Témoignage de juin 2024 : Le sauvetage du bateau Mali

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La diplomatie classique a ses règles, ses forces, ses faiblesses aussi, lorsqu’il s’agit du réguler les relations entre les Etats. C’est pourquoi elle est secondée, voire renforcée assez souvent, par la diplomatie dite parlementaire qui, dans certaines circonstances, a une force de frappe superbe.

Dans la première législature de l’ère démocratique (1992 à 1997), notre Assemblée nationale a eu à mener des combats épiques tant à l’intérieur, surtout à l’extérieur de notre pays pour le défendre et le sortir des griffes de ses adversaires souvent tenaces qui cherchaient à le déstabiliser. La témérité, l’audace, le dévouement et l’esprit de sacrifice étaient chevillés au corps d’hommes et de femmes de qualité dans notre parlement pour lesquels, au nom du Mali, il fallait être prêt à mener tous les combats. Et le président de notre institution, le Pr Ali Nouhoum DIALLO, qui donnait le ton partout, était un leader si éclairé que ses prises de positions courageuses déroutaient ses interlocuteurs quels qu’ils soient. C’est ainsi que face aux lobbies pro rébellion, notre parlement était de toutes les rencontres internationales pour détruire les plans machiavéliques savamment conçues contre le Mali, en cette décennie 1990 tourmentée dans le Sahel.

L’Assemblée paritaire UE-ACP (Union Européenne–Afrique Caraïbe Pacifique) qui regroupe les parlementaires européens et ceux des pays de cette zone  était une des institutions de la Convention dite de Lomé, organisation destinée à créer et à renforcer la coopération économique entre  77 pays du Sud et 12 pays du Nord en vue d’un développement durable. C’est une structure unique au monde qui devrait permettre aux Etats du sud d’amorcer la croissance par la vente préférentielle de leurs produits et qui bénéficiait aux Etats européens de trouver des débouchés à leurs machines-outils et leur savoir-faire. Deux fois par an l’Assemblée paritaire se réunissait tantôt à Bruxelles, Strasbourg ou Luxembourg, tantôt dans un des pays du Sud. Cet organisme s’intéressait par ailleurs à la bonne gouvernance et au respect de la démocratie et des droits de l’homme dans les pays ACP.

A cet égard, la crise sécuritaire que connaissait le Mali dès le mois juin 1990 du fait de la rébellion armée menée par certains éléments de la communauté touareg au nord du pays a été exploitée par des mains visibles et invisibles dans les instances de l’Union européenne pour accuser notre pays de faire une guerre de génocide contre ses citoyens. Une totale aberration !

Un nombre important de députés européens avaient entrepris une démarche singulière visant à mettre au pilori note pays, accusé de tous les péchés d’Israël sur de prétendues exactions que notre vaillante armée aurait commises sur des populations habitants les régions du nord. Malgré le Pacte nationale signé à l’initiative des autorités maliennes de la transition le 12 avril 1991 et qui était censé mettre fin à la guerre que nous imposait injustement une infime minorité de la communauté touareg, les attaques contre nos soldats et de paisibles populations ont repris de plus belle deux ans après. La nation malienne croyait avoir fait d’énormes sacrifices en direction de ceux qui ont pris des armes contre notre pays en acception d’intégrer des centaines de frères et sœurs égarés dans les forces de défense et de sécurité en cette période de crise aiguë de l’emploi où les autres jeunes devraient subir des concours d’accès à la fonction publique. Mais qui attisait ainsi le feu déjà presque éteint ?

Les ennemis de la paix avaient un autre agenda caché sur le Mali, à coup sûr, car à chaque fois que la partie gouvernementale manifestait sa bonne volonté de mettre en œuvre cet accord par la réalisation de projets divers de développement, c’est des brasiers que l’on allumait par ci, par là. « Le chercheur d’aiguille a le pied qui cache l’aiguille que l’on ne retrouvera point » dit un dicton. L’on a poussé l’hypocrisie et le cynisme jusqu’à montrer un soir sur un plateau de télévision en France, à une heure de grande écoute, un homme monté sur un chameau en clamant :

« voilà la civilisation des hommes bleus que le Mali veut faire disparaître » Quelle perfidie ! Et le Mali était empêché de réagir en donnant la vraie version des faits sur ces mêmes médias qui diffusaient le mensonge, de façon éhontée.

