Politique : Aly Nouhoum aux colonels : “Attention ! Alerte !”

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Désormais seuls maîtres à bord du bateau de l’Empire, les colonels du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) semblent résolus à faire marcher au pas, les associations, les mouvements et partis politiques. Ils entendent être seuls à diriger le Mali, dire ce qu’ils pensent, faire ce qu’ils veulent.

Naturellement le peuple malien applaudira la suspension des activités, voire la dissolution des associations, des mouvements et partis politiques. Il laissera dire. Il laissera faire. Dans une frustration profonde, il est vrai et pour cause ! Les colonels du CNSP ont des armes. Le peuple malien a peur des armes. Il n’a jamais fait face à des armes, ni affronté des chars même dans son Histoire récente !

Et pourtant les cinq colonels et leurs alliés devraient méditer sérieusement sur ces propos de Karl Marx tirés du 18 Brumaire de Louis Napoléon Bonaparte, allias Napoléon III “Les Hommes font leur histoire ; mais ils ne la font pas arbitrairement dans les conditions choisies par eux, mais dans les conditions directement données et héritées du passé ! La tradition de toutes les générations mortes pèse d’un poids très lourd sur le cerveau des vivants”.

Paraphrasés par nous ces propos du putschiste du 2 décembre 1851, pourraient aussi s’écrire : Les masses font l’Histoire, mais elles ne choisissent pas les conditions dans lesquelles elles font l’histoire. Et elles écrivent l’Histoire avec leur propre subjectivité !

Attention ! Les colonels au pouvoir, les masses laborieuses éduquées, formées politiquement et idéologiquement deviennent une force matérielle, intellectuelle et spirituelle invincible pouvant soulever les montagnes. Elle peut tout renverser sur son passage, y compris les blindés !

C’est mon rôle aujourd’hui d’alerter, de conseiller ceux qui, les armes à la main sont actuellement au pouvoir. Leur conseiller d’éviter d’être grisés par la possession des armes ! De vous conseiller parce que tout simplement, je suis le tonton, voire le grand-père de la plupart des colonels au pouvoir.

De vous conseiller parce que le Destin du Mali est provisoirement, transitoirement, entre vos mains !

Le colonel Assimi Goïta avec tout le respect qui lui est dû, de la considération que j’ai pour les chefs d’Etat ne sera que le chef transitoire de l’Etat du Mali tant qu’il ne sera pas investi par les urnes comme président de la République du Mali.

Surtout ne vous comportez pas comme les Wodaabe à la veille de l’épique bataille de Mayel en 1889 entre les troupes du colonel Archinard et l’armée du Tooroau Karta. Les Wodaabe rivalisaient de surenchère :

–         Moi demain, j’arracherai des feuilles d’arbres et irai boucher les canons des toubabs avec !

–         Moi, avec mon talon, je boucherai le canon du toubab…

Ali Bouri Ndiaye Damel (Roi) du Jolof dit : Attention les Wodaabe ! Demain il ne s’agira pas de bravoure, encore moins de témérité. Demain il s’agira d’user de l’intelligence. Je vous propose de m’adjoindre quatre-vingt-dix-neuf jeunes que je vois piaffer d’impatience d’affronter les troupes du colonel Archinard !

Nous serons cent hommes, et dès cette nuit, nous égorgerons les animaux de trait (chevaux, ânes, chameaux, bœufs) qui tirent les canons. Ainsi les toubabs ne pourront pas transporter leurs canons à Mayel et nous pourrons les assiéger et gagner la bataille !

Héy ! Ali Bouri ! Dis que tu as peur d’affronter les troupes coloniales ! Si tu étais si stratège que tu voudrais le faire croire, tu n’aurais pas été vaincu, pour être obligé d’abandonner ton trône et d’errer à présent !

Mes colonels ne faites pas comme les Wodaabe !

Vieil Ali Nouhoum, si tu maîtrisais à ce point, l’art de prendre le pouvoir et de le garder, de gérer le pays, le Mali ne serait pas dans “l’état de délabrement où il est ! Les hommes politiques maliens ne seraient pas vomis par le peuple comme ils le sont à présent”. Ils sont vomis, vomis par le peuple qui ne les écoute plus ». Et pourtant vous jugez utile, mes colonels de suspendre leurs activités après avoir dissous certains d’entre les partis et certaines associations de nature politique.

