Pr Brahima Fomba: l’imposture diplomatique Algérienne sur fond d’ingérence grossière dans dans les affaires intérieures du Mali

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Le Mali est victime d’un trop plein d’abus de confiance de la part de l’Algérie. Il espérait, de toute bonne foi mais sans doute naïvement, qu’en se mettant à genou devant l’encombrant voisin algérien dans le conflit du Nord, le pays retrouverait enfin la paix. On ne fait cependant pas fi, sans le payer catch, de son histoire millénaire qui conseille de laver le linge sale en famille.

LA MAIN DE L’ÉTRANGER ALGERIEN DANS LE LINGE FAMILIAL MALIEN
Le Mali paye aujourd’hui à prix d’or, le fait d’avoir plongé la main sale de l’étranger algérien dans le seau d’eau de son linge familial.

Résultat des courses : patatras !
Le parrainage du pseudo médiateur algérien pêcheur en eau trouble, a fini par déboucher sur la substitution de ce pays à l’Etat souverain du Mali.
Le conflit interne au Nord du pays est ainsi érigé en dossier internationalisé dans lequel l’Algérie trouve à boire et à manger.

L’Algérie glissant allègrement de son statut de pseudo médiateur à celui de sponsor de la rébellion armée au Nord du Mali, va a griffonner en 2015 un Accord séparatiste dit d’Alger au service de ses propres intérêts géostratégiques dont l’agenda à peine caché n’était rien d’autre que l’auto-entretient de la crise de la rébellion au nord du Mali en vue de la partition du pays.

L’ALGÉRIE HYPOCRITESE DEVOILE ENFIN
Aujourd’hui que les dignes autorités du Mali décident souverainement de défaire le pays de l’étau mortel de l’hypocrite Accord séparatiste, l’encombrant voisin algérien crie sans pudeur au scandale. Preuve s’il en était besoin, que le soi-disant « Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger » n’a jamais été entendu et compris dans la dure oreille condescendante algérienne, que comme un accord purement algérien dans lequel l’Etat du Mali n’est qu’entité négligeable voire inexistante.

C’est bien la raison pour laquelle l’Algérie à l’instinct rétrograde bassement néocoloniale, est le premier pays à aboyer contre la décision souveraine de l’Etat du Mali de mettre fin à un texte juridique purement national qui n’a jamais répondu aux attentes de son peuple.
L’ÉTRANGER ALGERIEN QUI OPINE SUR UNE AFFAIRE MALIANO- MALIENNE
En effet dans son Communiqué du 25 janvier 2024, « le gouvernement de la transition constate l’inapplicabilité absolue de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, signé en 2015 et par conséquent, annonce sa fin, avec effet immédiat ».
Dans une imposture diplomatique sur fond d’ingérence grossière dans les affaires intérieures du Mali, le ministère algérien des Affaires étrangères a précipitamment publié le 26 janvier 2024 un communiqué dans lequel il dit soi-disant « regretter la dénonciation par les autorités maliennes de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger ». De quel droit un pays étranger opine sur le bien-fondé d’une décision souveraine d’un autre Etat qui plus est, sur une question relevant de sa compétence nationale?

La visée néocoloniale rétrograde de l’Algérie ne laisse planer ici le moindre doute.
On aura noté d’ailleurs, la divergence terminologique entre la décision souveraine de l’Etat du Mali et le communiqué de l’imposture diplomatique algérienne. Alors que le Mali prenant acte de son «inapplicabilité absolue», « met fin » tout simplement à l’Accord séparatiste d’Alger, l’Algérie néocoloniale y voit hypocritement, plutôt « une dénonciation » dudit Accord, comme s’il s’agissait d’un instrument juridique international obligeant le Mali. L’Accord séparatiste ne relève point du droit international!

UN ACCORD DE DROIT MALIEN RELEVANT DE LA SOUVERAINETE DU MALI
On rappellera à l’Algérie que l’Accord d’Alger procède tout naturellement de l’expression souveraine de l’Etat du Mali et ne porte que sur les rapports entre les parties du même ordre juridique national qu’est celui du Mali.