Le gouvernement menait des efforts immenses pour rattraper ces fausses images, mais il y avait une lugubre ligue de lobbyistes qui nous assenait des coups à tout bout de champs. C’est ainsi, que l’Assemblée nationale, l’incarnation de la nation toute entière par ses représentants élus dignement, devrait monter au créneau, dans toutes les instances internationales, pour contrer ces envahisseurs de tout acabit.

A Bruxelles, siège des institutions de l’Union Européenne, le parlement était devenu un nid de comploteurs de tous poils qui cherchaient à casser du malien, car un ramassis de voyous de la rébellion, au dessein funeste, ont réussi à entrainer des députés européens de prendre des sanctions économiques et financières contre le Mali par le vote d’une résolution. On était en septembre 1994. Notre diplomatie avec  sa tête de proue, l’intrépide Ntji Laïco TRAORE, notre ambassadeur dans la capitale de l’Europe  a tout fait pour empêcher cette manœuvre nuisible de voir le jour. Mais peine perdue. Alors, il alerta les autorités maliennes sur le danger de cette dernière action nocive des ennemis de notre pays.

La session de l’Assemblé paritaire ACP-UE était prévue pour Libreville au Gabon en octobre. Notre parlement a commencé les préparatifs cette bataille. Moi, en tant 2ème de vice-président chargé des relations avec cette l’institution européenne, j’étais en mission aux USA. Les enjeux étaient de taille, j’ai décliné l’offre de me rendre en Ecosse au congrès mondial des huissiers de justice dont j’étais le président. La patrie était en danger au pays des Bongo. Je rentrai vite. A la réunion du bureau on constitua la délégation pour la campagne du Gabon. Le Président était empêché pour la mission et il me désigna naturellement pour le remplacer, et trois autres députés Assarid Ag Imbarcawane de Gao 3ème vice-président, Amoro DIARRA de Macina, Ansoumane DIALLO de Goundam, tous de la majorité, ont complété la liste de ce bataillon spécial.

A notre arrivée à Libreville, l’ambassadeur Siragata TRAORE et son staff nous accueillirent le petit soir dans la chaleur humide en pays de forêt. Il est vrai que la veille à Abidjan où l’on passa la nuit, notre peau de sahéliens avait subi la moiteur de ce climat différent du nôtre. Après les formalités aéroportuaires l’on se dirigea vers le centre-ville. Libreville, grand par la renommée, nous paraissait curieusement comme un gros bourg avec quelques beaux immeubles de ci et de là. On se dirigea vers la chancellerie de l’ambassade car les problèmes liés à notre hébergement n’étaient pas totalement réglés. En effet, l’hôtel le moins cher était à  65.000 f CFA Afrique centrale le single, la nuitée. Par ailleurs la plupart affichait complet, car Libreville accueillait près cent délégations venues des quatre coins du monde. Et notre ambassadeur se démenait comme un beau diable pour nous trouver un gîte. Peine perdue.

-Mr le président, ça devient compliquer me dit-il avec beaucoup de gêne. On n’arrive pas à trouver un bon hôtel pour vous. Tout est cher ici, surtout avec la conférence des parlementaires, il y a grande foule à Libreville.

La nuit était déjà tombée, la fraîcheur forte de la forêt plus le long trajet en avion, vingt-quatre heures de voyage, nous pesait.

-Si cela ne  dérangerait pas les personnalités que vous êtes, continua Excellence, à la résidence, il y a de la place, une grande chambre qui peut contenir plusieurs personnes.

-Excellence, c’est une très bonne idée ! Rétorquai-je

-Eh les amis, je vous demande d’accepter la proposition de son Excellence, balançai-je. On va chez nous, dans la maison du Mali !

-Eh président, pas d’objection clama Assarid !

Notre délégation fit mouvement vers un quartier situé en banlieue de la capitale. En effet, une grande chambre nous attendait à l’étage avec des matelas déposés à même sol, en style tombouctien. Après la douche l’on invita même au dîner, nous quatre convives inattendus, mais envers lesquels  Excellence Siragata et sa sympathique épouse avaient été si prévenants.

-Excellence, ici c’est mieux qu’à l’hôtel ! Balança Assarid, mi moqueur, mi plaisantin. On éclata tous de rire.