Attention ! Mes colonels, au lieu de renforcer la cohésion sociale, vous courrez le risque de disloquer la société malienne et de freiner la Nation malienne en construction.

Attention, mes colonels !

Le Dialogue direct inter-malien sans les principaux protagonistes civils et militaires de l’Adrar des Ifoghas et du Maasina est plutôt un monologue entre initiés du komo ! Et sans la classe politique dont les activités sont suspendues, ce Dialogue devient une causerie entre camarades et amis qui conviennent que la cause est entendue.

Ne vous privez pas des femmes et des hommes d’expérience en politique ! Les arbres sans racines profondes meurent rapidement. Ceux et celles qui vous crient : Du passé, faisons table rase ! Balayons la vieille classe politique, oublient que du passé faisons table Rase est suivi immédiatement de : “Foules Esclaves, Debout ! Debout !”

Les descendants de tonton Yacouba Maïga, Mahamane Alhassane Haïdara, d’Alhousseyni Umar Touré, d’Attaher Maïga, d’Ousmane Bah et de Bakara Diallo de l’Union soudanaise du Rassemblement démocratique africain (US-RDA), etc. ne doivent jamais oublier que c’est parce qu’ils ne voulaient pas que la Fédération du Mali indépendante envoie ses enfants combattre leurs frères algériens ; c’est parce que pour le président Modibo Kéita et les membres du gouvernement fédéral, la Fédération du Mali indépendante initiera un Marché commun ouest-africain, aura sa propre monnaie, toutes idées que ne partageaient pas le général De Gaulle et ses alliés africains notamment sénégalais que la Fédération du Mali a éclaté dans la nuit du 19 au 20 août 1960 ! A peine née !

Le Manifeste du Rassemblement démocratique africain (RDA) conçu sur le bord de la Seine mais né le 18 octobre 1946 à Bamako sur les bords du Joliba ; les Principes de Bandung ; ceux des Non alignés de Belgrade en 1961 ont tous insisté, sur l’indépendance, le respect des intérêts des peuples d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, le respect de la dignité des peuples du monde. Ce sont tous ces textes qui ont toujours inspiré les révolutionnaires du Mali. Ces révolutionnaires ne sont pas nés aujourd’hui.

Mes colonels, les discours n’impressionnent pas les octogénaires, les septuagénaires encore moins les plus âgés.

Attachez-vous à vos aînés, civils et militaires de toutes obédiences ! Gardez-vous de ceux et celles qui vous flattent. Approchez ceux et celles qui critiquent vos actions avec des arguments solides et vous réussirez.

Eviter de vous diviser sur la base de vos ambitions personnelles.

Préservez le Mali du spectacle tragique qui se déroule au Soudan et faites-en sorte que la guerre en cours en Ukraine ne se transporte pas au Mali.

Le Mali a toujours su garder ses distances vis-à-vis des grandes puissances et rester non aligné

L’ADN des Maliens c’est l’esprit d’indépendance, la fierté d’être soi. Combien d’élèves, de lycéens, de collégiens ont obligé à sauter par la fenêtre des professeurs colons arrogants, manquant de respect aux Africains ?

Combien d’entre les élèves se sont fait renvoyer parce qu’ayant porté la main sur leurs professeurs pour atteinte supposée à leur dignité ?

Rétablissez les partis, les associations et mouvements politiques dans leurs droits, dans la liberté d’expression, de réunion dans les lieux publics et avançons !

Aucune formation Politique n’a troublé l’ordre public ; mais elles ont veillé à l’effectivité des droits conquis tout au long de l’Histoire du Mali, particulièrement lors des années de braises. Ne les obligez surtout pas à aller dans la clandestinité. Ce serait une dure épreuve pour tout le Mali. Car il est établi : la capacité de s’indigner et de s’insurger des Maliens ne mourra jamais.

Certes de brillants intellectuels d’horizons divers, de toutes les disciplines, parfois s’intéressant particulièrement à l’élaboration “d’un Corpus doctrinal islamique malien”, ont été invités à ce Dialogue direct inter-malien. Ces brillants intellectuels ont déployé leurs talents devant des femmes et des hommes assoiffés de savoir. Ils ont ébloui ! Ils ont émerveillé ! Ils ont épaté ! Ils ont ému, peut-être même fait couler les larmes de certains participants au Dialogue direct inter-malien.

