On assiste à l’arrêt des aménagements pour l’irrigation des terroirs depuis quelques années alors que les besoins sont criards. Cette situation est imputée au départ de certains bailleurs de fonds qui ne s’accommodent pas de la gouvernance actuelle du pays.
De nombreux projets financés par les pays de l’Union européenne sont ainsi suspendus. Or, les services créés par l’Etat pour la petite irrigation de proximité sont des coquilles vides, ne bénéficiant pas de financements publics. Le gouvernement n’a pas l’argent nécessaire au fonctionnement de ces services utiles au développement local.
Dans ces conditions, plusieurs villages attendent depuis longtemps l’aménagement de leurs bas-fonds en vain. Pourtant, des observateurs estiment que l’impact des aménagements hydro-agricoles de proximité peut contribuer à lutter contre la pauvreté et même inverser l’exode des jeunes ou la migration irrégulière. Ces aménagements peuvent booster la production des cultures de contre-saison, prolongeant la période de production au-delà des trois ou quatre mois de la saison des pluies. Mieux, elles diversifient les sources de revenus des populations qui s’investissent dans le maraîchage.
Face à l’absence de fonds extérieurs, le gouvernement a renoué avec de nouveaux partenaires. Ce qui a abouti à des Accords de prêt et de Mandat, signés le 19 mars 2024, entre le gouvernement de la République du Mali et la Banque Islamique de Développement. Ces accords sont relatifs au financement du Projet de Renforcement de la Sécurité alimentaire à travers l’Irrigation de Proximité dans le Kaarta/Sefeto, Région de Kita. La Banque Islamique de Développement met à la disposition du gouvernement un prêt d’un montant n’excédant pas 10 millions 300 mille Euros, soit 6 milliards 756 millions 357 mille 100 francs CFA ; un Accord de Mandat dont le montant s’élève à 8 millions 500 mille Euros, soit 5 milliards 575 millions 634 mille 500 francs CFA.
Par ces Accords de financement, la Banque Islamique de Développement contribue aux efforts du gouvernement visant à assurer la souveraineté alimentaire du pays à travers la réalisation d’infrastructures de productions agricoles dans la Région de Kita. Il reste que le Mali va bien au-delà de cette région. Les populations rurales réclament dans beaucoup de contrées des irrigations de proximité afin de mieux tirer profit de leurs terroirs sur le plan économique et agricole. Les opportunités de financement ne doivent pas se limiter aux fonds étrangers, selon certains spécialistes.
L’Etat doit pouvoir mobiliser les ressources internes pour financer les activités d’aménagement des terres rurales. Selon des analystes, il y va de la durabilité des actions de développement en faveur des régions. La mise à la disposition des paysans de terres irrigables sera le déclic du développement dont parlent les autorités.
Siriki KONE
Voilà ce qui arrive lorsqu’un État décide d’exister en autarcie, dans un monde globalisé. À force d’injurier les nations européennes, de procéder à la valse des ambassadeurs, bref, de pratiquer la politique du vide, les bailleurs de fonds s’éclipsent, et l’on s’aperçoit qu’aucune structure n’a été prévue pour les remplacer. Une illustration de plus, si c’est possible, de l’amateurisme d’une junte que rien n’a préparé à affronter des enjeux essentiels dont dépend la survie d’une société. Quel désastre !