On a connu les Lions de la Teranga. Qui ont dominé l’Afrique, de la tête au pied. Dans toutes les disciplines sportives ces trois dernières années. En se hissant sur le toit du Continent. Ces Lions sont aussi appelés les GAÏENDÉ, dans la langue populaire du pays, le Wolof.
Mais, pour nous, le vrai Lion que nous fait découvrir le Sénégal contemporain, c’est incontestablement Ousmane SONKO. Qui finit, en si peu de temps, d’appartenir à son corps défendant, à toute l’Afrique. Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, il déroule et illumine sa planète.
Tout de SONKO est un Lion. Il est né un 15 Juillet, sous le signe astrologique de cet animal. Dans la forme, ne doutons point alors de sa PASSION pour tout ce qu’il entreprend, depuis 9 ans qu’il a troqué son costume de fonctionnaire des impôts aux chemisettes et polos Lacoste du politicien qui veut se fondre dans ses militants ; de son ÉLÉGANCE justement comme le Roi de la brousse, flamboyant, possédant du flair et du génie pour attraper sa proie. Et c’est pourquoi, malgré cet air d’animal vorace, les gens l’adulent et les adversaires, par finir, le craignent et surtout le respectent.
L’on a vu comment, durant trois semaines de campagne intenses et houleuses, hormis son dérapage verbal qu’on n’a pas aimé, du milieu de semaine passée, consécutif certainement à la fatigue et au stress, ces intimes adversaires n’ont pas attendu la nuit du dimanche se coucher, pour lui dérouler la victoire limpide qu’il a octroyée au prix d’un risque extraordinaire : laisser le très jeune parti politique compétir en solo, face à des Coalitions et des Inter Coalitions (cette dernière est de son imagination en 2021 qui a malheureusement fait pschitt chez ses adversaires), des groupements coachés par deux Ex- Présidents de la République, Deux Anciens PM, deux Maires de Dakar, tous battus à plate couture !
SONKO est donc le Lion politique sénégalais qui possède une force intérieure à toute épreuve. Régulièrement diabolisé ou souvent essayant de ternir son image au pays, comme chez nous dans le continent, qui ne l’a pas vu sur la toile mondiale, séquestré 59 jours chez lui, l’empêchant même d’aller à la mosquée un vendredi (ne parlons pas de ses enfants qui ne pouvaient pas se rendre à l’école, sous l’œil inquisiteur des riverains du quartier, mais surtout devant des porteurs d’uniforme qui faisaient là un métier tout à fait ingrat ?
Comme un Lion qu’on voulait apprivoiser dans une cage, Macky Sall avait décidé de la sale besogne : l’empêcher d’être candidat à tout prix. Lui, Macky Sall, l’amnésique, qui a oublié sa traversée de désert de 2011 sous Wade, dans la mêmes conditions politiques, lui qui n’a jamais voulu prononcer, par mépris, le nom de SONKO, même dimanche soir dans sa lettre de félicitations (la seule fois où nous l’avions entendu, c’était quand il faisait visiter le Palais de Roume au duo de PASTEF, on pouvait capter là aussi l’expression “Ousmane, ça va….”, se gardant, par une phobie bleue de l’epeler par le nom panégyrique “SONKO” dont il est connu au pays et dans le monde au point d’inventer dans la langue française, le verbe sonkoriser : les chansons populaires dans les stades, à sa gloire pour sa libération de prison)
SONKO, par la preuve, a mis donc tous ses opposants au pas. Au point que les superlatifs n’ont pas manqué chez la presse de toute obédience, pour qualifier sa bourrasque des législatives du 17 Novembre 2024 : plébiscite, tsunami, ouragan, déferlante….les qualificatifs météorologiques ont prospéré, si bien qu’un canard s’est jeté à l’eau : Le Sénégal a tout donné à SONKO titrait-il hier lundi. Sans compter notre confrère Madiabal Diagne, un irréductible opposant à lui (il a écrit des livres au vitriol sur SONKO), qui s’est résigné à inventer un nouveau slogan : SÉNÉGAL MOY SONKO c’est à dire SÉNÉGAL EGAL SONKO !
Si SONKO a réussi cette bérézina politique, en faisant élire, depuis 5 ans, des MAIRES, des DÉPUTÉS et même un PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE (c’est là aussi sa qualité, le don de soi, il aurait pu bien faire, comme nombre des chefs de parti politique en Afrique qui, une fois exclu du Jeu Électoral, exige le boycott, sans alternative), s’il a réussi cette déculottée contre ses opposants, c’est donc en raison de sa manière de faire la politique.
SONKO ne triche pas. Il n’excelle pas dans les propos lénifiants. Et il abhorre tout simplement le politiquement incorrect. Des vertus que la nouvelle génération en Afrique adore chez nos gouvernants. Et sur lesquelles SONKO surfe pour pousser toutes ses tentacules, tel un fauve, le Lion qui sait dominer la savane. Or, SONKO est aussi originaire de la Casamance, dans la forêt du Sud du Sénégal, un Diola en somme, de la lignée par exemple d’un Kunta Kinté qui a bravé “la terre entière”, l’Amérique !
Tout cela se ressent sur cet animal politique qui a du panache dans ses faits et gestes et qui aime manifester son look, tel que le Lion avec sa belle crinière (chemisettes class, polos Lacoste, képis bien mis….), marchant avec assurance et en toute dignité.
Le Plus Dur Commence
SONKO a, par finir, dominer le Sénégal. C’est une étoile de son moment. Qui fascine et qui va briller le temps que Dieu lui a prévu. Il règne comme un Lion dans sa nature. Mais comme tous ces félins, il s’agit, chaque jour, d’entretenir son environnement ; celui de SONKO est, maintenant qu’il à carte blanche, d’appliquer le Référentiel qu’on a lu et qui a été lancé le mois dernier. Cet Agenda National 2050 est son bréviaire et le contrat qui le lie au Sénégal et sa diaspora. Il va retrousser ses manches, trouver la thérapie aux problèmes de ces millions de femmes, jeunes, vieux et enfants qui ne jurent que par lui.
Une tâche extrêmement complexe dans un monde très difficile, où chacun scrutera ses faux pas et ses faiblesses, quand d’autres feront tout pour passer par le plus simple jeu de division afin d’annihiler son PROJET : créer une dissension entre lui et son petit frère, le Président de la République Diomaye Faye ; lequel a pourtant, dans une métaphore, avisé les colporteurs de fausses nouvelles (marchands de sandales en bambara) : Mon PM, je ne lui demande pas de lorgner le fauteuil présidentiel, mais de le regarder droit dans les yeux, car je me suis battu durant 10 ans pour qu’il y soit, et lui en 10 jours, il s’est battu pour que j’y sois.
Pourtant en Afrique, on n’a pas souvenance d’un duo, trio ou groupe soudé au départ, dans tous les domaines, qui ne fut pas éclater pour des questions d’égo ou d’intérêts, en dehors (un cas d’exemple et d’école) du Groupe Magic Système, un quatuor qui a résisté contre le mal de notre continent.
Moustaph MAIGA
Journaliste Ségou