Mais également ils ont fait rire d’autres intellectuels présents dans les salles où ils se produisaient. Osera-t-on pour autant dire, avec tout ce travail abattu pendant cinq jours, qu’ils ont distrait le peuple (au sens premier du mot distraire) pendant un moment, pour gagner du temps ? Osera-t-on dire que les colonels les ont invités pour amuser la galerie afin qu’eux atteignent leur but : perdurer au pouvoir ?

L’essentiel pour les intellectuels, c’est qu’ils ont constaté avec plaisir que l’auditoire buvait leur parole. Ils sont sortis heureux de la salle où ils, elles, ont livré leur message ; l’essentiel c’est qu’ils ont été consultés et s’en réjouissent.

Et c’est tant mieux d’avoir assuré le bonheur de tant d’intellectuels pendant une semaine. Félicitations au colonel Assimi Goïta et au président du Comité de pilotage d’avoir réussi leur pari.

Les rideaux des journées consacrées au Dialogue direct inter-malien sont tombés.

Chacun des participants brandit les résolutions dont il est l’auteur ou co-auteur.

Un parmi eux juge essentielles les cinq résolutions suivantes :

  1. Engager le dialogue avec tous les mouvements armés maliens ;
  2. Ouvrir le dialogue doctrinal avec les groupes armés dits jihadistes de Hamadoun Kouffa et d’Iyad Ag Ali et mettre à contribution les Erudits de la Ummah Islamique malienne, pour définir le corpus doctrinal des débats à mener avec ces groupes ;
  3. Créer un cadre de concertation entre les pouvoirs publics, les partis politiques, la société civile, les légitimités traditionnelles, en vue d’un consensus autour de la Transition ;
  4. Faire comprendre à l’opinion nationale que la seule action militaire n’est pas suffisante pour le retour de la paix ;
  5. L’appel fait par le président de la Transition à ceux et celles qui n’ont pas pris part au Dialogue direct inter-malien de les rejoindre.

D’autres retiennent plutôt la recommandation de prolonger la Transition, d’élever les six colonels au grade de général, d’inciter le président de la Transition le colonel Assimi Goïta à se présenter à l’élection du président de la République après bien-sûr avoir modifié la Charte de la Transition qui le lui interdit et introduit des conditions pour qu’il ait ce droit.

Bien-sûr que les militants du Mouvement démocratique malien d’hier et d’aujourd’hui vont pousser des cris d’orfraie !

Mais, les amis, ne vous en faites pas ! Les salaires des six nouveaux généraux et leurs staffs n’augmenteront pas outre mesure le train de vie de l’Etat d’autant que, concomitamment, les financements publics accordés aux partis politiques seront supprimés, bien qu’ils soient reconnus d’utilité publique. Ne riez surtout pas camarades !

Camarades des partis politiques ne vous plaignez pas de cette suppression. Avez-vous oublié que la Conférence nationale souveraine du Mali tenue du 29 juillet au 12 août 1991, présidée par le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré, président du Comité de transition du salut du peuple (CTSP) avait rejeté le principe de financement public des partis politiques, n’avait pas prévu un seul rotin pour eux !

Ne vous plaignez pas donc ; ne nous comparons pas aux généraux, plus utiles en ces temps d’insécurité généralisée !

Continuons à nous battre pour avoir le droit d’exister et montrer combien les progrès effectués par le Mali depuis le coup d’Etat du 19 novembre 1968 et bien avant sont l’œuvre des partis politiques, des associations et mouvements politiques.

Il faut clore cette alerte par une suggestion : la sagesse voudrait que par l’ouverture d’un dialogue doctrinal direct, franc, sincère avec ceux qui, au nom de l’islam, prônent le Jihad pour instaurer la Charia, les colonels qui dirigent seuls le Mali, évitent à la patrie de tant de héros, le démarrage d’une guerre de cent ans, après celle de trente ans, terminée avec le retour à Kidal le 14 mars 2023.

Bamako le 20 mai 2024

Prof. Ali Nouhoum Diallo

Maître de conférences, agrégé de médecine interne

Ancien président de l’Assemblée nationale du Mali

Ancien président de Parlement de la Cédéao

Président d’honneur du Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma/PASJ)

1er vice-président de l’Alliance pour la démocratie au Mali (A.De.Ma-Association).

Yahoo Mail : Recherchez, organisez, maîtrisez

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12 COMMENTAIRES

  1. Prof. Ali Nouhoum Diallo, agrégé de médecine interne, je ne vois vraiment pas l’impact de son titre sur le quotidien des malades qui croupissent dans nos hôpitaux.

