Fin du bras de fer entre le Mali et Barrick Gold : La Compagnie minière canadienne accepte de se conformer au nouveau code minier

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La dernière semaine du mois de septembre avait été tendue entre les autorités maliennes et la compagnie minière canadienne, Barrick Gold Corporation, qui s’obstinait à ne pas respecter le nouveau code minier. Ce refus catégorique avait conduit l’État malien à convoquer au Pôle national économique et financier quatre de ses hauts cadres maliens pour délit financier. Après quelques jours de négociation, Barrick Gold Corporation est revenue à de meilleurs sentiments. Ce qui a conduit à la libération de ses employés interpellés dans un contexte de négociations avec le gouvernement malien sur la poursuite de l’exploitation de l’or.

Le lundi, 30 septembre, le Président Directeur Général de Barrick, Mark Bristow, a déclaré, à travers un communiqué, que la relation mutuellement bénéfique de la société avec les Gouvernements maliens perdure depuis 30 ans, malgré des divergences occasionnelles avec les régimes successifs qui ont toutes été résolues à l’amiable. “Les négociations actuelles se sont avérées difficiles, mais nous sommes encouragés par la reconnaissance du Gouvernement de l’importance de garantir la viabilité à long terme du complexe Loulo-Gounkoto en tant que contributeur de premier plan à l’économie malienne. Nous avons hâte de travailler avec le Gouvernement pour normaliser notre partenariat de longue date” a-t-il précisé. “Barrick et le Mali ont convenu de trouver une résolution globale aux réclamations et litiges existants entre le gouvernement et les sociétés minières Loulo et Gounkoto du groupe Barrick“,  peut-on lire dans le communiqué. “Nous avons hâte de travailler avec le gouvernement pour normaliser notre partenariat de longue date”, a dit le PDG de Barrick, Mark Bristow.

Application du nouveau code, advienne que pourra

En août 2023, suite à un audit des mines qui a révélé un manque à  gagner pour l’État de 300 à  600 milliards de FCFA auprès des sociétés minières, le Mali a adopté un nouveau code minier. Ce code permet à l’Etat de prendre jusqu’à 30 % de participation dans les nouveaux projets miniers et 5 %. Il a aussi supprimé des exonérations fiscales accordées aux entreprises minières au cours de l’exploitation. En plus, le nouveau texte préconise de fermer les comptes offshores des sociétés minières et de rapatrier au Mali tous les fonds issus de la vente de l’or. D’après les miniers, ces comptes offshores permettaient de disposer de devises et de pouvoir régler les fournisseurs en devises sans risque de pertes de changes. C’est seulement après, que le reste de l’argent était retourné au Mali. Si les autres compagnies minières ont accepté de se conformer à cette nouvelle réforme, tel n’était pas le cas de Barrick Gold Corporation. La compagnie canadienne a motivé son refus de l’application de ces nouvelles mesures par la non-rétroactivité d’une nouvelle loi. Elle en a appris à ses dépens, car le gouvernement ne s’est pas laissé faire.

Cependant, une certitude : la divulgation des détails de l’accord entre les deux parties, prévue prochainement, peut apporter des éléments de réponse à la question de l’application du nouveau code minier aux mines existantes.

Sentant que les autorités actuelles ne sont pas malléables, ni corruptibles, la compagnie canadienne s’est finalement rétractée en acceptant de se conformer au nouveau code minier. Il ressort des négociations entre les sociétés minières, y compris Barrick Gold, avec l’État qu’elles sont toutes prêtes à payer chacune les pénalités qui s’élèvent à des milliards de FCFA. En bloc, la compagnie minière canadienne a finalement compris que les autorités maliennes ne badinent plus avec les intérêts du pays.

Toutefois, il faut signaler que Barrick Gold détient 80 % et l’État malien 20 % des deux sociétés propriétaires du complexe aurifère souterrain et à ciel ouvert de Loulo-Gounkoto, dans l’ouest du Mali, près de la frontière du Sénégal. Ce complexe recèle des dizaines de millions de tonnes prouvées ou probables, selon les sites spécialisés. D’après le Pdg de Barrick Gold,  au cours des 29 dernières années, sa compagnie a investi plus de 10 milliards de dollars dans l’économie malienne et que ses mines représentent entre 5 % et 10 % du produit intérieur brut annuel du Mali.

Cyrille Coulibaly

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4 COMMENTAIRES

  1. Il faut que qu’à un certain moment les Etats de l’AES exploitent eux même leurs matières premières, surtout l’or. Certaines compagnies minières canadiennes sont des succursales des compagnies françaises.

  2. Ah le pillage des ressources minières au Mali. Et oui on y trouve les canadiens mais aussi d’autres les australiens, les chinois,.

    On remarque quand même que le Mali détient bien peu des sociétés qui exploitent ces ressources: 20% c’est à pleurer.

    Mais les décideurs eux, ils n’ont pas de souci àse faire pour leur soupe. Les compagnies y veillent?.

  3. Je pense que le Canada a tellement de terres et d or qu il n a rien à foutre au Mali et en Afrique. Mais, piller chez autrui et le mettre à plat et l exploiter est un sport et une discipline olympique pratiquée contre les noirs africains, n est ce pas Bristov?

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