Nous avons déjà eu à le préciser. L’Accord ne répond à aucun des critères d’un accord international, l’élément fondamental d’extranéité lui faisant défaut. D’une part, son contenue n’est pas inscrit dans le droit international et d’autre part, les groupes rebelles signataires n’étant pas des mouvements de libération, n’ont pas la qualité de sujet de droit international. Son maquillage à travers le contreseing d’Etats ou d’organisation internationales qui n’a fait que l’habiller d’un semblant de contexte internationalisé n’en fait point un instrument juridique international classique au sens du droit international.
Nous avions ajouté qu’au surplus, même si l’Accord d’Alger était considéré comme une norme internationale, il faut se rappeler que la suprématie relative des engagements internationaux conféré par l’article 183 de la Constitution du 22 juillet 2023 ne s’applique pas dans l’ordre interne aux dispositions de nature constitutionnelle. Dans l’ordre juridique interne, la Constitution a la primauté sur les engagements internationaux et c’est d’ailleurs à travers son article 152 que la Constitution préserve cette primauté en précisant qu’« un engagement déclaré contraire à la Constitution ne peut être ratifié ».

Si ne n’est par pur instinct néocolonial sinon par condescendance à forte odeur raciste, pourquoi l’Algérie s’offusquerait-elle de la décision souveraine de l’Etat du Mali de mettre un terme à un Accord de portée interne qui n’a enregistré qu’échec sur échec et qui menace l’existence même de l’Etat du pays ? Si l’Algérie, comme un vautour, attendait de se jeter sur la proie d’un Mali désarticulé, elle mourra de faim certaine.

L’ALGÉRIE EN FLAGRANT DELIT DE VIOLATION DU DROIT INTERNATIONAL
L’Accord d’Alger faisant partie intégrante du droit national malien et portant sur une question naturellement intérieure au Mali, le Communiqué publié par le gouvernement algérien qui prétend regretter la décision des autorités maliennes d’y mettre un terme ne peut s’interpréter que comme une grossière ingérence de l’Algérie dans les affaires intérieures du Mali.

En vertu du principe de l’égalité souveraine de tous les Etats garanti par la Charte de l’ONU, il est fait interdiction absolue à l’Algérie de s’ingérer dans la gestion de la crise interne du Nord du Mali qui relève essentiellement de la compétence nationale du pays.
Mieux, le paragraphe 7 de l’article 2 de la Charte de l’ONU est plus explicite : « Aucune disposition de la présente Charte n’autorise les Nations Unies à intervenir dans des affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d’un État ni n’oblige les Membres à soumettre des affaires de ce genre à une procédure de règlement aux termes de la présente Charte…».

Tout le communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères est truffé d’arrogances qui constituent autant d’actes attentatoires à la souveraineté du Mali et qui se trouvent enveloppés dans des formules démagogiques et hypocrites du genre :
– « Le peuple malien frère sait que l’Algérie n’a jamais failli à travailler à la mise en œuvre de l’Accord » ;
– « Le peuple malien doit aussi savoir et doit se convaincre que la longue liste des raisons invoquées à l’appui de la dénonciation de l’Accord ne correspond absolument ni de près ni de loin à la vérité ou à la réalité » ;
– « Le peuple malien frère doit savoir que des décisions aussi malheureuses et aussi malvenues ont prouvé par le passé que l’option militaire est la première menace à l’unité et à l’intégrité territoriale du Mali, qu’elle porte en elle les germes d’une guerre civile au Mali, qu’elle diffère la réconciliation nationale au lieu de la rapprocher et qu’elle constitue enfin une source de menace réelle pour la paix et la stabilité régionales ».
Le gouvernement algérien serait donc beaucoup plus soucieux des intérêts du Mali que le peuple malien lui-même et ses autorités légitimes. Une outrecuidance de la pure logique d‘asservissement colonial d’antan !

