Mali-Societe Barrick : La guerre de Troie aura lieu

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La crise latente entre le gouvernement du Mali et la société minière canadienne, Barrick Gold Corporation qui couvait depuis longtemps, et qui avait entrainé l’arrestation de quatre directeurs de la société minière, est aujourd’hui sur la place publique. Le clash semble inévitable.

 Le ministre des Mines et le ministre de l’Economie et des Finances informent l’opinion nationale et internationale que le groupe Barrick Gold n’a pas honoré les engagements auxquels il a souscrit dans l’accord conclu et dont la mise en œuvre a commencé le 4 octobre 2024. Dans un communiqué en date du 23 octobre 2024, signé des ministres des Mines du Mali, Amadou Kéita, et de l’Economie et des Finances, Alouséni Sanou, les deux ministres annoncent les couleurs et tirent à boulet rouge sur la société canadienne.

Dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations des Assises nationales de la refondation, le gouvernement de la République du Mali a entrepris des actions pour évaluer la situation du secteur minier. Selon le communiqué, cette action a donné naissance à un nouveau code minier et une loi sur le contenu local. Mais, il a surtout permis de mettre en place une commission de négociation qui a décelé plusieurs manquements préjudiciables à l’exploitation minière et à l’économie nationale.

L’Etat du Mali a opté pour un règlement à l’amiable global et définitif, dit le communiqué avant de poursuivre : après huit mois de négociations, des accords ont été conclus avec plusieurs sociétés dont le groupe Barrick Gold Corporation qui a pris des engagements dans le cadre d’un accord transactionnel…

Le gouvernement reproche à Barrick Gold des infractions, notamment celles relatives à la responsabilité sociétale et environnementale et à la réglementation des changes, ainsi que des risques sérieux qui pèsent sur la continuité de l’exploitation du Groupe au Mali dont l’un des permis d’exploitation expire au début de l’année 2026. Le communiqué ajoute que le gouvernement va en tirer toutes les conséquences de droit.

La réponse du groupe Barrick Gold Corporation ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué de presse daté du lendemain, 24 octobre, envoyé depuis son siège de Toronto au Canada, la société répond au ministère malien des Finances et le ministère des Mines affirmant que Barrick n’aurait pas honoré ses engagements.

Comme annoncé par Barrick le 30 septembre, la société et le gouvernement ont convenu d’un cadre de négociation pour parvenir à une résolution globale de leurs différends. Depuis cette date, Barrick s’est activement engagée auprès du gouvernement à la recherche d’un tel règlement, dont les modalités seront définies dans un protocole d’accord.

Ce protocole d’accord vise à régler les différends en suspens et à établir les principes qui guideront, à l’avenir, le partenariat de Barrick avec le gouvernement, y compris une augmentation de la part de l’État dans les bénéfices économiques générés par le complexe de Loulo-Gounkoto.

Début octobre, Barrick a effectué un paiement au gouvernement de 50 milliards de F CFA (85 millions de dollars) dans le cadre des négociations en cours des termes d’un protocole d’accord. Depuis lors, elle n’a pas relâché ses efforts pour collaborer avec le gouvernement. Bien que Barrick ne reconnaisse aucune responsabilité, elle a choisi d’agir de bonne foi en tant que partenaire de longue date du Mali, dans le but de résoudre les différends en suspens au moyen de ce protocole d’accord.

Le président et directeur général de Barrick Mark Bristow a affirmé que la relation mutuellement bénéfique de Barrick avec les gouvernements maliens successifs perdure depuis 30 ans et les différends occasionnels ont toujours été résolus à l’amiable. Barrick reste déterminée à trouver une solution mutuellement acceptable à l’impasse actuelle dans l’intérêt de toutes les parties prenantes.

Barrick décline toute intention ou obligation de mettre à jour ou de réviser les déclarations prévisionnelles, que ce soit à la suite de nouvelles informations, d’événements futurs ou autres, sauf si la loi applicable l’exige.

Les questions minières sont sensibles et dépassent de loin le marigot économique local. Les soubresauts actuels autour du secteur minier ne sont pas de nature à apporter la quiétude.

Alexis Kalambry

 

 

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