Visite du PDG, Dr Nango Dembélé, dans les filiales CMDT : Les signaux d’une bonne campagne en perspective

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Après les filiales du Sud, de l’Est et du Centre, le PDG de la Compagnie Malienne pour le Développement des Textiles (CMDT), en compagnie d’une imposante délégation comprenant des membres du personnel de la direction et de filiales ainsi que du président de la Confédération des Sociétés Coopératives de Producteurs de Coton (C-SCPC), a effectué, du 9 au 11 juillet, une visite dans la filiale Ouest de la CMDT. Le périple a conduit Dr Nango Dembélé et sa suite successivement à Bodieni (secteur de Sebecoro) et Berenimba (secteur de Kita). Et, à l’instar de son passage dans les autres filiales, le visiteur s’est entretenu avec les producteurs dans un langage de vérité, notamment sur l’état d’avancement de la campagne cotonnière quant à l’approvisionnement en intrants et aux contraintes pluviométriques ainsi que sur le retard accusé dans le paiement du coton de la campagne précédente.

Sur l’état de la campagne, selon le PDG, le paiement du coton de la campagne écoulée est bouclé dans la filiale Ouest, à la différence contrairement des autres. Quant à l’approvisionnement en intrants, les complexes coton et céréale sont à 100%, tandis que l’urée est à 53%. En termes d’emblavure, Kita est à 82%, soit un bon taux par rapport aux prévisions de la campagne compte tenu de sa spécificité en rapport avec le début tardif de l’hivernage. «Dans l’ensemble, l’espoir est permis pour atteindre nos objectifs de 85 à 90% en termes d’emblavures avant le 20 juillet, date de la fin des semis conformément aux indications de l’encadrement technique ainsi que des assurances de Mali-Méteo. Suffisant pour atteindre nos une prévision de 780 000 tonnes de coton graine», a assuré le PDG en invitant les paysans à suivre les consignes de l’encadrement afin de booster le rendement à l’hectare. Et de les rassurer de la fertilisation totale des superficies emblavées.

Le patron de la CMDT en a profité pour rappeler la place qu’occupe le coton dans l’économie malienne. Selon lui, en plus de générer des devises pour le gouvernement, des transporteurs, des unités industrielles, des banques et des éleveurs, etc., bénéficient tous du secteur. Il en a profité pour remercier les autorités, notamment pour le maintien de la subvention des intrants et l’augmentation du prix du kilo du coton graine. Toutes choses qui auront incité les cotonculteurs à reprendre le chemin des champs. Et de mettre en garde les paysans qui détournent les engrais subventionnés vers le marché pour mettre en péril tout un processus.

À Kita, l’espoir de réaliser le plan de campagne

C’est l’assurance donnée par l’Administrateur Général, Boubacar Soumaré, en dépit d’un démarrage de la campagne agricole 2024/2025, notamment avec des pluviométries irrégulières et mal réparties depuis la 3 ème décade du mois de mai, retardant au passage la réalisation des semis à hauteur de souhait. Néanmoins, l’engagement et l’ardeur des différents acteurs à accroitre la production de coton-graine, ainsi que le climat social apaisé, permettent de garder l’espoir d’un plan de campagne agricole abouti, au regard d’un taux satisfaisant en termes de semis. Y auront contribué notamment les mesures d’accompagnement prises par les plus hautes autorités dont le maintien de la subvention sur les engrais stratégiques, l’augmentation du prix du coton graine qui passe de 295 CFA le kilo à 300 CFA le premier choix et la disponibilité des produits anti-jassides, entre autres.

Amidou Keita

Quid du paiement des cotonculteurs ?

Il ne reste que 6% des 176 milliards

Devenu l’instrument favori des détracteurs de la Transition, probablement pour pousser le monde du coton à la révolte, le retard accusé dans le paiement du coton de la campagne précédente a fait l’objet d’une clarification par le patron de la Compagnie Malienne pour le Développement des Textiles (CMDT) lors de son périple dans les filiales CMDT. Il a notamment levé les équivoques en indiquant qu’il ne reste que 6% des 176 milliards que la CMDT devait aux cotonculteurs. Le constat est sans appel, martèle le PDG en promettant en outre que la situation ne serait qu’un mauvais souvenir dans quelques jours. Et, contrairement aux informations distillées sur les réseaux sociaux, ce retard, dit-il, n’est pas imputable à la trésorerie de la CMDT, mais plutôt à la situation macro-économique mondiale. Coupant court aux allégations, le PDG en a profité pour revenir sur le mécanisme de la commercialisation du coton : « Au début de chaque campagne, une fois que nous connaissons nos estimations de production et le prix du kilo du coton graine, on fait un simple calcul pour déterminer nos besoins pour faire financer la commercialisation par un pool bancaire dont le leader est la BDM-SA. Malheureusement, cette année, seule la BDM a participé, obligeant la CMDT à puiser dans ses propres ressources pour démarrer la campagne de commercialisation». Autre raison et pas des moindres, «La Cmdt ne voulait pas vendre son coton à perte après que le prix du coton ait baissé sur le marché international», a expliqué le PDG. Depuis, la holding, selon son patron, commence à vendre à nouveau après que le prix a atteint la normale sur le marché.

Et d’assurer qu’aujourd’hui le paiement a déjà atteint plus de 94% tout en promettant une sortie définitive de la situation dans les semaines à venir.

Tout comme l’argent des cotonculteurs de la campagne écoulée, la situation macro-économique mondiale a causé du retard dans l’approvisionnement des filiales en intrants, renchérît le patron de la CMDT. Nombreux sont les opérateurs économiques, explique-t-il, qui ont désisté suite à leur incapacité de mobiliser les fonds nécessaires au niveau des banques afin d’importer l’engrais.

Ainsi, au grand dam de ceux-là qui voulaient tirer les dividendes politiques, les paysans ont préféré faire confiance à la CMDT. Conséquence : à la date du 10 juillet, les superficies emblavées étaient à 85%, un record avec l’installation tardive de l’hivernage par endroit.

 

Amidou Keita

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