Pluies incessantes et cultures : Inquiétudes des paysans

3

L’hivernage, une période cruciale pour les cultures céréalières, peut devenir un véritable casse-tête pour les agriculteurs lorsque les pluies ne cessent de tomber.

Les pluies persistantes, bien que bénéfiques dans certaines zones, causent des dégâts dans d’autres. Hamidou Fané cultivateur à Bélèko Noumouna, commune de Djèdougou affirme : “Cette année, les pluies nous ont vraiment débordés. Depuis des années ma famille cultive le maïs, le mil, le haricot et l’arachide. Malheureusement, cette année, avec les pluies incessantes, nous avons déjà perdu plus de quatre hectares de céréales. Je ne suis pas seul à vivre cela. Presque tout mon village souffre de cette terrible situation. Si on avait su qu’il y aura une si grande pluie, on allait cultiver le riz. Nous n’arrivons plus à accéder à nos champs à cause de l’eau. Nous nous remettons à Dieu”.

Emile Bomba, cultivateur à Bélèko-Dougouyala, ajoute : “Je ne sais pas pourquoi cela nous arrive. Bien sûr que nous prions pour avoir une pluie abondante, mais on ne s’attendait pas à ce que la pluie nous cause autant de pertes. Nous avons cultivé du maïs, investi dans les engrais et pesticides, mais à cause des intempéries, nos efforts sont tombés à l’eau. En voyant les pieds de maïs à terre, on a le cœur fendu. Beaucoup de nos champs ont été ravagés”.

Mossokoro Bomba, laborantine dans un centre de santé de Bélèko-Soba, se dit affligée par le spectacle qu’offrent les champs dévastés. Dans la zone, beaucoup commencent à perdre l’espoir. “Cette situation nous inquiète et nous dépasse. Voir les chefs de famille pleurer, rend vraiment triste”. “La pluie a ravagé notre champ. Je n’arrive même pas à regarder les sœurs car cela me fait pitié de les voir dans une telle situation. Je suis témoin de tout ce qu’elles ont dépensé dans ce champ”, dit Xavier Dembélé ouvrier agricole chez les Sœurs de Kati.

Les pluies incessantes représentent un véritable défi pour les agriculteurs. Elles perturbent les cycles de culture et menacent la sécurité alimentaire. Face à ces défis croissants, il est crucial de développer des pratiques agricoles résilientes et des infrastructures adaptées pour atténuer les effets des intempéries sur les productions agricoles et assurer la durabilité des exploitations.

Sounkoura Bomba

(stagiaire)

 

 

Commentaires via Facebook :

3 COMMENTAIRES

  1. Nous sommes dans un espace qui est connu des paysans depuis la nuit des temps, rien ne doit étonner le paysan sahélien quant aux caprices de l’environnement qu’il gère depuis très longtemps. Il n’était pas rare de voir dans nos villages certaines communautés qui faisaient des réserves cataclysmiques qui étaient constituées de stocks de sept à huit ans dans certaines familles qui étaient la fierté de ces familles. Ce qui reste certain, nous devons nous attendre à des années aussi sans assez de pluies, c’est là que les réserves cataclysmiques rentraient en ligne de compte pour sauver des vies humaines dans ces contrées. Qu’Allah protège le Mali car nous perdons chaque un peu plus les grandes valeurs de nos ancêtres . Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. Albert EINSTEIN

REPONDRE

Please enter your comment!
Please enter your name here

Leave the field below empty!