L’INSULTE ALGERIENNE AU PEUPLE MALIEN
Cette arrogance paternaliste algérienne poussée à l’extrême s’exprime comme une insulte à la souveraineté du peuple malien lorsqu’on lit dans le même Communiqué le passage suivant : « En effet, il n’a échappé à personne que les autorités maliennes préparaient cette décision depuis bien longtemps. Les signes avant-coureurs depuis deux ans en ont été leur retrait quasi-total de la mise en œuvre de l’Accord, leur refus quasi-systématique de toute initiative tendant à relancer la mise en œuvre de cet Accord, leur contestation de l’intégrité de la médiation internationale, leur désignation de signataires de l’Accord, dûment reconnus, comme dirigeants terroristes, leur demande de retrait de la MINUSMA, l’intensification récente de leurs programmes d’armement financés par des pays tiers et leur recours à des mercenaires internationaux ».
Ces formules pathétiques qui font finalement sourire sont véritablement symptomatiques de l’instinct colonial d’un voisin encombrant perdu dans son rêve fou de domination d’un peuple souverain.
L’Algérie impérialiste en a décidément gros sur le cœur ! Mais c’est tant pis pour elle. Elle va devoir se rendre à l’évidence qu’au Mali, les dirigeants dirigés ont disparu et laissé la place à des dirigeants qui dirigent. Et que sa débile velléité de caporalisation du Mali est vouée à l’échec.
En vérité, le Communiqué d’imposture diplomatique algérienne vient confirmer le chapelet de faits d’ingérences qui lui sont reprochées dans le communiqué du gouvernement malien publié le 25 janvier 2024.

QUE L’ALGÉRIE FOUTE LA PAIX AU PEUPLE MALIEN
Que l’Algérie ingrate foute la paix au peuple malien qui n’a rien à cirer de ces balivernes d’essence néocoloniale. Qu’elle s’occupe plutôt du peuple algérien.
Aucune paix au Mali ne va se construire contre les intérêts vitaux du pays. Au nom de la Constitution de la 4ème République, le peuple malien tout entier et ses autorités légitimes ont le droit souverain et l’obligation d’élaborer et de mettre en œuvre une stratégie nationale de résistance contre l’Accord séparatiste d’Alger. Un Accord, n’en déplaise à l’encombrant voisin algérien et ses velléité expansionnistes, en état d’inapplicabilité absolue dont il est définitivement mis fin. En toute souveraineté!

Pr Brahima FOMBA
Constitutionnaliste

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5 COMMENTAIRES

  1. sangare, je suis surpris de te voir vilipender Ismailou Boubeye Maiga, car tu le défendais avec griffes et ongles quand il est mort a Bamako alors qu’il devrait selon toi aller mourir a Paris! MALANKOLON comme Ismailou Boubeye Maiga et Ba Ndaw tous 3 des trolls de la tres maudite France et tous 3 des apatrides!

