Prélèvements des taxes sur les transactions de téléphonie mobile : Le RDDH-Mali alerte les autorités sur les risques de cette décision

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Dans l’une de ses récentes publications, le président du Réseau des défenseurs des droits humains du Mali (RDDH-Mali), Souleymane Camara, estime que les prélèvements des taxes sur les transactions de téléphonie mobile risquent d’être la goutte d’eau qui fera déborder le vase par manque d’adhésion réelle du peuple malien.

Dans sa publication, il laisse entendre que la récente décision du gouvernement de Transition du Mali relative aux prélèvements des taxes sur les transactions de téléphonie mobile pour alimenter un prétendu fonds de soutien n’a pas eu l’adhésion réelle du peuple malien. Et de poursuivre que les protestations ont fusé de toutes parts, car les Maliens n’ont plus confiance en ces dirigeants autoproclamés, non élus et non respectueux de leurs propres serments et qui ne communiquent jamais de façon transparente, vérifiable et contrôlable sur la destination des fonds publics. Selon lui, les différentes tergiversations ou hésitations quant à l’application de ces taxes laissent apparaître que le Mali est piloté à vue et que ses dirigeants actuels excellent dans l’improvisation.

En réalité, dit-il, ils tâtent le pouls ou la réaction de la population pour savoir s’ils peuvent procéder ou non. “Le train de vie non exemplaire de l’Etat ainsi que l’augmentation des budgets des institutions ou des postes budgétaires dont les auteurs du double coup d’Etat sont titulaires permettent de s’interroger légitimement sur la concentration et l’accumulation toujours croissante des fonds publics entre leurs mains”, renchérit-il.

A l’en croire, le peuple malien ignore l’utilisation et la destination des fonds publics qu’ils se sont octroyés et qu’ils continuent de s’arroger par la force des armes. Aussi, précise-t-il, ces prélèvements n’ont pas respecté la procédure législative et légale. “Inutile donc de chercher à les faire annuler par la voie légale ou judiciaire, car c’est une peine perdue. La justice malienne dans son ensemble est instrumentalisée au service de ce pouvoir militaire venu par effraction et qui dirige le Mali sans que l’on puisse savoir sa fin”, martèle le défenseur des droits humains. De son point de vue, les Maliens ont fait beaucoup de sacrifices et continuent de supporter les affres de la vie. A ce titre, poursuit-il, seuls quelques privilégiés et leurs proches sont épargnés par cette terrible souffrance quotidienne. “Au départ, nous pensions que la crise énergétique serait courte. Personne n’imaginait qu’elle allait s’installer dans la durée”, déclare-t-il.

Dans son réquisitoire, M. Camara souligne que le corollaire de cette crise énergétique est la perte de milliers d’emplois surtout dans le secteur informel. Ainsi, la précarité est devenue la règle et le drame social a atteint son apogée. Il ajoute que le gouvernement de Transition a atteint ses limites dans la résolution des autres problèmes qui assaillent le peuple malien. “Que les militaires retournent dans les casernes pour s’occuper des questions de défense et de sécurité ou ils excellent”, suggère-t-il. En conclusion, il indique qu’on ne peut nullement prétendre agir pour le bien du peuple sans jamais communiquer de manière vérifiable, transparente et contrôlable sur l’utilisation efficiente des fonds publics et sans l’informer sur ce qui est fait en son nom et pour son compte. “Tout comme on ne peut rien bâtir de solide et de durable dans le mutisme qui semble être l’apanage du gouvernement de Transition”. “Le soutien populaire à la Transition malienne risque de s’effriter ou de s’éroder à cause de l’absence d’exemplarité dans le sens de la diminution du train de vie de l’Etat, mais aussi à cause de l’opacité dans la gestion des fonds publics et de la carence dans la communication gouvernementale”, conclut-il.            

Boubacar Païtao

 

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