Le Président de la Transition, le Col Assimi Goita , a effectué le 25 juin une visite d’amitié et de travail au Burkina Faso. Deuxième du genre et premier sur le continent, ladite a donné lieu à un tête-à-tête entre le chef de l’Etat malien et son homologue burkinabè. Les discussions, à s’en tenir aux propos du Col Goita, ont porté sur la situation sécuritaire ainsi que sur le développement économique des deux pays.
Lors d’une interview accordée à la presse, en effet, le président de la Transition est longuement revenu sur les motivations de la création de l’AES. «Sortir des partenariats de façade et non efficaces pour nous orienter vers des partenaires sincères tels que la Russie, la Chine, la Turquie », a expliqué le colonel Goïta, à ce sujet, affirmant dans la foulée que les partenariats de substitution auront permis aux pays de l’AES «de bien s’équiper et de mener avec efficacité les opérations contre les groupes armés terroristes». «Nos destins sont liés, nous avons pris un chemin de non-retour…Que ce soit clair”, a martelé par ailleurs le Col Goita en se réjouissant d’un bilan à mi-parcours des nouveaux partenaires de pays de l’Alliance des Etats du Sahel.
Concernant la situation sécuritaire au Mali, le Président Goïta a insisté sur les efforts déployés pour déconstruire un système imposé et adopter des postures intraitables afin de prendre en main le destin du pays. Et le Chef suprême des armées d’assurer que la situation est désormais sous contrôle, référence faite au déploiement des FAMA sur l’ensemble du territoire national.
Sur la coopération Mali-Burkina, il dira que les deux pays travaillent ensemble sur des «formations conjointes» à l’effet de renforcer leurs «capacités opérationnelles terrestres et aériennes», de partager des informations entre leurs services de renseignements, de mutualiser leurs moyens» et d’assurer à chaque pays un droit de poursuite des terroristes sur le territoire de l’autre.
En marge de sa visite, qui n’aura duré que quelques heures, le chef l’Etat s’est entretenu avec la communauté malienne résidant à Ouagadougou, notamment autour de l’avenir du Mali et les nouvelles orientations des autorités de la Transition et les progrès réalisés depuis le début de la Transition. « Nous sommes à un tournant crucial de notre histoire nationale. La Transition vise à restaurer la stabilité, renforcer la gouvernance et répondre aux aspirations légitimes du peuple malien pour un avenir meilleur », a déclaré le Chef de l’État.
Amidou Keita
« Un avenir meilleur » ? Ce n’est guère ce qu’on constate depuis l’arrivée des putschistes au pouvoir. Jamais la situation au Mali n’a été aussi dégradée, les libertés aussi confisquées, la vie quotidienne plus âpre. Trois ans pour auront suffi pour susciter un mécontentement général. Quant au « non-retour », c’est un terme dépourvu de sens, surtout dans la sphère politique.