-Bon, les amis, je suggère que chacun prélève au minimum 50.000 f pour notre épouse, Mme l’ambassadrice, afin qu’elle nous prévoit les mets bien préparés du pays tous les soirs, car nous passons déjà la journée au champ de bataille.

Et sans hésitation tout le monde adhéra à ma proposition. Nous n’avions même pas le choix car nos maigres per diem n’étaient que 50.000 f par jour et par personne pour l’hôtel, la nourriture et le transport, insignifiants dans un Gabon où tout est cher. Après le souper et quelque temps de bavardage, nous tombions dans les bras de Morphée qui nous enveloppa dans son épaisse couverture puis nous transporta vers des cieux plus calmes.

Nous nous réveillâmes assez tôt le lendemain matin. Après un petit déjeuner copieux, une colonne de trois véhicules nous attendait en bas, et vers huit heures l’on prit la direction du Palais de la nation, lieu de la conférence où des choses sérieuses devraient commencer pour nous. Notre ambassadeur à Bruxelles, l’intrépide Ntji Laïco vint à notre rencontre.

-Bonjour messieurs les Députés ! Bien dormi ?

On s’installa dans une partie dégagée de la salle de conférence.

-Mr le vice-président me dit-il, l’heure est grave. Imaginez que les députés européens sous la houlette de groupes de partis politiques ont déjà adopté une résolution pour condamner notre pays qui aurait commis un génocide sur les populations touaregs en divers endroits au nord du Mali. Ils donnent des  dates avec heures « précises » sur ces prétendues exactions que l’armée malienne aurait commises. J’ai tout fait pour les en dissuader en leur fournissant des éléments de réponse clairs, ils ne m’ont pas écouté. Selon eux, je ne suis qu’un porte-voix du Président Alpha du gouvernement malien. Alors, c’est à vous d’agir maintenant, vous êtes entre vous Députés, je suis sûr que vous saurez les aborder et les convaincre mieux que moi et mon staff de Bruxelles. Ils vont soumettre la résolution à l’ensemble des parlementaires ACP-UE, si c’est adopté la conséquence serait dramatique pour notre pays.

-Merci beaucoup Excellence pour l’information et le beau travail que vous avez déjà fait. Pourrions-nous avoir la dernière version de la fameuse résolution. Et puis quels sont les Députés et groupes politiques meneurs de cette cabale contre le Mali.

– Il s’agit essentiellement des Verts, du Parti populaire européen, des Libéraux, des Socialistes. Les têtes de proue sont les députés Raimondo Fasa, Mme Alvöete, Caccavale, Mme Jünker etc. Voici copie de la  Résolution, déjà adoptée.

-A mon avis, il nous faut mener le combat dans deux directions, répondis-je : un, demander une réunion d’urgence du groupe CEDEAO sur la question et avoir ainsi le soutien de la sous-région ouest africaine, deux, inviter les chefs de file de ces partis à un déjeuner de travail pour avoir une discussion franche avec eux. Le Mali a des arguments très valables que nous ferons valoir à nos collègues. Ainsi mieux édifiés, ils reculeront s’ils sont sincères.

C’est ainsi que un peu plus tard, je rencontrai le président du parlement du Burkina Faso Dr Bognésan Yé, un voisin et un ami du Mali avec lequel je plaisantais souvent lors de nos rencontres.

-Mr le Vice-président l’affaire est sérieuse. Où est le président, mon frère Ali N. DIALLO ? Il aurait dû être là, me balança-t-il !

-Votre frère le Pr Ali N. DIALLO est empêché, nous sommes-là pour le remplacer. La délégation malienne voudrait provoquer une réunion d’urgence des chefs de délégation de la CEDEAO sur la question, et nous comptons sur vous, cher frère président.

-Pas de problème, le Burkina Faso soutiendra le Mali. Mais, il faut voir le Président du parlement du Ghana, pays qui a la présidence en exercice de la CEDEAO.

Dans la même foulé, je rencontrai le speaker of Parliament house du Ghana en compagnie de Excellence Ntji Laïco qui parle mieux anglais que moi. Après un temps d’échange, il a vite compris les enjeux et nous affirme qu’il va convoquer les pays membres de la CEDEAO sur le Mali.

-Thank you dear brother ! Lançai-je à l’endroit de ce frère africain qui dit que la cause du Mali ne peut laisser, lui, le ghanéen indifférent ; l’histoire est là, mais aussi la vérité et la solidarité.

