Garant de la souveraineté alimentaire du Mali, la zone Office du Niger est-elle tombée entre les mains des djihadistes à notre insu ? Malin qui pourrait répondre. Les populations de cette localité souffrent le martyre. Elles subissent toutes sortes de menaces et d’actions « djihado-terroristes », de l’intimidation à la psychose généralisée. Et ça n’est pas tout. Selon une confidence restée dans l’anonymat pour sa propre sécurité, les paysans de la zone ON, par-delà les exigences liées au paiement de la redevance eau, sont obligés de participer à l’effort de guerre des djihadistes qui, en maîtres incontestés des lieux, dictent leur loi à une population apparemment laissée à son sort.
Et, selon ces témoignages, «après la récolte, chaque paysan est tenu de prélever 1/10 de la récolte. Les sacs sont déposés en brousse pour être nuitamment enlevés par les djihadistes. Selon la même source, c’est le prix à payer pour continuer à cultiver son champ. Sois tu paies ou ton champ est retiré et réattribué à une autre personne. Au pire des cas, les récalcitrants sont kidnappés et torturés pendant quelques jours avant d’être libérés sous gage de s’acquitter de ce que les djihadistes appellent la contribution au djihâd. Pour les éleveurs, selon les explications de notre interlocuteur, « sur chaque tranche de 50 têtes de bœuf, une tête revient aux djihadistes. Pour les moutons et chèvres, l’effort au djihâd correspond à 1/20.
Le hic est que le point de récupération de ce butin de guerre est connu de tous et personne n’ose lever le petit doigt.
Amidou Keita