Monnaies africaines : De quelle indépendance peut-on parler si la quasi-totalité des monnaies africaines sont fabriquées hors du continent ?

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Depuis l’avènement récent de régimes militaires dans les pays sahéliens, l’on parle de plus en plus de monnaie pour affirmer la souveraineté ou l’indépendance. Le samedi, 6 juillet 2023, lors du premier sommet des chefs d’État de l’Alliance des États du Sahel (AES), le président du Niger, Général Abdeahamane Tchiani, a appelé à la création d’une monnaie propre à l’organisation. Cette monnaie sera-t-elle battue à l’interne ou à l’externe ?

La décision de battre sa propre monnaie est, certes, un signe d’indépendance et de souveraineté. Mais comment en fabriquer si l’on sait que la plupart des monnaies africaines sont faites hors Afrique? A ce jour, la quasi-totalité des pays africains impriment leurs billets de banques hors du continent. Les quelques pays qui en font chez eux, ont eux aussi le plus souvent recours à l’étranger.

Les pays africains qui ont leurs propres imprimeries monétaires

Ils sont au nombre de neuf (9). Il s’agit du Maroc, de l’Algérie, de l’Egypte, du Soudan, du Ghana, du Nigéria,  de la République Démocratique du Congo (RDC),  du Kenya, et de l’Afrique du Sud. Cependant, la plupart de ces 9 pays font fabriquer certains billets à l’étranger. Le Ghana et le Nigeria le font en Grande-Bretagne. La RDC  fait appel à l’Argentine,  à l’Australie ou à l’Allemagne. Quant à l’Algérie, elle  commande de l’étranger le papier d’impression avec tous les signes de sécurité et son imprimerie ajoute des motifs. Ces signes de sécurité tout comme les encres spéciales ou les machines sont toutes importées de la Suisse et  de l’Allemagne, celles-ci étant quasiment les seuls fabricants au monde pour ce qui est des machines. Le Liberia fait fabriquer l’essentiel de ses billets aux Etats Unis d’Amérique mais recourt aussi à la Grande Bretagne. La Namibie, aussi, recourt à plusieurs imprimeurs de par le monde.

Les pays dont les monnaies sont battues à l’étranger

Dix-sept (17) le font au Royaume Uni, dix-neuf (19) en France, et six (6) en Allemagne.

Les dix-sept (17) pays concernés sont : l’Angola, le Botswana, le Cap-Vert, l’Éthiopie, la Gambie, la Guinée, le Lesotho, la Libye, le Malawi, l’île Maurice, le Mozambique, l’Ouganda, le Rwanda, Sao Tomé,  les Seychelles, la Sierra-Leone  et la Tanzanie.

Les dix-neuf (19) qui le font en France sont les 14 pays de la zone CFA plus la Tunisie, les îles Comores, Madagascar, la Namibie et la Zambie. Les 14 pays de zone CFA sont le Bénin, le Burkina, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Niger, le Mali, la Guinée -Bissau, le Togo, le Cameroun, le Tchad, le Gabon, le Congo-Brazzaville, la Guinée Equatoriale et la Centrafrique.

Les six (6) qui le font en Allemagne sont : l’Erythrée, la Mauritanie, le Soudan, l’Eswatini (ex Swaziland), la Tanzanie et la Zambie.

Mariam Konaré

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4 COMMENTAIRES

  1. “Monnaies africaines : De quelle indépendance peut-on parler si la quasi-totalité des monnaies africaines sont fabriquées hors du continent ?”

    Mariam Konaré, ça a de nos jours peu d’importance l’endroit où est fabriqué la monnaie nationale d’un pays.

    L’important, c’est le contrôle effectif, entier et exclusif d’un État ou d’un groupe d’Etat sur la création, la dénomination et le fonctionnement de la monnaie.

    Le Burkina Faso, le Mali et le Niger peuvent sans problème faire fabriquer leurs monnaies nationales ou leur monnaie commune dans un pays au passé en Afrique non esclavagiste et non colonialiste, comme la Chine. Si la Russie est ou devient moins chère et plus qualitative, on transférera la fabrication de la monnaie africaine dans ce pays. Ainsi de suite, jusqu’à peut-être un jour la fabrication de la monnaie dans l’espace national ou dans l’espace communautaire.

    Le principe doit être que jamais le Burkina Faso, le Mali et le Niger ne devront confier la fabrication de leur monnaie à un État du monde ayant eu en Afrique un passé esclavagiste ou un passé colonial. Cela exclut certains pays arabes et presque tous les pays occidentaux et les pays qui leur sont soumis y compris des pays africains.

      • Mais les maliens qui passent à la nage la Méditerranée disent qu’ils sont affamés chez eux, qu’il n’y pas de travail et que les exactions sont courantes dans l’ensemble du pays ; tu y vois pas une contradiction avec tes propos ?
        Ils doivent mentir ces pauvres gens !!! C’est ça ?

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