  2. Dans les relations internationales,c’est le plus fort qui s’impose.
    L’ACCORD D’ALGER EST LA CONSÉQUENCE DE LA VICTOIRE DES SÉPARATISTES SUR L’ARMÉE MALIENNE EN 2014.
    Pour sauvegarder l’image des ÉTATS SOUVERAINS,ce sont les services secrets qui mènent la danse.
    La France avait comme BRAS ARMÉ le MNLA.
    L’Algérie IYAD AG GHALLI!!!
    En 2012,ils ont formé une coalition contre AMADOU TOUMANI TOURE.
    Ça a abouti à la prise des deux tiers du territoire après avoir provoqué le départ d’ATT par le MASSACRE D’AGUEL’HOC.
    L’ambition d’IYAD AG GHALLI de prendre le pouvoir à Bamako n’était pas dans le plan ni de l’Algérie, ni de la France obligeant la France à intervenir constant l’absence de son BRAS ARMÉ chassé par IYAD AG GHALLI.
    LA PRÉSENCE DE L’ARMÉE FRANÇAISE AU NORD A PROVOQUÉ LA COLÈRE DE L’ALGÉRIE.
    Elle aussi obligée d’utiliser son BRAS ARMÉ pour pousser la France à évacuer son armée.
    Un deal a été scellé entre les deux services de renseignement pour se partager les dividendes du contrôle du nord du Mali.
    IBK est associé au deal.
    Il veut passer le témoin à son fils.
    L’accord d’Alger est ainsi signé contre les INTÉRÊTS SUPÉRIEURS DU MALI.
    IBK, constatant que la France envisage SOUMEYLOU BOUBEYE MAIGA comme son successeur, traîne les pieds dans l’application de l’accord, va jusqu’à envisager la négociation avec les JIHADISTES MALIENS en nommant DIONCOUNDA TRAORE comme son représentant spécial pour négocier avec IYAD AG GHALLI.
    LE COUP D’ETAT DU 18 AOÛT 2020 EST UNE ŒUVRE DE LA FRANCE AFIN DE PLACER SOUMEYLOU BOUBEYE MAIGA APRÈS UNE ÉLECTION BÂCLÉE COMME ELLE EN A FAIT EN 2018 POUR IBK.
    C’était la mission principale de BA DAW.
    Le coup d’Etat contre BA DAW signe le retour des ennemis de la France au sommet de l’Etat malien c’est à dire les proches du puchiste SANOGO arrêtés et enfermés sur instruction de la France.
    La France et SOUMEYLOU BOUBEYE MAIGA, le futur président élu avaient déjà scellé un deal avec l’Algérie sur l’application intégrale de l’accord d’Alger.
    Il s’agit de cesser toute attaque d’IYAD AG GHALLI.
    La partie algérienne exige le départ de L’ARMÉE FRANÇAISE DU MALI.
    Ce départ a commencé à tessalit avant le coup d’Etat contre BA DAW.
    Il a été accéléré quand ASSIMI GOITA et ses camarades appuyés par CHOGUEL MAIGA ont décidé de faire appel aux russes.
    Depuis le Mali est associé à POUTINE l’encourageant à mettre fin à la presence de la MINUSMA chargée de faire respecter le cessez-le-feu jusqu’à l’application intégrale de l’accord d’Alger.
    ASSIMI GOITA et ses camarades ont profité du départ de la MINUSMA pour s’emparer de Kidal croyant ramener la sécurité.
    Mais l’Algérie a vite fait de rappeler que le départ de la MINUSMA ne signifie pas l’abandon de l’accord d’Alger au risque de l’obliger à rééditer la situation de 2012 contre ATT.
    ASSIMI GOITA et ses camarades sont ils capables de faire face à la guerre que va créer l’Algérie?
    Il ne s’agit pas de dénoncer “l’imposture diplomatique de l’Algérie”,mais de faire face à l’armée des séparatistes.
    Le refus d’appliquer l’accord d’Alger oblige l’Algérie à utiliser la force.
    Ses services de renseignement sont en action.
    Une guerre contre l’armée malienne et ses associés va s’engager contre le service de renseignement algérien derrière IYAD AG GHALLI et celui de la France derrière les séparatistes.
    ATT a échoué.
    ASSIMI GOITA va t’il réussir?
    Waid and see!!!

  3. “QUE L’ALGÉRIE FOUTE LA PAIX AU PEUPLE MALIEN
    Que l’Algérie ingrate foute la paix au peuple malien qui n’a rien à cirer de ces balivernes d’essence néocoloniale. Qu’elle s’occupe plutôt du peuple algérien.”

    Je répète moi aussi : que les autorités publiques algériennes et ses diplomates sclérosés foutent la paix pour toujours au Mali !

    • QUE LE MALI FOUTE LA PAIX A LA REGION ET CE POUR TOUJOURS !
      AVEC VOS CLANDESTINS QUI PULLULENT A L’OUEST, AU SUD OU ENCORE AU NORD DANS TOUT LES PAYS QUI VOUS ENTOURENT, GARDEZ LES MAINTENANT.

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