À Bamako, Mahama plaide pour un rapprochement Cédéao-AES

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Le président du Ghana, John Dramani Mahama, a entamé une tournée diplomatique dans les pays de la Confédération des États du Sahel par le Mali. Lors de cette visite, il a plaidé pour un rapprochement entre la Cédéao et l’AES, qualifiant cette dernière de « réalité irrévocable ».

Le président ghanéen John Dramani Mahama a effectué ce samedi 8 mars une visite d’amitié et de travail de 24 heures au Mali, où il a rencontré le président de la transition, le général Assimi Goïta. Cette visite a été principalement marquée par un appel au rétablissement des relations entre la Cédéao et la Confédération des États du Sahel (AES).

Dans sa déclaration à Bamako, le président ghanéen a souligné l’importance de relations constructives entre les deux blocs régionaux, indiquant que « nous allons pouvoir travailler afin qu’il puisse exister des relations bien décentes entre l’AES, la Confédération des États du Sahel qui existe, qui est irrévocable, et aussi la Cédéao. »

Ancien président en exercice de la Cédéao, Mahama a évoqué la nécessité de rétablir la confiance. « Nous avons compris qu’il y a eu une sorte de manque de confiance entre les leaders de différents regroupements, de la Cédéao et de l’Alliance des États du Sahel. Mais je pense que ce manque de confiance doit être corrigé afin qu’il puisse y avoir le respect mutuel entre le leadership de chacun de ces regroupements au niveau de la sous-région », a-t-il déclaré.

« Comme toujours, nous sommes entre nous, nous sommes frères, nous sommes tenus à vivre ensemble. Et donc, au Ghana, à travers ma personne, nous avons pris l’engagement de poursuivre cet appui à la Confédération et aussi de travailler à faire en sorte à ce qu’il existe ce lien, ces relations entre les deux regroupements, entre la Confédération des États de l’AES et la Cédéao dans notre espace ouest africain », a-t-il ajouté.

Contexte régional et initiatives diplomatiques

Cette visite intervient quelques semaines après la réunion ministérielle de l’AES tenue à Bamako les 22 et 23 février 2025, au cours de laquelle les pays membres ont présenté officiellement leur drapeau confédéral. Lors de cette rencontre, les ministres des trois pays avaient fait le point sur les avancées en matière de défense, de sécurité, de diplomatie et de développement, tout en saluant la montée en puissance de leur force unifiée.

Depuis leur sortie officielle de la Cédéao le 29 janvier dernier, Bamako, Ouagadougou et Niamey ont lancé plusieurs initiatives communes, notamment un nouveau passeport et la mise en berne du drapeau de la Cédéao.

La visite du dirigeant ghanéen fait suite également à sa rencontre avec le président ivoirien Alassane Ouattara le 5 mars où il a plaidé pour le retour des trois pays dans la Cédéao. Le Ghana a récemment renforcé ses liens avec l’AES, John Dramani Mahama ayant nommé un envoyé spécial pour l’Alliance depuis son retour au pouvoir en décembre.

Par ailleurs, lors de la 66e session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État de la Cédéao tenue le 15 décembre 2024 à Abuja, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye avait été mandaté pour poursuivre les négociations diplomatiques concernant les relations avec les pays de l’AES.

Renforcement des liens économiques et sécuritaires

Lors de leur entretien, les dirigeants malien et ghanéen ont également discuté du renforcement des échanges commerciaux via le corridor Sud, qui permet aux opérateurs économiques maliens d’utiliser les installations portuaires ghanéennes.

« Il existe une forte communauté de Maliens au Ghana, des Maliens qui ont la double nationalité, qui sont aujourd’hui citoyens ghanéens, mais qui participent non seulement à la vie économique du Ghana, mais aussi à la vie économique du Mali », a souligné le président ghanéen.

La sécurité régionale a également figuré au centre des discussions. « Le terrorisme existe au Mali et aussi dans les autres pays de l’Alliance, et même au-delà, dans d’autres pays du Sud, notamment le Ghana et d’autres », a reconnu Mahama, soulignant la nécessité de « mutualiser nos efforts afin de lutter efficacement contre les groupes terroristes dans la sous-région ».

Pour concrétiser ces engagements, les deux pays ont décidé de réactiver la grande commission mixte Mali-Ghana, inactive depuis 2011, avec de nouvelles orientations axées sur la coopération économique et la lutte antiterroriste.

Le président ghanéen est attendu au Niger dimanche et au Burkina Faso lundi.

AC/APA

 

Source: https://fr.apanews.net/

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5 COMMENTAIRES

  1. FANGA

    TU VERRAS TOUS CES 3 PRÉSIDENTS FERONT UN JOUR LA JAVA A L ÉLYSÉE AUTOUR DE MACRON OU CELUI QUI LE REMPLACERA MOUHAHAHAHAHA

  2. “Dans sa déclaration à Bamako, le président ghanéen a souligné l’importance de relations constructives entre les deux blocs régionaux, indiquant que « nous allons pouvoir travailler afin qu’il puisse exister des relations bien décentes entre l’AES, la Confédération des États du Sahel qui existe, qui est irrévocable, et aussi la Cédéao. »”

    C’est un malin, ce John Dramani Mahama, vieux politicien rusé d’une espèce proche de celle des Alassane Ouattara !

    Il ne faut pas se laisser duper par les paroles mielleuses du président du Ghana John Dramani Mahama.

