Sortie de la crise énergétique : Des Maliens pour un retour vers la Côte d’Ivoire

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En marge de la deuxième visite du Premier ministre de Transition à l’Energie du Mali (EDM-SA), parmi la panoplie de recommandations, il y a le rétablissement de l’interconnexion avec la Côte d’Ivoire. Malgré le refroidissement des relations diplomatiques entre les deux capitales, une partie des Maliens opte pour cette solution afin de circonscrire dans l’immédiat la crise énergétique.

 Pour les citoyens lambda, cette crise énergétique est plus qu’une double peine, c’est un supplice de ne pas avoir l’électricité et de ne pas aussi disposer d’informations crédibles, fiables et actualisées sur les perspectives de retour à la normale à court et moyen termes.

Aujourd’hui, la question que tout le monde se pose, quelles solutions pour sortir de cette crise et comment ? C’est dans ce contexte que les responsables d’EDM-SA ont formulé au Premier ministre des recommandations fortes et concrètes à l’issue de son deuxième passage dans les locaux de la direction générale de l’Energie du Mali.

Alors que les relations entre la Côte d’Ivoire et Mali sont au plus bas niveau, l’équipe d’Abdoulaye Djibril Diallo, le DG d’EDM-SA, après une large consultation, a présenté un éventail de solutions pour sortir de la crise énergétique. Parmi cet éventail de solutions, les responsables d’EDM ont plaidé en faveur d’un retour vers la Côte d’Ivoire. Un retour qui, selon cette équipe, permettrait à coup sûr de circonscrire dans l’immédiat la crise énergétique.

Cette recommandation phare des responsables d’EDM-SA continue de diviser les Maliens depuis des semaines, que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans les “grin”.

Si les pro-transitions rejettent la piste ivoirienne de l’équation énergétique arguant que c’est contraire à l’esprit de la souveraineté nationale retrouvée, les grands consommateurs d’électricité (tailleur, soudeur, vendeur de jus…) estiment qu’il est temps que les autorités de la Transition renouent le dialogue avec la Côte d’Ivoire surtout dans le cadre  de la gestion de la crise électrique.

“J’ai fait de la soudure et qui parle de soudure parle forcément d’électricité. Pour être honnête avec vous, ces coupures intempestives nous causent énormément de difficultés. Le manque d’électricité m’a obligé à faire un autre boulot comme la maçonnerie en attendant un lendemain meilleur”, se lamente Oumar Guindo, soudeur de son état.

“Pour moi, il n’y a aucune honte de retourner vers la Côte d’Ivoire pour approvisionner les Maliens en électricité.  Dans les relations entre les Etats, il peut y avoir des bisbilles mais à un moment donné il faut savoir choisir entre l’intérêt général de tout un peuple et celui de quelques groupes d’individus. En tout cas, si les autorités acceptent de retourner vers la Côte d’Ivoire pour l’interconnexion, ça nous fera vraiment plaisir, car tout est lié à l’électricité en cette période du 21e siècle”, ajoute M. Guindo.

“J’ai perdu la moitié de mes clients à cause du manque d’électricité. J’ai acheté un petit groupe électrogène  pour me dépanner. Hélas ! Chaque fois qu’il tombe en panne tout ce que je gagne part dans l’entretien et la réparation de ce groupe”, témoigne Alassane Maïga, tailleur à Magnambougou.

“J’ai toujours fait partie des Maliens qui pensent qu’il est temps que les autorités de Transition prennent langue avec la Côte d’Ivoire pour fournir le Mali en électricité. Dans une certaine mesure, je suis convaincu que la Côte d’Ivoire ne va pas refuser et cela n’entachera en aucun cas notre esprit de souveraineté ou de nationalisme. Je ne suis pas d’accord avec le Premier ministre qui a affirmé que la recherche de solutions ne devait en aucun cas servir de prétexte pour céder à des contraintes géopolitiques imposées de l’extérieur. Aujourd’hui tout est question de géopolitique et géostratégie. Même le fait de dire bonjour à quelqu’un c’est de la géopolitique. Il faut juste viser la bonne position et mettre en avant l’intérêt des Maliens au centre, c’est tout”, martèle M. Maïga.

Pour rappel, beaucoup de femmes vendeuses de jus et de yaourt se sont reconverties dans le commerce de parfums et de pagnes en attendant la normalisation de l’électricité.

Les journaux de la place aussi sont confrontés au même phénomène. Le manque d’électricité fait que beaucoup d’organes de presse sont fermés et des journalistes en chômage technique. Les imprimeurs dont la matière première est le courant électrique sont logés à la même enseigne.

 

Ousmane Mahamane

 

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