Puis après, Assarid et moi allions rendre une visite de courtoisie au Président du l’assemblé nationale du Gabon, le Dr Chambrier, l’hôte de la conférence. Ce dernier, après l’exposée que nous lui avons fait sur la situation nous rassura que la terre du Gabon ne servira pas de lieu de condamnation d’un pays africain sur des bases non fondées. Nous sortîmes réconfortés.

L’ouverture de la conférence fut une cérémonie grandiose, mais la délégation malienne, malgré les assurances données çà et là, devraient travailler davantage pour conjurer le mauvais sort. Seize millions de Maliens ne savaient pas que se jouait à dix mille kilomètres de Bamako, dans la forêt équatoriale, l’équilibre fragile de notre situation socio-économique. L’apport de l’Union Européenne à notre économie était des centaines de milliards par an et l’on cherchait à nous priver de cette manne.

Au deuxième jour de la conférence, je proposai à notre délégation la nécessité de rencontrer les députés, frondeurs, initiateurs de la Résolution.

-Tiens mon cher Amoro, dis-je au député de Macina, va remettre ce carton d’invitation à déjeuner aux députés européens des Verts, PPE, Libéraux, des Socialistes.

Ils acceptèrent avec enthousiasme l’invitation. Un restaurant situé près du Palais de la nation servi de cadre. Mais le plus difficile était là : avec quels moyens faire la prise en charge du repas de quatre députés européens, quatre députés maliens, deux ambassadeurs, soit dix convives. Nous n’avions aucun moyen supplémentaire pour couvrir cette dépense imprévue. Or, Libreville est réputée comme une des villes les plus chères d’Afrique. En tant que chef de délégation, mon rôle était de supporter tout sans rien demander à qui que ce soit. Mon per diem de dix jours n’était entamé que de 50.000 f seulement. C’était d’abord  l’argent du Mali et si cela devrait aider le Mali à s’en sortir tant mieux, ma modeste personne passe après. Tous mes frais de mission servi à couvrir cette dépense inattendue et je rentrai avec seulement dix mille francs en poche, mais heureux de m’être sacrifié pour le pays, en ces instants si graves.

Excellence Siaraga nous conduisit à un restaurant chic. Nous passâmes la commande. A l’apéro déjà la dégaine commença, et tel un pistoléro de film western je pris la parole :

-Chers amis, merci d’avoir aimablement accepté l’invitation du Mali. Nous vous remercions de l’intérêt que vous portez au problème malien pour complexe qu’il apparait n’en est pas moins simple à comprendre. A lire attentivement la résolution dont vous êtes initiateurs nous avons vite compris que certaines informations ne sont pas à votre disposition.

Et là, je me mis à faire un petit cours d’histoire  sur le Mali, l’origine réelle de la rébellion, le Pacte national du 12 avril 1991 signé à l’initiative des autorités maliennes, les efforts colossaux faits pour le développement des régions du nord de notre pays au bénéfice de toutes les communautés. La mauvaise foi, et l’agenda caché de certains groupes armés qui font de cette guerre injuste un fonds de commerce.

Assarid, lui membre de la communauté nomade, prit à son tour la parole pour détailler les projets de construction d’infrastructures à coups de milliards pour alléger les conditions de vie difficile des populations au nord du pays, zone aride, peu clémente. Il n’y a aucune marginalisation des nomades qui sont présents dans toutes les sphères de l’appareil d’Etat. Seulement, un groupuscule d’individus sèment la terreur dans notre pays où les communautés sédentaires et nomades  ont toujours vécu en symbiose depuis plusieurs siècles.

Pour terminer, je déclarai :

-Chers collègues, regardez la délégation malienne, elle est conduite par ma modeste personne, je suis de l’opposition. Mon second est Assarid et les deux autres sont de la majorité, quel pays membre des ACP-UE a-t-il une pareille composition de délégation ? C’est ça aussi le Mali, une terre de tolérance, de brassage, de convivialité où quel que soit ton statut seules comptes les valeurs de courage au travail, de loyauté et de solidarité au service de la patrie dont la devise est : Un peuple, Un but, Un fois !

Un silence se fit au tour de la table, et le député hollandais Martens avec lequel j’avais sympathisé les sessions antérieures prit la parole :

-Mon cher collègue, moi j’ai bien compris la situation, je n’attends même pas le café, je vais réunir tout de suite mon groupe politique pour décider. A bientôt !