    Ils savent très bien que ce qui est appelé improprement “Confédération des États du Sahel” n’est pas “irrévocable”, mais “révocable”, car reposant sur une base très fragile. Il suffit seulement d’un changement de régime dans l’un des pays pour que l’édifice fragile s’écroule.
    A l’heure actuelle, le Niger qui fait partie de l’AES est plus intégré au Nigeria et à l’Algérie qu’au Mali et au Burkina Faso. Je suis convaincu que le Niger réintégrera un jour la CEDEAO et sera plus proche de l’Algérie que du Burkina Faso et du Mali.

    Je suis convaincu aussi que c’est le Niger qui pousse le Mali et le Burkina Faso à adopter cette stratégie foireuse consistant à “négocier” avec la CEDEAO la libre circulation, au lieu de se détacher complètement de la CEDEAO pour la laisser mourir de sa belle et à organiser notre libre circulation dans l’UEMOA et sur une base bilatérale avec les États non membres de l’UEMOA. Le Niger est obsédé par ses relations avec le Nigeria, alors que le Mali, lui, n’a pas de frontière commune avec ce pays et sera peu impacté en cas de rupture.

    Négocier la libre circulation entre l’AES et la CEDEAO, c’est une stratégie indigne, car elle équivaut à faire toujours partie de la CEDEAO qui a adopté contre les populations civiles et militaires de nos pays des sanctions illégales et inhumaines durant les moments les plus difficiles de la vie de nos nations.

    Pour finir, je voudrais souligner quelque chose qui n’a pas été relevé par les observateurs concernant des propos tenus en conférence de presse par Alassane Ouattara lors de la visite à Abidjan du président ghanéen le 5 mars dernier.

    Voici ce qu’a dit notamment le satrape ivoirien :
    https://www.youtube.com/watch?v=M-xLB3PfcXI

    « Nous vous faisons confiance, monsieur le président [du Ghana], pour que à l’occasion de vos entretiens avec ces pays frères [Burkina Faso, Mali et Niger], vous puissiez les convaincre de rester dans la CEDEAO, car il y va de l’avenir des peuples de l’Afrique de l’ouest. »

    Le mot extrêmement important ici c’est “rester” dans la CEDEAO. “Rester” et non “revenir” ou “retourner”.

    Et Alassane Ouattara a parfaitement raison car, comme je l’ai moi aussi toujours dit ici sur ce forum, le Burkina Faso, le Mai et le Niger ne sont pas, ni en droit ni dans les faits sortis de la CEDEAO. Ils sont toujours dans la CEDEAO.

    Les trois États sont restés intégrés dans la CEDEAO, sur la base du communiqué illégal du président de la Commission publié le 29 janvier 2025.

    Pousser à des négociations bilatérales AES / CEDEAO, c’est vraiment en faveur de la CEDEAO. C’est reconnaître que le Burkina Faso, le Mali et le Niger sont toujours partie aux traités de la CEDEAO qui s’appliquent aujourd’hui encore à ces trois pays. C’est reconnaître encore que, comme l’a dit Alassane Ouattra, ces trois pays sont de fait restés toujours dans la CEDEAO. C’est acter enfin qu’il suffira à l’avenir d’un simple changement de président dans l’un des trois pays de l’AES pour que ce pays réintègre formellement et pleinement la CEDEAO dans laquelle il y est partie de fait si les États de l’AES persiste à vouloir garder un lien avec la CEDEAO au lieu de continuer la libre circulation en Afrique de l’ouest dans l’UEMOA et les accords bilatéraux.

    Enfin, je republie ici le contenu du communiqué du président de la Commission du 29 janvier 2025 par lequel le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont été maintenus dans la CEDEAO par des dispositions foireuses complètement illégales.

    COMMUNIQUÉ DE PRESSE

    « Le retrait du Burkina Faso, de la République du Mali et de la République du Niger de la CEDEAO prend effet à compter de ce jour, le 29 janvier 2025. Toutefois, dans l’esprit de la solidarité régionale et dans l’intérêt supérieur des populations, et conformément à la décision de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de maintenir les portes de la CEDEAO ouvertes au dialogue, les autorités compétentes à l’intérieur et à l’extérieur de l’ensemble des États membres de la CEDEAO sont priées et tenues de veiller au respect des mesures ci-après :
    a) Reconnaître jusqu’à nouvel ordre les passeports et cartes d’identité nationaux portant le logo de la CEDEAO détenus par les citoyens du Burkina Faso, de la République du Mali et de la République du Niger ;
    b) Continuer à accorder aux biens et services provenant des trois pays concernés le traitement prévu par le Schéma de libéralisation des échanges (SLEC) et la Politique d’investissement de la CEDEAO ;
    c) Permettre aux citoyens des pays concernés de continuer à jouir, jusqu’à nouvel ordre, du droit de circulation, de résidence et d’établissement sans visa, conformément aux protocoles de la CEDEAO en la matière ;
    d) Apporter aux fonctionnaires de la CEDEAO des trois pays, un soutien et une coopération sans faille dans le cadre de leurs missions pour la Communauté.
    Ces dispositions restent en vigueur jusqu’à l’adoption par la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, des modalités complètes de nos relations futures avec les trois pays. La Commission a mis en place une structure pour faciliter les discussions sur ces modalités avec chacun des trois pays. Ce message est nécessaire pour éviter toute confusion et toutes perturbations dans la vie et les affaires de nos populations pendant cette période de transition. »

  3. Bravo Mahama pour la sagesse et l’ intelligence. La Confederation de l’AES vous salut et vous apprecie, allions travailler ensemble dans un esprit de partenariat benefique pour les peuples Saheliens et du Ghana. Adieu la FRANCEDEAO.

  4. POURQUOI REJOINDRE LA CEDEAO ???
    TOUT VA BIEN DANS CES 3 PAYS NON ??
    C’EST LE BONHEUR………MOUHAHAHAHAHAHAHAHA

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