Depuis quelques mois, le Mali traverse une période marquée par des contraintes significatives de liquidité, similaire à d’autres pays de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA). Cependant, contrairement aux rumeurs circulant, la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) n’a pas totalement cessé de fournir des liquidités au Mali.
En 2024, le Mali, comme plusieurs autres pays de l’Union monétaire ouest africaine (UMOA), fait face à une crise de liquidité sur le marché financier régional. Cette situation a entraîné une série de mesures de la part de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Face aux difficultés de la CMDT de payer les arriérées de 2023 des cotonculteurs, le PDG de la CMDT a annoncé chez un confrère que parce que le Mali fait face à un problème de devise. Autrement dit, que la BCEAO ne donne plus de liquidité au Mali. Ce qui justifierait le retard du paiement des paysans.
Selon nos informations, cette situation n’est pas propre qu’au Mali seul. Il nous revient que depuis le début de l’année 2024, la BCEAO a observé des contraintes significatives de liquidité affectant les Etats membres de l’UMOA, y compris le Mali. Cette crise, apprend t-on « résulte principalement de la difficulté des Etats à mobiliser des ressources suffisantes sur le marché de la dette souveraine ».
Pour atténuer la crise, la BCEAO « a mis en place des mesures temporaires permettant aux banques d’exclure certains titres publics de leurs calculs prudentiels. Cette décision vise à augmenter la capacité des banques à acheter des titres publics, ce qui, en retour, devrait aider les Etats à financer leurs déficits budgétaires. Cependant, ces mesures n’ont pas complètement résolu le problème de liquidité, et la tension persiste »
Situation au Mali
Au Mali, les autorités ont pris des initiatives pour répondre à cette situation. Par exemple, en avril 2024, le Mali a mobilisé 80 milliards de FCFA via un emprunt par appel public à l’épargne, sur une maturité de 10 ans, pour aider à financer ses besoins. En outre, un programme spécial de règlement de la dette intérieure, d’environ 51 milliards FCFA, a été exécuté pour apurer certaines dettes.
L’ouverture prochaine d’une nouvelle agence auxiliaire de la BCEAO à Kayes en 2024, vise à renforcer la capacité de la BCEAO à soutenir les banques maliennes.
Bien que la BCEAO n’ait pas totalement cessé de fournir des liquidités au Mali, les mesures en place montrent une adaptation à des contraintes sévères de liquidité. La BCEAO continue de travailler en étroite collaboration avec les autorités maliennes pour surmonter ces défis, en introduisant des politiques temporaires et en augmentant sa présence régionale pour mieux accompagner les banques locales et l’économie du pays.
Si le problème persiste, comment la CMDT va s’y prendre avec les cotonculteurs pour la campagne 2024-2025 ?
Ismael Diarra