Après une moisson initiale fructueuse à Niamey, les douaniers de l’espace AES et du Togo ont remis ça comme annoncé au sortir de leur précédent conclave nigérien. La semaine dernière, en effet, c’était au tour de la ville de Lomé de vibrer au rythme de l’interconnexion des systèmes informatiques confédérales. L’intensification de la coopération douanière était notamment au cœur de leur rencontre dans la capitale togolaise où les hautes autorités ont définitivement adopté l’initiative et se sont appropriées ses vertus incalculables avantages. Il s’agit, entre autres, de l’assouplissement des échanges licites entre les États, de la lutte contre les fraudes douanière et fiscale, de la sécurisation et la fluidité du transit des marchandises par les échanges électroniques de données, puis l’accélération des formalités aux frontières et réduction des couts du transit et des transports. Assez pertinent, en définitive, pour arracher l’adhésion du ministre togolais des finances, Georges Barcola. En effet, lors de sa rencontre de restitution avec les différents directeurs généraux de douanes conduits par le vice-président de l’OMD-AOC, l’inspecteur général Amadou Konaté, il s’est déclaré totalement preneur de la démarche en la créditant d’une sécurisation des marchandises transitant par son pays jusqu’à concurrence de 75 %. L’adhésion et l’accompagnement politique des autorités togolaises au processus enclenché à Niamey ne se sont pas seulement manifestés par l’accueil chaleureux qu’elles ont réservé à l’événement. Ils se sont aussi traduits par les espoirs qu’elles fondent sur l’effectivité des instruments juridiques y afférents et sur lesquels les experts douaniers du Togo et de la confédération sahélienne travaillent d’arrache-pied. Objectif : évaluer le chemin parcouru par l’interconnexion en vue d’en corriger les éventuelles lacunes avant leur finalisation et leur entrée en vigueur.
L’aboutissement du processus, aux yeux du DG Amadou Konaté, va consacrer la partition des services de douane dans la concrétisation de la voie tracée par les précurseurs de l’AES : transformer la continentalité des trois pays sahéliens en atout avec en ligne de mire la réduction des évasions de ressources et la collecte de recettes douanières nécessaires au financement de projets et programmes de développement dans le nouvel espace. Pour les besoins de la cause, l’encadrement juridique de l’interconnexion des systèmes douaniers pourrait s’étendre à d’autres pays portuaires en plus du Togo. Il s’agit notamment du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et de la Guinée avec lesquels d’autres accords sont envisagés à l’effet de diversifier les vecteurs de l’efficience douanière et d’accroître les créneaux des opérateurs économiques de l’AES. C’est dans la même vision que s’inscrit l’intérêt que les directeurs généraux ont porté à la raffinerie pétrolière du pays hôte, qu’ils ont visité en marge de leur conclave sur l’interconnexion. L’inspecteur – général Konaté est sorti de la visite des lieux avec le plein de promesses d’opportunités quant à la prise en charge de la demande malienne en hydrocarbures par le potentiel de stockage de la raffinerie togolaise. Idem pour le Port Autonome et le Parc Industriel de Lomé – dont les nouvelles installations suscitent autant d’intérêt pour les opportunités d’exploitation qu’elles offrent.
A. KEÏTA