La rencontre annuelle des services du trésor a eu lieu du 3 au4 juin à Bamako. Cette année, les débats ont porté sur la transparence dans la gestion des finances publiques.
Depuis 2018, la mission de la direction nationale du Trésor et de la Comptabilité publique (DNTCP) est marquée par le passage de la « comptabilité en base caisse à la comptabilité en droits constatés et patrimoniaux ».
De l’avis de Siaka Samaké, directeur de la DNTCP, la mise en œuvre de cette nouvelle comptabilité publique, inspirée de la comptabilité privée, doit permettre à l’Etat « d’avoir une connaissance précise de son patrimoine pour le gérer efficacement, et fournir une information financière fiable et exhaustive pour éclairer la prise de décision des autorités ».
La rencontre annuelle des services du trésor au titre de l’année 2024 a ouvert les débats, les 3 et 4 juin à Bamako, sur le sujet de la transparence dans la gestion des finances publiques.
Autour de deux panels, des experts du domaine ont porté leur regard sur les enjeux et défis de la mise en œuvre de la comptabilité patrimoniale en droits constatés et la problématique de la reddition des comptes.
Pour Abdoulaye Traoré, Secrétaire général du ministère de l’Économie et des Finances, la problématique de la reddition des comptes constitue un enjeu majeur dans la recherche d’une gestion saine et efficace des deniers publics. « En effet, les comptables publics, seuls habilités à manier les deniers publics, se doivent de gérer les fonds publics dans le respect strict de la législation et de la réglementation en vigueur », a-t-il déclaré. Pour lui, la reddition des comptes reste le moyen privilégié de s’assurer du respect des procédures d’exécution des opérations budgétaires et comptables des organismes publics et du bon emploi des fonds publics.
La rencontre annuelle a aussi offert un espace aux différents cadres du Trésor d’échanger sur l’évolution de leurs métiers, d’analyser les difficultés rencontrées afin de proposer des solutions adéquates. Elle a été mise à profit pour identifier les défis et dégager des perspectives.
Selon les statistiques, en 2023, les services du Trésor ont enregistré plus de 2 143 milliards de F CFA de recettes budgétaires. Près de 1 012 milliards F CFA ont été levés sur le marché financier régional. « Ainsi, c’est plus de 3 155 milliards F CFA de ressources budgétaires qui ont été gérées par les comptables publics pour assurer le paiement des dépenses publiques et le règlement du service de la dette de l’État », à ses dires.
Kadiatou Mouyi Doumbia
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Dette Intérieure :
1 190 milliards F CFA payés en 2023
A la rencontre annuelle des services du Trésor, le directeur général de la Comptabilité publique (DNTCP) Siaka Samaké, a dit qu’en 2023, le Trésor public a payé au titre de la dette intérieure, près de 1 190 milliards F CFA aux opérateurs économiques.
« Le Trésor a exécuté un programme spécial de règlement de la dette intérieure pour environ 51 milliards F CFA après la mobilisation en avril 2024 de 80 milliards F CFA d’emprunt par appel public à l’épargne”.
Le directeur général a expliqué que ce programme a concerné plusieurs catégories de fournisseurs de l’État, dont significativement les bénéficiaires de « petits mandats ».
Des efforts de paiement qui continueront malgré les contraintes liées à la mobilisation des ressources sur le marché financier régional, a rassuré le directeur général. « Bien évidemment, nous sommes conscients que ces efforts doivent se poursuivre pour amplifier le rythme d’apurement de la dette intérieure ».
K M. D.