Les autres députés qui ont attendu la fin du déjeuner, après quelques échanges de mots, ont reconnu qu’ils ont été réellement édifiés sur la situation au Mali ; Un d’eux dit alors

-Merci pour le repas offert et surtout les éclairages nouveaux que vous venons d’avoir grâce à vous. A la reprise des travaux dans quelques minutes nous ferons une déclaration.

Nous, de notre côté on jubilait déjà, le jeu en valait la chandelle ! Un coup de pied réussi à dégager la fourmilière des ennemis du Mali, tapis dans l’ombre partout en Europe.

Vers quinze heures les travaux ont repris, un de convives je ne sais plus si c’est Raimondo Fassa ou Martens demanda la parole.

-Mr le Président de séance, par la présente au nom du groupe des partis politiques initiateurs de la Résolution sur le Mali nous retirons solennellement ladite résolution de l’ordre du jour !

Applaudissement nourri dans la salle…Le bateau Mali venait de tanguer fortement, mais nous avons réussi son sauvetage, équipage et passagers pouvait souffler un ouf de soulagement !

A la fin des travaux avant de rejoindre notre résidence Excellence Siragata vint nous informer que le Président de la République, soit même, arrivait le lendemain vers midi par un vol spécial.

-Oui vice-président, l’affaire de la Résolution du parlement européen a eu un écho retentissant au sommet de l’Etat, et le Président ne pouvait pas rester sans agir à son tour.

-Ok, dis-je, nous irons l’accueillir.

Le lendemain matin, notre bataillon se mit en route vers le lieu de la conférence pour suivre le reste des travaux. Vers midi, Assarid et moi accompagnés des Excellences Siragata, Ntji Laïco de Bruxelles avec le protocole prirent la direction de l’aéroport Léon Ba, les deux autres députés devraient monter la garde. L’avion personnel du président Bongo atterrit à l’heure indiquée. Au bas de la passerelle le Président Bongo à l’accueil. Le Président Alpha sorti de l’avion suivi du président de l’assemblée nationale, Ali N. DIALLO. Exécution des hymnes nationaux, accolades, et les deux chefs d’Etat se séparent après un bref entretient au salon d’honneur. Le cortège présidentiel pris la direction de la villa des hôtes, nous le suivîmes. Le Président Alpha était si pressé de nous entendre, nous les députés soldats du bataillon commando, qu’il sacrifia aux usages protocolaires. Arrivés à son logis, en quelques minutes il nous fit appel.

-Bonjour messieurs les députés ! Me BERTHE vous avez la parole ordonna-t-il.

-Merci Mr le Président, répondis-je. Nous députés avions très tôt compris le danger que courait notre pays face à des collègues parlementaires européens déterminés à nous condamner. Et nous avons organisé un déjeuner d’information sur la crise née de la rébellion au Mali. Je crois que nous avons réussi à les convaincre avec des arguments de poids. Et finalement ils ont renoncé à leur résolution. Tout est rentré dans l’ordre depuis hier après-midi, Mr le Président.

-Félicitations mes frères ! Messieurs les députés, vous avez fait un excellent travail pour le Mali. Si j’avais été informé de ce que vous venez de faire, j’allais éviter ce déplacement sur le Gabon. Je suis fier de vous, la nation est fière de vous !

-Merci Mr le Président, c’est un honneur pour nous que d’avoir le privilège de défendre notre pays, répondis-je. Mais votre venue est une bonne chose tout de même, vous le mettrez à profit pour échanger et remercier le Président Bongo et le Gabon du soutien qu’ils ont apporté au Mali durant cette campagne…

Ainsi allait le Mali en ces temps-là où: ni de majorité, ni d’opposition, nous étions tous unis derrière le drapeau pour sauver la patrie en danger. A cœur vaillant, rien d’impossible dit-on ; avec de maigres moyens mis à notre disposition par la nation, nous avons accompli notre part de combat dans les arènes et les couloirs de salles de conférence aux quatre coins du monde pour le sauvetage du bateau Mali.

 

Me Ibrahim BERTHE

Ancien Vice-président de l’Assemblée nationale

Médaillé d’or de l’Union Internationale des huissiers

Chevalier de l’ordre national

 

 

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