    • Prof Aly Nouhoum Diallo n’ a jamais cru en Allah SWT et n’a jamais ete un bon Médecin, il a travaille dans l’ombre du Prof Bernard Duflo et il a toujours fait de la politique meme pour avoir ses diplômes, alors il continue dans le meme sense comme tres piètre politicien de l’ADEMA-PASJ le parti qui a democratise la corruption et le nepotisme au Mali!

  2. – “Il faut clore cette alerte par une suggestion : la sagesse voudrait que par l’ouverture d’un dialogue doctrinal direct, franc, sincère avec ceux qui, au nom de l’islam, prônent le Jihad pour instaurer la Charia, les colonels qui dirigent seuls le Mali, évitent à la patrie de tant de héros, le démarrage d’une guerre de cent ans, après celle de trente ans, terminée avec le retour à Kidal le 14 mars 2023.”

    – “D’autres retiennent plutôt la recommandation de prolonger la Transition, d’élever les six colonels au grade de général, d’inciter le président de la Transition le colonel Assimi Goïta à se présenter à l’élection du président de la République après bien-sûr avoir modifié la Charte de la Transition qui le lui interdit et introduit des conditions pour qu’il ait ce droit.”

    – “Le colonel Assimi Goïta avec tout le respect qui lui est dû, de la considération que j’ai pour les chefs d’Etat ne sera que le chef transitoire de l’Etat du Mali tant qu’il ne sera pas investi par les urnes comme président de la République du Mali.”

    Les sujets principaux sur lesquels Ali Nouhoum Diallo n’a jamais été clair au Mali et sur lesquels il faudrait fuir ses “conseils”, c’est celui, d’une part, de la politisation de l’ethnie peul et, de l’autre, de la politisation de la religion islamique.

    Il ne faut pas créer des problèmes là où les choses sont simples au Mali. En temps normal, c’est-à-dire dans un contexte où certains acteurs nationaux et les puissances occidentales et orientales ne manipulent pas les ethnies et les religions en Afrique, le Mali est l’un des pays du monde les plus ouverts et les plus tolérants en matière de cohabitation ethnique et religieuse. Les gens savent très bien vivre avec leurs différences ethniques et religieuses. Le Mali doit absolument rester ouvert et tolérant et ne jamais accepter d’organiser la vie politique sur la base de l’ethnie et de la religion, comme l’exigent certains, y compris probablement Ali Nouhoum Diallo bien que de manière subreptice.

    Concernant la résolution de la crise actuelle sécuritaire au Mali, je crois que la solution est à 90% militaire avec l’AES et géopolitique lié aux ingérences des puissances étrangères orientales et occidentales, et à 10% seulement basée sur le “dialogue” politico-théologique avec les terroristes.
    Il ne faut donc pas, sous le couvert de dialogue et de négociation, désarmer moralement et matériellement l’armée nationale du Mali en affaiblissant sa combativité. La priorité au Mali durant les dix prochaines devra rester toujours le renforcement de l’armée nationale du Mali en termes d’effectifs, de matériels et de formation.

    Un mot sur la partie de l’article d’Ali Nouhoum Diallo relative au fait d'”inciter le président de la Transition le colonel Assimi Goïta à se présenter à l’élection du président de la République après bien-sûr avoir modifié la Charte de la Transition qui le lui interdit et introduit des conditions pour qu’il ait ce droit”.

    Je m’inscris en faux contre l’interprétation des textes donnée par Ali Nouhoum Diallo selon lequel il faudrait “modifier la Charte de la Transition” préalablement à la candidature d’Assimi Goïta à l’élection présidentielle.
    Je rejette aussi l’interprétation également erronée avancée dans un article publié sur ce site le 16 mai par maître Abdourahamane Touré intitulé “Dialogue inter-malien : Trois inquiétantes recommandations !”. Pour cet avocat malien : “Les «recommandateurs» [du dialogue national intermalien] ont dû faire cette recommandation [de la candidature d’Assimi Goïta] sans lire la charte qui, en son article 9, est une clause d’éternité disant […] que le Président ne peut être candidat aux élections et que cette disposition est insusceptible de révision.”

    Je crois que, juridiquement, il n’est ni interdit par la Charte de la transition à Assimi Goïta d’être candidat à l’élection présidentielle comme le soutient Me Abdourahamane Touré, ni nécessaire de modifier la Charte de la transition pour permettre la candidature d’Assimi Goïta comme le soutient Ali Nouhoum Diallo.

