Corridor Bamako/Dakar : Offensive de charme du Pad

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Le Conseil malien des chargeurs (CMC) a accueilli jeudi dernier à son siège à Hamdallaye ACI-2000, une importante délégation du Port autonome de Dakar (Pad), conduite par son nouveau directeur général. Une mission de haute portée commerciale des autorités portuaires sénégalaises. L’objectif était de discuter avec les opérateurs économiques maliens des difficultés sur le corridor Bamako/Dakar en vue de trouver des solutions.

L’un des slogans phares du CMC est de “faire de la continentalité du Mali un atout”. Le Mali en tant que pays de l’Hinterland, est un partenaire privilégié des pays côtiers. Eu égard au volume important de trafic des marchandises maliennes dans les différents ports, notre pays est également un débouché économique sûr pour plusieurs ports de la sous-région.

Cette continentalité crée de facto un enjeu économique pour notre pays qui fait vivre le Port de Dakar. Une véritable armada de près d’une trentaine de personnes, avec à sa tête le tout nouveau directeur général du Port autonome de Dakar, a été reçue le jeudi 1er août 2024 au CMC. La mission était composée exclusivement des intervenants directs du Pad. Le DG du Port était accompagné de ses proches collaborateurs, du représentant de la douane sénégalaise, de Dubaï World Port (DP World), des sociétés de logistiques et d’armateurs, entre autres.

Les discussions ont essentiellement porté sur des points relatifs aux difficultés de traitement et d’acheminement des marchandises maliennes en transit au Port de Dakar au niveau des différents acteurs de la chaine logistique. Les principaux points soumis aux Sénégalais ont été répertoriés par différentes structures maliennes intervenant au Pad.

Il s’agit des Entrepôts maliens au Sénégal (Emase), la représentation des douanes du Mali au Sénégal, le représentant du Conseil malien des chargeurs à Dakar, l’antenne du Conseil malien des transporteurs routiers du Mali au Sénégal et l’Union des transitaires maliens au Sénégal.

Les différentes préoccupations élaborées sont compartimentées dans un tableau et consignées dans un document de neuf pages. Ainsi, chaque structure malienne évoluant au Port de Dakar a listé un lot de difficultés avec en face des propositions de solutions et des observations.

A la suite du récit des difficultés par le représentant du CMC au Port de Dakar, une large fenêtre a été ouverture aux discussions. Le président du CMC, Bakissima Sylla, son 1er vice-président Jean Dakouo et des membres de leur bureau se sont entretenus avec leurs hôtes pendant plus de 2 heures.

Cette rencontre inédite s’est déroulée en présence de partenaires maliens du Pad, en l’occurrence le PDG de Toguna Agrobusiness, Seydou Nantoumé, Souleymane Baba Traoré, président de la Fédération des transitaires et commissionnaires agréés en douane du Mali (Fétram) et des membres de son bureau ainsi que des importateurs d’hydrocarbures notamment Djiby Yattassaye et Mamadou Yara.

En 2023, plus de 200 conteneurs saisis au Port de Dakar

Dans son plaidoyer, le président du CMC, Bakissima Sylla a attiré l’attention de la délégation portuaire de Dakar sur le nombre de conteneurs maliens saisis en 2023 dans les installations du Pad. Selon lui, en 2023, plus de 200 conteneurs ont été saisis au Port de Dakar contre seulement 25 au Port de Téma au Ghana. Il a invité ses partenaires du Sénégal à bien traiter leurs frères maliens et à ne pas les abandonner. “Quand vous abandonnez votre frère, quelqu’un d’autre le prendra”, a-t-il martelé.

Pour son 1er vice-président Jean Dakouo, leur souci en tant qu’opérateurs économiques, est d’amener les marchandises maliennes à Bamako à moindre frais. M. Dakouo a attiré l’attention du DG du Port sur les agissements douteux d’une entreprise intervenant dans la chaîne logistique au Port de Dakar.

Il a demandé que la situation de cette entreprise soit éclaircie. Il a par ailleurs demandé à connaître les raisons du ciblage dont font l’objet les marchandises maliennes au Port de Dakar. Il a également mis l’accent sur des coûts exorbitants de dépotage, subitement passé de 30 000 F CFA à 116 000 F CFA. De même que les droits de timbre de 25 000 F CFA imposés par une structure du Port de Dakar sur chaque conteneur. Des frais qu’il juge illégaux car n’étant soutenus par aucun texte.

Waly Diouf Bodiang, DG du Port autonome de Dakar, a prêté une attention soutenue à toutes les interventions. “Il n’y a pas de problèmes cités ici auxquels on ne peut pas apporter de solutions”, a-t-il répondu avant d’entamer sa part de discussions. Il a qualifié de mini séminaire la rencontre à laquelle lui et sa délégation prennent part aux côtés de la partie malienne, eu égard à la durée des échanges. Lesquels échanges sont à son avis très intéressants pour la compréhension des maux et des solutions à y apporter.

“Vous portez un message d’ouverture. Nous entendons repartir sur une nouvelle base. Je ne reviendrais pas au Mali s’il n’y a pas d’effet dans les engagements pris”, a promis M. Bodiang à ses interlocuteurs comme pour se montrer déterminé et ouvert à régler les différentes doléances.

A l’en croire, le Sénégal et le Mali sont comme des frères siamois qu’on ne peut pas séparer sans laisser de séquelles. Il n’a pas manqué de promettre des réponses favorables aux préoccupations soulevées par ses partenaires du Mali.

Au cours de sa mission de quelques jours à Bamako, la délégation du Pad a rencontré d’autres acteurs du commerce, notamment la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (Ccim), le Conseil malien des transporteurs routiers du Mali (CMTR).

Par ailleurs, Togona Agrobusiness de Seydou Nantoumé et Grand distributeur céréalier du Mali (GDCM) de Modibo Kéita, deux gros clients du Pad, ont reçu la visite de M. Bodiang et sa délégation dans leurs installations à la conclusion de sa visite de travail de trois jours dans notre pays.

Abdrahamane Dicko

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1 commentaire

  1. Le Mali doit utiliser à sa stricte minimum l’usage du port de Dakar. Les sénégalais ne sont pas et ne seront jamais sincères, ni honnêtes. Malgré le cout lié à la longueur du trajet, le Mali doit mettre l’accent sur le port du TOGO et la GUINÉE qui n’ont pas respecté l’embargo criminel de la CEDEAO.
    Le Sénégal doit être mis à sa place car ce pays est en complicité avec l’occident, pour preuve, l’ambassadeur ukrainien irresponsable, inique, mécréant, indigne et lâche a fait savoir que son pays a eu un lien avec les tueries des soldats maliens à Tinzaouaten.
    Que ça soit la RCI, le Sénégal, le Bénin, ces pays n’aiment pas notre pays.

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