non allocation de l’aide à la presse depuis cinq ans, la non prise en compte de la presse dans les œuvres sociales du Président de la transition, elle constate qu’on accorde peu d’attention aux journalistes victimes de l’insécurité et la non finalisation de la convention collective de la presse. Ces propositions sont entre autres celles qui ont été soumises à l’appréciation du gouvernement.
Le Président de la Commission de la Rédaction de la Charte pour la paix et la réconciliation qui s’est vu dans une obligation morale de rendre fidèlement compte des propositions a joué son rôle. En effet, ces propositions semblent être des préalables pour une participation ou tout au moins une acceptation par les forces vives de la nation, des conclusions qui seront issues des concertations et contenues dans le rapport final. La question que l’on est en droit de se poser est celle de savoir si ces propositions ne seront pas des prêches dans le désert. Légitime question surtout quand on sait que le modus operandi semble être le même que le Dialogue inter maliens. De bonnes propositions, des discours théoriquement convaincants, comme au Dialogue inter maliens dont les conclusions se sont résumées à l’ouverture d’une fenêtre permettant au Président de la transition d’être candidat à la présidentielle, à l’élévation des cinq colonels qui ont fait le coup d’état au grade de général et à la prolongation de la transition jusqu’au retour de la sécurité dans le pays. En tous les cas en faisant l’évaluation de la mise en œuvre des recommandations du Dialogue inter maliens on ne peut retenir que ces quelques points sus énumérés. Les mêmes causes ne vont-elles pas produire les mêmes effets ? Tout porte à croire que le grand éléphant annoncé arrivera avec un pied cassé, car nombreux sont aujourd’hui les acteurs qui ne se reconnaissent pas dans cette charte, soit parce qu’ils n’ont pas été associés, soit parce qu’ils ont été exclus sciemment, ou pour d’autres raisons. Certains grands partis figurent parmi les opposants à la charte, ensuite les groupes armés rebelles qui n’ont pas été conviés ou du bout des lèvres et enfin certaines associations de la société civile, tous ces acteurs majeurs voire indispensables pour une véritable réconciliation ne se sentent pas concernés par la charte pour la paix et la réconciliation.
En définitive, l’absence, sinon le rejet de la charte pour la paix et la réconciliation par certains acteurs politico-sociaux ne fera-t-elle pas de cette initiative un autre grand rendez-vous manqué ? Faudrait-il croire que le Dialogue Inter maliens dont l’aboutissement était la rédaction d’une charte pour la paix et la réconciliation, serait un forum de plus, ou un forum de trop car non inclusif, donc non participatif ? Donc toute initiative s’inspirant du dialogue inter maliens est déjà mort-née. Comme pour dire au Président de la Commission de rédaction de la Charte pour la paix et la réconciliation, l’ancien PM Ousmane Issoufi Maiga que sa seule volonté politique, son honnêteté intellectuelle, encore moins sa bonne foi ne suffisent pas pour donner à la charte le cachet consensuel, inclusif et participatif souhaité.
Youssouf Sissoko
Youssouf Sissoko le prophète de malheur, tu peux dire a tes politiciens corrompus et pourris que la Charte pour la paix n’est pas un document de revendication de l’argent de la fraude! Une charte est simplement un document resultant des reflections des citoyens pour développer des strategies de vivre ensemble et de tolerance dans une société en harmonie et en paix et de ne pas recourir a des moyens illégaux et illégitimes pour se rendre justice soi-meme.