    L’article 9 de la Charte de la transition, dans la version révisée issue de la loi n°2022-001 du 25 février 2022, prévoit la disposition suivante :
    « Article 9 nouveau : Le Président de la Transition n’est pas éligible aux élections présidentielles et législatives qui seront organisées, pour marquer la fin de la Transition. La présente disposition n’est pas susceptible de révision. »

    C’est cet article qui est mal compris par certains. En réalité, cette disposition n’interdit pas de manière absolue à Assimi Goïta d’être candidat à la prochaine élection présidentielle. Il impose cette interdiction uniquement au “président de la transition”.
    Il est très important de comprendre que c’est à la personne qui exerce la fonction de président de la transition qu’il est interdit de se présenter aux élections présidentielle et législatives, et non à toute personne exerçant ou ayant exercé la fonction de président de la transition. Concrètement, c’est le scénario tchadien de Kaka Déby qui n’est pas possible en droit au Mali.
    Ainsi, dans cette interprétation que je donne des textes, il est parfaitement possible, sans aucune restriction juridique, à l’ancien président de transition Bah N’Daw de se porter candidat à la fonction de président de la république du Mali, parce qu’il n’est pas “président de la transition” mais “ancien président de la transition”.
    Concernant Assimi Goïta, pour que sa candidature aux prochaines élections soit possible, il doit simplement, avant les élections, passer du statut de président de transition à celui d’ancien président de transition comme Bah N’Daw pour échapper au champ d’application de l’article 9 de la Charte de la transition. Ce changement de statut est possible pour le président de transition en fonction jusqu’à “quatre (04) mois avant la date de l’élection présidentielle marquant la fin de la Transition”, selon l’article 155 de la loi n°2022-019 du 24 juin 2022 portant loi électorale.
    Je donne ci-dessous l’intégralité des dispositions de cet article :
    Loi n°2022-019 du 24 juin 2022 portant loi électorale
    “Article 155 : Tout membre des Forces Armées ou de Sécurité qui désire être candidat aux fonctions de Président de la République, doit démissionner ou demander sa mise à la retraite au moins six (06) mois avant la fin du mandat en cours du Président de la République.
    Toutefois, pour les élections pendant la Transition, les membres des Forces Armées ou de Sécurité qui désirent être candidats aux fonctions de Président de la République, doivent démissionner ou demander leur mise à la retraite au moins quatre (04) mois avant la date de l’élection présidentielle marquant la fin de la Transition.”

    Enfin, pour finir, en ce qui me concerne, je crois que juridiquement et même politiquement la transition est terminée au Mali et qu’il faudrait organiser rapidement des élections au Mali, au moins la présidentielle.
    Je crois par ailleurs que le gouvernement actuel de transition a donné tout ce qu’il pouvait et qu’il ne pourra pas surprendre encore les Maliens par des résultats significatifs de nature à accélérer la résolution des graves problèmes, en particulier dans le domaine du développement où il faut désormais faire beaucoup plus avec beaucoup moins de ressources et aller vite. J’exclue ici évidemment de mon analyse le domaine militaire.

    Si des élections ne sont pas organisées d’ici un an, ce sont les chances de succès d’Assimi Goïta à la fonction de président de la république ou s’il est malgré tout élu l’accompagnement et l’enthousiasme des Maliens à son égard qui pourraient disparaître durant les prochaines années.
    Je dis cela parce que chaque jour qui passe montre les limites souvent et l’incompétence parfois de membres du gouvernement et du CNT sur des grands dossiers de la vie la nation malienne. C’est très bien dans le domaine de la guerre et de la sécurité, mais c’est moyen et en dessous de la moyenne dans d’autres domaines.
    Mais en période de transition et en régime à dominante militaire, on s’impose la fiction selon laquelle les choses font bien et qu’il ne faut pas trop critiquer ou demander la tête de certains gouvernants. Ça, c’est un esprit et une ambiance de nature à faire régresser le Mali s’ils se maintiennent encore.

