Le travail de redressement économique du pays lancé par les autorités de la Transition risque de se heurter à un obstacle de taille. La Direction générale du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence (DGCC), un département clef du très stratégique ministère de l’Industrie et du Commerce est en train de poser des actes qui remettent en cause ces efforts.
Dans les milieux d’affaire, les méthodes cavalières de la Direction générale du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence (DGCC) alimentent toutes conversations. La dernière polémique en date, concerne la gestion jugée « catastrophique » du dossier des importations de sucre. Sur les 100.000 tonnes de sucre prévues, Il n’y a que 40.000 tonnes qui ont été livrées, provoquant une pénurie de sucre qui a été l’occasion en or pour les commerçants véreux d’augmenter les prix et de favoriser une tension dans les ménages, ceci après avoir bénéficié pourtant des subventions de l’Etat pour les importations.
Le principal responsable de ce fiasco, ce sont les services de la DGCC. Selon le ministre de l’Industrie et du Commerce Moussa Alassane Diallo, qui a fustigé la démarche des opérateurs économiques qui n’ont pas respecté le cahier de charges. Le ministre Diallo a déclaré ainsi que certains importateurs ont déclaré 10.000 tonnes de sucre mais n’ont livré qu’un camion de 45 tonnes. Beaucoup d’opérateurs dans les milieux d’affaires pointent du doigt le laxisme de la DGCC car ne comprenant pas que ce service n’ait pas saisi les stocks détournés et sanctionné les opérateurs véreux conformément à la réglementation en vigueur.
Le cas des industriels du fer
Comme si cela ne suiffait pas, les services de la DGCC multiplient aussi les initiatives hasardeuses au niveau des industriels du fer. En prenant une série de mesures, toutes plus aventurières les unes que les autres, sous le prétexte des effondrements d’immeubles survenus à Bamako pour « normaliser » l’importation du fer, en réalité pour favoriser une société bien connue sur la place de Bamako, le patron de la DGCC n’avait pas hésité à convoquer les industriels du fer à béton et les sommer de reconnaitre sur procès-verbal « une fraude sur le mesures du fer et une situation d’abus de faiblesse ».
Les concernés n’accepteront évidemment pas de signer ces PV, évoquant l’absence de disposition légales qui permettent à la DGCC de prendre de telles mesures. Pour rappel, légalement, il n’y pas de réglementation en vigueur sur le diamètre et la longueur du fer au Mali. Au cours d’une rencontre, la DGCC avait enjoint les unités industrielles d’avoir désormais un visa du notaire pour bénéficier des permis d’importation. « Une décision aberrante qui n’existe dans aucun autre pays au monde », confie un industriel. Pire, après ces mesures de la DGCC, c’est autour du Secrétaire général du ministère de l’Industrie et du Commerce par Intérim, Boubacar Ballo, de reprendre les contrôles du fer, sans aucune base légale, car ces mesures présentées abusivement « mesures de lutte contre la fraude » sont de simples « recommandations » de l’Organisation Internationale de Métrologie Légale (OIML) et non des obligations. Comme si cela ne suffisait pas, pour mettre les industriels du fer en difficulté, la DGCC va encore se signaler au mois d’octobre par des saisies conservatoires opérées dans les usines. Toujours sans aucune base légale.
Avec toutes ces initiatives désastreuses prises par la DGCC dont le patron prend des mesures unilatérales en toute impunité, les milieux d’affaire à Bamako se demandent si le ministre de l’Industrie et du Commerce Moussa Alassane Diallo a réellement les pleins pouvoirs au sein de ce département névralgique.
Au moment de mettre sous presse, nous apprenons le blocage jusqu’à nouvel ordre des licences d’importation de tous les produits entrant sur le marché malien de l’industrie du fer.
A.A. Lah
Article commandé. M. Le journaleux vous avez été payé combien?