Abdoulaye Diop à Sotchi : « Le terrorisme est fabriqué dans le Sahel pour déstabiliser les Etats »

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Au Forum ministériel Russie-Afrique, qui a réuni les  ministres  des affaires étrangères de plusieurs pays africains et de la fédération de la Russie, le ministre des Affaires Etrangères du Mali  n’est pas  allé encore par le dos de la cuillère  pour dénoncer la  connivence  entre les groupes terroristes qui sévissent au Sahel avec certaines puissances étrangères, qu’il qualifie « de pays déstabilisateurs ».

Le Chef de la diplomatie  malienne, Abdoulaye Diop, a pris part en fin de semaine dernière à Sotchi au forum ministériel Russie –Afrique.  Dans le discours qu’il a tenu, le ministre malien a une fois de plus  dénoncé les sponsors du terrorisme   de la région du Sahel. « Au Sahel, notamment au Mali, le terrorisme est fabriqué. Il est  soutenu souvent par des puissances  coloniales. Il ne faut pas l’oublier, c’est un instrument politique de déstabilisation et de changement de régime », a accusé le ministre Abdoulaye  Diop, qui pointe du doigt le soutien affiché de l’Ukraine, la France et certains de ses médias qui  n’hésitent plus à donner la parole aux chefs terroristes.  « Aujourd’hui, un média français est devenu un officine pour le terrorisme. Il donne la parole aux groupes terroristes, montre leur alliance avec les terroristes », a affirmé le diplomate. Récemment, la chaine française France24 a diffusé une série d’interviews sur ses antennes dans lesquelles le journaliste Wassim Nasr interroge des responsables terroristes du groupe de Soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) et  d’AQMI.

Abdoulaye Diop  revient également  sur le soutien  affiché des autorités Ukrainiennes au terrorisme dans  le nord du Mali. « Le Gouvernement a également alerté contre toute tentative de déstabilisation du Mali par l’Ukraine, avec le concours des pays de la région, étant entendu dans ce contexte que tout soutien à l’Ukraine sera considéré comme un soutien au terrorisme international », a indiqué le ministre. Poursuivant avec les accusations  contre  Lequel il estime que  les pays du Sahel ne sont pas dupés. « Nous ne sommes pas dupes ! L’action néfaste de l’Ukraine n’est que la partie visible de la déstabilisation et de la prolifération de groupes terroristes au Sahel avec l’appui de sponsors étatiques étrangers d’Afrique et d’ailleurs visant à briser la dynamique d’autonomie et de reprise en mains de leurs pays, dynamique engagée par les populations et les dirigeants du Burkina, du Mali et du Niger », accuse  le chef de la diplomatie malienne ne prenant que « l’objectif qu’est recherché est la substitution et la domination de nos pays ».

 Combattre les politiques impérialistes en Afrique

Par ailleurs, le  ministre des Affaires du Mali a livré  un discours  sur le colonialisme  qui, selon lui, est parti pour rester en Afrique. Il en cite pour preuve les francs qui, soutient-il, est une monnaie coloniale et dominatrice, que les puissances coloniales utilisent pour mieux rester. « Nos pays sont aujourd’hui contrôlés à cause de cela », a affirmé le ministre des affaires du Mali, déclarant que « Les politiques impériales sont là.  Elles veulent s’imposer y compris par la force ou le terrorisme »,

Dans la foulée des débats, Abdoulaye Diop  a rejeté les allégations selon lesquelles la Russie est une puissance coloniale en Afrique. «  La Russie n’a pas de passé colonial en Afrique », a insisté le diplomate malien en réponse à ces détracteurs de son pays qui estiment que le Mali et deux voisins se retirent  sous le joug d’un maître pour aller se jeter dans les bras  d’un autre colon.

En matière de défense et de sécurité, selon lui, la Russie poursuit ses appuis au Mali en vue de parachever la montée en puissance des Forces de Défense et de Sécurité à travers la fourniture en équipements notamment les vecteurs aériens et la formation du personnel militaire. Et le chef de la diplomatie  malienne de louer  la convergence de vue  et le renforcement de la coopération entre le Mali et la Russie qui, selon lui, se repose sur les relations politiques et diplomatiques exceptionnelles. « Notre convergence de vues sur de nombreuses questions internationales raffermit davantage le lien spécial qui nous unit, fondé sur une solidarité sincère, un respect réciproque et un partenariat mutuellement bénéfique »,  félicite Abdoulaye Diop.

La cyber-activiste suisse, Nathalia Yamb qui prenait part à ce panel au côté du ministre malien des affaires étrangères propose la « dénonciation » et la « création des nouvelles alliances ». « Il faut dénoncer pour faire éclater la vérité. Ceux qui osent dénoncer pour faire éclater la vérité, qu’ils soient des activistes, des politiques ou des militaires, doivent être protégés », a proposé  Nathalia Yamb comme remède au  néo-colonialisme. La cyber activiste a plaidé pour que les pays africains changent de paradigme  sur le plan international en nouant des nouvelles alliances avec  des puissances  qui respectent  leur souveraineté.

 Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net

 

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