    Il faut vraiment au Mali, d’abord, faire le ménage au sein de la fameuse “classe politique”, y compris avec Moussa Mara que le CNT doit impérativement convoquer pour qu’il donne, lui qui nous parle de démocratie, des explications politiques et éventuellement judiciaires sur les événements tragiques de Kidal lors de sa visite ayant entraîné la mort des dizaines de militaires, administrateurs et civils maliens à son service. Le CNT et les Maliens doivent savoir quel a été réellement le rôle et sa responsabilité de du PM Moussa Mara, et quel a été le rôle et la responsabilité de l’armée française qui était à l’époque liée au Mali par des accords militaires et de défense. Il faudrait avant la fin de la transition donner aux Maliens au CNT un exemple de véritable démocratie et de redevabilité sur ce sujet.

    Je crois que le “Mali-Kura” se fera avec l’émergence de nouvelles figures politiques. Tous ceux, civils et militaires, qui sont proches du régime actuel de transition, qui lui ont été fidèles et qui ont fait des bonnes choses pour la libération du Mali, ne sont malheureusement pas tous capables de faire progresser le pays, maintenant qu’il faut faire franchir au Mali une nouvelle étape économique et de développement.

    La situation politique est donc, à mon avis, actuellement difficile au Mali. Elle l’est pour au moins trois raisons : la transition est terminée politiquement et peut-être juridiquement ; il faut faire le ménage dans la classe politique pour mettre définitivement hors d’état de nuire les personnes qui se sont révélées très nuisibles à l’intérêt national du Mali ; il faut enfin réussir à convaincre les fidèles du régime actuel de transition, civils et militaires, qu’après 4 à 5 ans d’association à l’exercice du pouvoir au plus haut niveau, certains d’entre eux devront retourner normalement à leurs activités antérieures pour laisser une place grande à des personnes issues directement de la volonté exprimée par le peuple malien dans les urnes et à des personnes très bien formées et très compétentes (des technocrates) dans leurs domaines à qui il sera exigé des résultats très satisfaisants, avec le risque pour les élus et les technocrates de sanction dans les urnes et de sanction par la rupture du contrat de travail.

    L’objectif de ceux qui exercent actuellement le pouvoir avec les militaires et de leurs soutiens ne doit pas être de chercher des prétextes pour allonger la période de transition. Il doit être de se préparer à quitter le pouvoir sous les applaudissements du peuple malien pour céder la place à des personnes nouvelles en partie sélectionnées par eux dès maintenant qui viendront aux responsabilités par la voie des urnes ou par la voie du mérite dans leurs domaines de spécialité, avec éventuellement un des leurs Assimi Goïta venu par les urnes au sommet de l’État pour faire tenir tout le monde ensemble.

    Le Mali-Kura, ça commencera à venir avec ce type de changement de dirigeants politiques et avec la mise en œuvre effective et intégrale de la nouvelle Constitution de juillet 2023 adoptée par le peuple du Mali par referendum. Le reste, dialogue intermalien, confédération des États du Sahel, sortie du CFA, doit venir après un nouveau changement politique et la mise en œuvre des institutions prévues par la nouvelle Constitution en vigueur.

    • i djou minè fanga,
      la transition continue, la cnt continue.
      c’est la volonté de tous les maliens. Ceux qui ne sont pas d’accord ne sont pas des maliens. c’est ce que tu répete toujours. il faut continuer jusqu’à la vérité.
      les putschistes ont dit qu’ils peuvent non ? donc il faut les laisser faire.
      quand on a fait deux coup d’etat avec les applaudissement du public, on continu
      Tu as toujours fais la publicité des militaires au pouvoir, il faut continuer. Tu es connu pour ça. Tu ne peux pas dire le contraire maintenant.
      Vous avez tuer le Mali, maintenant il faut l’enterrer.

      Vive les putschistes

      • Tu es ridicule, avec tes gamineries !

        Oui, je suis connu pour faire la chasse aux trolls français et tu en es bien un.

        Tes changements de pseudo, les bribes de bamanakan et les fautes volontaires de français dans tes messages ne trompent personne sur ta véritable de nature de minable troll au service des Officines publiques françaises de manipulation.

        Les putschistes, comme vous les Français les appelez, ont fait plus en peu de temps que tous les autres gouvernements depuis l’indépendance du Mali. A mon avis, ils ont fait plus que Modibo Keïta, dans des conditions encore plus difficiles. Mais c’est l’histoire qui le dira dans quelques décennies.

        Les putschistes ont pleinement réussi la mission pour laquelle ils sont venus au pouvoir. Mais ils ne peuvent pas tout, surtout s’ils ne se renouvellent pas.

