Pourquoi tout ça ? Choguel, mon ami,

Pourquoi tant de haine envers toi ?
Pourquoi tant de méchanceté contre ta personne ?
Pourquoi tes soutiens t’en veulent ?
Pourquoi ceux à qui tu fis du bien se retournent contre toi ?

Pourquoi es-tu toujours là ; stoïque comme un roc ?
Pourquoi continues-tu d’avaler tant de couleuvres ?
Pourquoi ne réponds-tu pas enfin à ceux qui te vilipendent ?
Pourquoi ne réponds-tu pas enfin à ceux qui te traînent dans la boue ?
Pourquoi ne réponds-tu pas enfin à ceux qui s’attaquent à ton intégrité ?

Pourquoi continues-tu de garder espoir quand bien même tu reçois des feux de tous les côtés ?

Pourquoi crois-tu que tout ira pour le mieux ?
Pourquoi toi ?

Pourquoi toujours toi ?

Cher ami et ainé, 

J’ai certaines des réponses à toutes ces interrogations

Moi ton ami de plus de quarante ans

Je sais d’où tu viens,

Je sais qui tu es.

Déjà adolescent, a 14 ans, fils unique, n’a tu pas engagé un combat titanesque pour récupérer les terres spoliées de ton défunt papa ?

Contre l’injustice familiale tu t’es levé,

Contre cette injustice tu as gagné.

Etudiant à Moscou, tu t’es battu pour réussir l’unité des étudiants et stagiaires maliens dans le pays de Lénine

Oh, que ne se souvient-on du combat epique qui t’a porté à la tête de cette association !

Tu conquis aussi, toujours à Moscou, la reconnaissance des etudiants étrangers de l’Institut de telecommunication qui te porterent à la tête de leur Association;

Oui, tu as toujours été un combattant des idéaux et des valeurs justes.

Dans l’après 26 mars 1991 incandescent, tu t’es dressé pour l’appropriation de l’héritage de l’Union Démocratique du Peuple Malien, le parti unique,

Alors, contre les pontes du mouvement démocratique, tu as assumé quand beaucoup d’anciens dignitaires ont mis le cap sur les nouveaux horizons.

Oui, cher frère, ce combat titanesque tu l’as porté haut et fort,

Tu l’as encore porté trente ans après,

Avec constance, tu as répondu présent sur les chantiers de la refondation du Mali

Ecarté pendant les neuf premiers mois de la nouvelle Transition, tu n’as jamais vacillé

Rivé à tes convictions, tu as tenu

Ton accession à la Primature vient de là

De là aussi que vient la source de tous les pavés qui te tombent sur la tête

Certains de tes compagnons sont devenus subitement tes adversaires

Certains de tes adversaires sont devenus tes ennemis

Tant de haine !

Tant de méchanceté !

Mais résister est dans ton être.

Compagnon de tous les jours, je témoigne ;

Je témoigne de cette barbarie verbale qui te touche, toi et des proches ;

Je témoigne de ta résistance envers et contre tous ;

Je témoigne de ton engagement pour le Mali et pour l’Afrique ;

De cette dédicace tes adversaires n’en n’ont cure.

Tu animes des conférences ;

Tu écris des livres ;

Tu informes ;

Tu éduques ;

Mais pour tes adversaires, il ne s’agit que de toi :

Tu ne mènes qu’un combat personnel.

Et voilà qu’un pantin virulent met le feu à un de tes ouvrages

Publiquement, au Centre International de Conférences de Bamako, haut lieu, dédié à la culture ;

Cette même salle, temoin de l’investiture du Colonel Assimi Goita, aux destinées de la Transition;

Vois-tu compagnon jusqu’où se trouvent les poubelles et les éboueurs malsains !

Vois-tu jusqu’où peut aller la bêtise dans ce pays qui a connu Mansa Aboubakari Filana, Ahmed Baba, Ahmadou Hampate Ba, Banzouma Sissoko… ;

Mais, tiens bon.

Je sais que tu tiendras bon parce qu’il ne s’agit pas de toi ;

Tu tiendras bon pour le Mali d’aujourd’hui ;

Tu tiendras bon pour l’avenir.

En bon seigneur tu ne porteras pas de plainte ni contre des politiques encore moins des journalistes.

Tu auras la justice des consciences claire,

Tu auras la rétribution de tes compatriotes qui sont contre l’intolérance

N’est-ce pas une autre forme de l’extrémisme que tout le Mali combat ?

Assurément!

Dans la douleur subie,

Devant l’incompréhension de posture, une de nos nièces m’a approché

Les yeux embués elle me dit :

Tonton, pourras tu dire à ton compagnon de « leur laisser leur chose » ;

S’il te plait dis à Tonton de se reposer ;

Je l’ai écoutée, c’est tout ;

Car je sais que tu n’en feras point ;

Parce que leur chose-là est aussi ta chose ;

Parce que tu t’es assermenté de longue date pour le Mali.

Un silence épais s’est instauré entre la nièce et moi.

Te connaissant, le coassement des grenouilles n’empêche pas l’éléphant de boire;

Tu ne reculeras pas ;

Tu ne renonceras pas ;

Tu ne parles que du Mali ;

Tu n’agis que pour l’Afrique ;

Demain sera radieux./.

Ton ami frère de 42 ans

Yachim Maiga

Commentaires via Facebook :