L’atelier de concertation des sociétés d’électricité des pays de l’Alliance des États du Sahel a pris fin le jeudi 22 février 2024 à Ouagadougou. L’Energie du Mali (EDM-SA), la NIGELEC du Niger et la SONABEL du Burkina ont mené la réflexion autour du thème « Quelles stratégies pour sécuriser l’approvisionnement des pays de l’AES en énergie électrique ? »
Après trois jours de travaux, les participants sont parvenus à la conclusion que pour sécuriser l’approvisionnement des pays de l’AES en énergie électrique, les sociétés nationales d’électricité doivent impérativement travailler à valoriser les ressources endogènes de production à mettre en œuvre avec les lignes HTB d’évacuation et d’interconnexion et définir des mécanismes appropriés d’un système de distribution et de commercialisation.
Pour ce faire, des axes stratégiques ont été définis. Il s’agit de la valorisation des ressources endogènes, du développement des échanges d’énergie électrique, de la promotion de la recherche et de l’innovation dans le domaine de l’énergie électrique, de la promotion de l’efficacité énergétique, de l’amélioration de la viabilité financière des sociétés nationales d’électricité et de l’amélioration de l’accès à l’électricité et des prestations à la clientèle.
Ainsi plusieurs projets ont été pensés au cours de cet atelier de trois jours, par les experts des trois sociétés pour le court, le moyen et le long terme. Il est prévu à court terme, entre autres, d’engager des études de réalisation de centrales à charbon au Niger au plus tard le 30 avril 2024, d’achever les travaux de construction de la ligne 330 kV Niamey-Ouagadougou au plus tard le 31 décembre 2025, de réaliser les travaux de construction de la ligne 330 kV Bobo-Dioulasso- Sikasso au plus tard le 31 décembre 2026.
À moyen terme, il est prévu de construire et de mettre en œuvre avant fin décembre 2028, la centrale à charbon de Salkadamna au Niger de 600 MW avec la participation des deux autres pays. Les sociétés nationales d’électricité ambitionnent également de réaliser à l’horizon 2034, une centrale nucléaire, ainsi que des centrales éoliennes au plus tard en 2034, ainsi que la ligne HTB Mopti-Ouahigouya-Kandadji-Niamey.
À long terme, soit sur une période de 20 ans, les sociétés nationales d’électricité des pays de l’AES prévoient la réalisation d’un pipeline reliant les trois pays Niger-Burkina-Mali.
Tous ces projets ne visent qu’un objectif, apporter de l’électricité aux populations où qu’elles se trouvent, comme le souligne le directeur général de la SONABEL, Souleymane Ouédraogo. « Il faut qu’on travaille à faire en sorte que l’électricité aille partout, dans chaque recoin de nos pays ; faire en sorte que s’il y a une seule localité, une seule famille qui n’a pas d’électricité dans nos pays, que l’on ne se repose pas. Nous pouvons le faire, nous devons le faire et nous allons le faire. Mme Dembélé a égrené une liste de projets, on pourrait dire que ce sont des projets trop ambitieux. Mais je le répète, tout ce qui vient de l’imagination de l’homme est réalisable par l’homme », a indiqué le directeur général de la SONABEL.
Le président du Conseil d’administration de la SONABEL, Souleymane Kéré qui a représenté le ministre de l’énergie, des mines et des carrières du Faso, a félicité les sociétés nationales d’électricité pour la tenue de cette rencontre, première du genre et pour les projets arrêtés. Pour lui, sécuriser l’approvisionnement en électricité des pays de l’AES est un impératif à la survie de leurs économies et au développement du secteur tertiaire. « Face à un environnement socioéconomique en pleine mutation, nous n’avons d’autres choix que de développer une résilience énergétique, de mutualiser et de renforcer la coopération énergétique dans notre espace sahélien (…) Face aux difficultés endogènes, nous apporterons désormais des solutions endogènes », a-t-il déclaré.
Il a assuré que les propositions issues de la rencontre seront remises aux différents chefs d’État et les orienteront sans nul doute dans la définition de leurs politiques énergétiques.