        Pour la suite, ils doivent éviter d’être induits en erreur par leur entourage et leurs soutiens en restant trop longtemps au pouvoir sans base constitutionnelle et avec le risque d’usure, alors qu’ils ont eux-mêmes fait adopter par le peuple au référendum un nouvelle Constitution depuis bientôt un an et qu’il est possible d’organiser des élections auxquelles il est par la Constitution et la Charte de la transition possible aux militaires de se présenter après une démission ou une mise à la retraite.

        Il doit y avoir et il y aura probablement encore beaucoup de militaires dans l’appareil d’Etat après les prochaines élections présidentielle et législatives, notamment pour la poursuite de certaines politiques stratégiques du gouvernement actuel en matière sécuritaire et de géopolitique.

        Le sujet n’est donc pas d’opposer militaires ou putschistes et civils démocrates qui seraient omnipotents.

        Le sujet est de commencer désormais à mettre de l’ordre au Mali sur le plan constitutionnel et institutionnel en créant toutes les institutions et les organes prévus par la nouvelle Constitution et en assurant un meilleur équilibre dans les services de l’État entre, d’une part, les personnes nommées et les personnes élues et, d’autre part, les personnes d’origine militaire et les personnes d’origine civile.

        Il faut maintenant au Mali politiquement tout envisager dans le cadre de la nouvelle Constitution et sélectionner par élection et nomination en CDD pour servir le Mali les personnes les plus patriotes, mais aussi les plus compétentes et les plus dynamiques dans leurs domaines pour obtenir les résultats les plus élevés en faveur de la population malienne.

        Mali ma sa. E Sada de be ka sa.

  3. “…la sagesse voudrait que par l’ouverture d’un dialogue doctrinal direct, franc, sincère avec ceux qui, au nom de l’islam, prônent le Jihad pour instaurer la Charia, les colonels qui dirigent seuls le Mali, évitent à la patrie de tant de héros, le démarrage d’une guerre de cent ans, après celle de trente ans, terminée avec le retour à Kidal le 14 mars 2023….”
    PROFESSEUR DIALLO, ENGAGE L’ETAT SUR LE GLISSANT TERRAIN DE LA RELIGION SERAIT UN PRECEDANT DANGEREUX. QU’EST CE QU’ON VA NEGOCIER? QUOI? L’APPLICATION DE LA CHARIA AVEC UNE JUSTICE A TOIS VITESSES?
    LE CAS DE L’ARGERIE, QUI EST “UNE REPUBLIQUE ISLAMIQUE” DOIT SERVIR DE LECON A TOUS LES THEORICIENS DE CETTE LIGNE. L’ALGERIE LES A MATE JUSQU’A CE QUE TOUS RETOURNENT DANS LEUR MOSQUEE.

  4. Les Maliens dans leur écrasante majorité ne vont rien faire contre les colonels et la transition.
    La transition oeuvre pour la dignité et la souveraineté des Maliens.C’est cher au Maliens.
    Quand a ali, je dirais que ‘avant d’etre de Macina ou Peulh on est d’abord Maliens.
    Au Mali plus de 60% de la population ont le sang Peulh, au moins.
    Donc nos colonels et le Mali ne peuvent pas être contre l’ethnie Peulh.
    Par contre nos ennemis, les djihadistes et terroristes qu’ils soient Bambara, Minianka, Senoufo, Bozo, Tamachek, Maure, Bobo….Sonrai comme le PM Chogeul…l’armée défendra le Mali par tous les moyens nécessaires.

  5. Pourquoi certains peulhs se disant pur, certains touaregs se disant purs, attaquent nos pays de tout temps et sont considerés par l exterieur comme etantles rançonniers des peuples noirs?

  6. Nous n en avons pas besoin de vos va- et -vien sur le dos la poitrine et la tête du PEUPLE MALIEN ET DE SON ARMÉE DE JEUNES GENS QUE VOUS VIEUX SINGES ENVOIENT À LA MORT.

  7. Il faut dètester le Mali pour s attaquer à la rwlative paix et la sûreté et à la dignité retrouvée par le Mali et la majorité absolue des maliens. ALI NOUHOUM ET SES ACOLYTES S IDENTIFIENT TERRORISTES QUI EUX ONT PEUR, PAS AU PEUPLE, QUI N A PAS PEUR DE SON ARMÉE EN ARMES MAIS LA SOUTIENT LARGEMENT.

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