Edito : Des recommandations qui clivent !

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Les rideaux sont tombés, depuis le vendredi  10 mai 2024,   sur le « Dialogue Intermaliens » (DIM). Dès ce lundi 13 mai 2024, le colonel Assimi Goïta, Président de la Transition, Chef de l’Etat, a solennellement reçu à Koulouba les conclusions de ces concertations nationales. C’était devant les membres du gouvernement, des institutions de la République, les gouverneurs de région. Et bien sûr, en présence  des membres du comité de pilotage du Dialogue Inter-Maliens. Cet exercice populaire, initié en décembre 2023 par le président de la Transition malienne, était censé à l’origine  donner  à l’ensemble des filles et fils du pays  la possibilité de discuter,  à cœur ouvert,   sur comment parvenir  à une  paix  pérenne pour  une  réconciliation nationale. Cela, pour  pouvoir aboutir, cette fois-ci, à un nouvel accord de paix et de réconciliation entre les maliens sans aucun intermédiaire extérieur.  Lequel  accord  se substituerait  aux accords d Paix et de Réconciliation,  issus du processus d’Alger.

Mais  dès les phases communales et régionales du « DIM », l’idée originale a  dérivé. Car, une majorité de  participants,  visiblement zélés et  très favorables à la Transition en cours,  ont imposé  le choix de discuter en priorité sur comment adouber les princes du jour. Les  nombreuses critiques d’intellectuels et   de politiques  maliens n’ont pu amener les organisateurs du « DIM » et ces participants   à recadrer  les débats lors de la phase nationale. Ce, afin que  cet exercice populaire puisse  in fine  se concentrer  à ses objectifs premiers, c’est-à-dire, comment trouver un substitut  aux fameux accords d’Alger.

C’est  pourquoi,  sans  surprise,   ces participants  zélés du « DIM »  ont majoritairement  proposé dans leurs  recommandations, une nouvelle prorogation du mandat de la Transition  de deux à cinq ans  voire d’une durée indéterminée. Mais  ces personnes, qui réfutent  le retour rapide à l’ordre constitutionnel  et qui poussent  le pouvoir transitionnel à l’autocratie, peuvent-elles vraiment se substituer  à l’ensemble de la population  du Mali, riche de plus de 20 millions d’âmes, pour  ainsi décider en lieu et place?

De toute façon, pour les  Parties signataires  de la Déclaration Commune du 31 mars 2024, la réponse est NON. C’est pourquoi, celles-ci  ont publié une déclaration pour  dénoncer «  la mascarade  de dialogue Intermaliens, initiée par les Autorités en place ». En substance, ces partis, groupements de partis et associations de la Société Civile  estiment que « les recommandations issues du « DIM » ne reflètent aucunement la volonté populaire, qu’elles risquent d’exacerber la crise politique nationale et de plonger notre pays dans une instabilité sociale sans précédent ».

Pour étayer  leur position  politique, les parties signataires du 31 mars  disent se référer de la nouvelle Constitution du Mali, promulguée suivant le Décret n° 2023-0401 du 22 juillet  2023,  qui dispose clairement  en son sein l’article 37 qui stipule : «  la souveraineté nationale appartient au Peuple qui l’exerce par se représentants  élus au suffrage universel direct ou indirect ou par voie de référendum. Aucune fraction du Peuple ni aucun individu  ne peut s’en attribuer l’exercice ».

En somme, d’un « DIM » qui devrait à l’origine réunir l’ensemble  des filles et fils du pays pour discuter de questions de sécurité, de paix et de réconciliation, l’on a dérivé  pour se retrouver  à  un « DIM »  dont les conclusions ne contribuent  qu’à  attiser   le clivage politique dans notre pays. Mais le Mali  avait-il vraiment  besoin d’un tel forum ?

Gaoussou Madani Traoré

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3 COMMENTAIRES

  1. @Gaoussou pour toi les parties signataires de la declaration commune du 31 mars 2024 sont plus Maliens que les Maliens qui ont participe au DIM des communes, cercles, regions et au niveau national. Honte a toi, MALAKOLON ani FASOMANDJGU DEN, souviens-toi si tu peux réfléchir que ceux qui tu appelles les parties signataires de la declaration du 31 mars sont les mauvais Maliens, les politiciens pourris, tous des corrompus et voleurs du trésor Malien.

  2. Gaoussou pour toi les parties signataires de la declaration commune du 31 mars 2024 sont plus Maliens que les Maliens qui ont participe au DIM des communes, cercles, regions et au niveau national. Honte a toi, MALAKOLON, souviens-nous si tu peux réfléchir que ceux qui tu appelles les parties signataires de la declaration du 31 mars sont les mauvais Maliens, les politiciens pourris, tous des corrompus et voleurs du trésor Malien.

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