L’oubli de la route Kayes-Bamako suscite des interrogations
Lors de sa récente visite en Chine, le président de la transition malienne, Assimi Goita, a rencontré les autorités chinoises pour renforcer la coopération bilatérale entre les deux nations. Cette visite, marquée par des discussions économiques et diplomatiques, a toutefois laissé perplexes de nombreux citoyens maliens, en particulier ceux de la région de Kayes, en raison de l’absence d’une mention claire du projet de réhabilitation de la route Kayes-Bamako, devenue quasiment impraticable.
La visite d’Assimi Goita en Chine avait pour objectif de consolider les relations économiques et stratégiques entre les deux pays. Plusieurs accords ont été signés, notamment dans les domaines de l’agriculture, des infrastructures et des mines. Les deux pays partagent une longue histoire de collaboration, et la Chine est devenue un partenaire clé pour le développement du Mali dans divers secteurs. Toutefois, malgré les discussions sur des projets d’infrastructure de grande envergure, la question de la réhabilitation de la route Kayes-Bamako, un axe vital pour le développement du pays, n’a pas été explicitement abordée. Cet oubli a provoqué un sentiment de frustration chez les habitants de la région de Kayes, pour qui, cette route est un lien crucial vers la capitale et les autres régions du Mali.
Une route vitale pour l’économie et la population oubliée
La route Kayes-Bamako, longue de plusieurs centaines de kilomètres, est en mauvais état depuis plusieurs années. Cette dégradation impacte non seulement le transport des marchandises et des personnes, mais contribue également à l’isolement de certaines régions, aggravant les difficultés économiques locales. Les habitants, notamment les transporteurs, souffrent quotidiennement des conséquences de cette situation. Le mauvais état de la route allonge le temps de trajet, augmente les frais de transport, et met en danger les vies humaines à cause des accidents fréquents. Les espoirs étaient grands quant à la possibilité de voir ce dossier mis en avant lors de la visite du président Goita en Chine, pays reconnu pour son expertise dans la construction et la réhabilitation d’infrastructures. Mais l’absence de toute mention de ce projet a laissé les citoyens perplexes.
La population de Kayes n’a pas tardé à exprimer son mécontentement face à cet oubli. Des leaders communautaires et des acteurs de la société civile ont fait part de leur déception. Pour eux, la réhabilitation de cette route devrait être une priorité nationale, compte tenu de son importance stratégique. Toutefois, d’aucuns estiment que cette omission pourrait être due à la complexité des négociations. Et, d’autres craignent que cette question ne soit tout simplement reléguée au second plan, alors que les besoins en infrastructures dans d’autres régions du pays semblent recevoir plus d’attention. C’est le cas de la route Bamako-Koulikoro ; la route Mopti-Gao et autres.
Malgré les frustrations, la visite en Chine a ouvert de nouvelles perspectives pour le Mali. Les promesses d’investissements et de coopération pourraient, à terme, bénéficier à toutes les régions du pays, y compris Kayes. Certains analystes estiment que la question de la réhabilitation de la route Kayes-Bamako pourrait revenir sur la table dans de futures discussions avec la Chine ou d’autres partenaires internationaux. En attendant, la population de Kayes continue de faire entendre sa voix pour que ce projet soit enfin concrétisé. La réhabilitation de cette route reste une urgence nationale, non seulement pour désenclaver la région, mais aussi pour améliorer la connectivité entre les différentes zones du pays.
En sommes, nous disons, la visite du président Assimi Goita en Chine a marqué une étape importante dans le renforcement des relations entre les deux nations. Toutefois, l’absence de mention explicite concernant la route Kayes-Bamako a laissé un goût amer à de nombreux citoyens maliens. Alors que le gouvernement s’efforce de moderniser les infrastructures du pays, il est essentiel de ne pas négliger les régions clés comme Kayes, dont la prospérité dépend largement de la réhabilitation de cet axe routier stratégique.
Mamadou Sidibé