Augmentation des frais de téléphonie : Des grincements de dents

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Le gouvernement malien a récemment décidé d’augmenter la taxe sur l’accès au réseau des télécommunications ouvertes au public (Tartop) de 5 % à 7 %, une mesure qui entrera en vigueur le 1er mars. Cette décision suscite des réactions diverses contrastées au sein de la société malienne.

“Cette augmentation est une mesure nécessaire pour renforcer les finances publiques et investir dans des infrastructures essentielles. Dans de nombreux pays, le secteur des télécommunications est un levier économique important qui contribue au développement national. Augmenter légèrement la taxe permet à l’Etat de capter une part des bénéfices générés par ce secteur en pleine croissance. Si ces fonds sont bien utilisés, ils pourraient améliorer les services publics, notamment l’éducation et la santé. Par ailleurs, l’impact réel sur le consommateur restera limité, car les coûts des télécommunications au Mali restent relativement abordables par rapport à d’autres pays de la région”, estime Mamadou Coulibaly, professeur d’économie.

Au même moment, de nombreux compatriotes expriment leur mécontentement, estimant que la mesure affectera directement leur pouvoir d’achat, notamment en ce qui concerne les recharges téléphoniques et les transactions via le mobile money. La société civile dénonce également un manque de concertation préalable et craint que cette décision n’accentue la fracture numérique dans le pays.

“Il s’agit d’une injustice contre nous les étudiants et jeunes qui dépendons énormément des services de télécommunications pour les études et l’accès à l’information. Internet et la téléphonie restent des outils essentiels pour notre génération. Beaucoup d’entre nous peinent déjà à couvrir leurs frais de connexion. Au lieu d’augmenter les taxes sur la téléphonie, le gouvernement devrait chercher d’autres solutions pour financer ses projets, sans pénaliser les citoyens, en particulier les étudiants et les travailleurs précaires. Sinon je suis vraiment contre leur méthode mais que faire ?”, s’interroge Oumar Traoré, étudiant en journalisme et communication.

Binta Dolo aussi exprime son désaccord. “Je ne suis pas d’accord avec cette nouvelle politique que la Transition veut appliquer. Regardez vous-même : une pauvre ménagère qui n’arrive pas à se nourrir convenablement, le peu avec lequel je me débrouille si on doit enlever encore 100 F CFA à chacune de mes recharges, c’est injuste !” A sa suite, Idy Dia, chef de famille ajoute : “Cette situation ne dépasse. Aucun Malien n’aime ça. Nous sommes pour la Transition mais avec cette nouvelle décision, au lieu d’arranger, elle nous dérange”.

“Je pense que nous n’avons pas le choix. Ceux qui sont au pouvoir décident. J’ai plusieurs charges. Si on m’enlève encore des revenus, c’est pas du tout plaisant. Je ne dis pas que je ne suis pas totalement d’accord car nous ne savons pas ce que ces agences de télécommunications font à notre insu”, pense Bourama Samaké un mécanicien.

En somme, l’augmentation de la taxe sur les télécommunications au Mali illustre un débat complexe entre la nécessité pour l’Etat de mobiliser des ressources financières et les préoccupations légitimes des citoyens quant à l’impact de telles mesures sur leur quotidien.

Regina Déna

Fanta Traoré

(stagiaires)

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