Depuis la semaine dernière, le processus de réimmatriculation des véhicules en circulation au Mali a commencé. La décision, bien que motivée par des préoccupations légitimes de sécurité et de contrôle, arrive à un moment où les maliens cherchent à joindre les deux bouts.
Dans une correspondance datée du 18 septembre 2024 et du 26 septembre 2024 adressée aux directeurs régionaux des Transports, le Directeur Général des transports suivant instruction du Conseil des Ministres du 17 août 2024 sur la réimmatriculation des véhicules, décide qu’à « compter du 22 septembre 2024, les nouvelles plaques d’immatriculation seront fabriquées par la direction générale des transports et mises en circulation sur les véhicules au Mali ».
Cette phase concerne systématiquement les opérations secondaires relatives à l’immatriculation, telles que le renouvellement, la mutation, l’émission de duplicata, les transformations, etc.
Cette décision, prise dans un contexte où le pays fait face à de nombreux défis sécuritaires, suscite de vives réactions parmi la population. Une décision aux multiples objectifs. Une source proche des autorités justifie cette mesure par la nécessité d’assainir le parc automobile national et de renforcer le contrôle sur la circulation des véhicules. Selon nos informations, de nombreux véhicules circulant sur le territoire national échappent au contrôle de l’Etat, ce qui favorise leur utilisation à des fins criminelles.
Donc, la réimmatriculation vise également à lutter contre le phénomène des fausses plaques d’immatriculation et à améliorer le recouvrement des taxes liées aux véhicules. « Les nouvelles plaques devraient être dotées de dispositifs sécurisés, rendant plus difficile leur falsification et facilitant l’identification des véhicules par les forces de l’ordre », affirme la source.
Cette initiative intervient dans un contexte où la situation sécuritaire reste précaire, particulièrement dans les régions du centre et du nord du pays. Les attaques menées par des groupes armés et les actes de banditisme sont monnaie courante, rendant les déplacements particulièrement risqués.
Crainte de la population
La réimmatriculation des véhicules est également perçue comme une contrainte financière pour les citoyens, déjà éprouvés par la crise économique. Le coût des nouvelles plaques d’immatriculation, combiné aux frais administratifs, représente une dépense significative pour beaucoup de familles. « Comment peut-on demander aux gens de payer pour de nouvelles plaques alors qu’ils ont du mal à joindre les deux bouts ? », s’interroge, un usager.
Aussi, se plaint-t-il, la mise en œuvre de cette mesure pourrait également se heurter à des problèmes logistiques.
La réussite de cette initiative dépendra de la capacité des autorités à rassurer les citoyens quant à la sécurité des démarches et à trouver des moyens d’alléger le fardeau financier qu’elle représente.
Mohamed Keita