Les Partis politiques au Mali : Le nécessaire nettoyage et le nécessaire durcissement des conditions de création.

2

Après deux décennies de dictature marquées par la restriction des libertés notamment celles politiques, le Mali à la suite de la révolution de 1991 a opté pour la démocratie avec le multipartisme intégral.

En optant pour le multipartisme intégral, les autorités de l’époque ont voulu donner la chance et l’opportunité à chaque citoyen nourrissant une vision, un projet pour le Mali de l’inscrire dans un cadre politique et d’utiliser un parti politique pour porter cette vision ou  ce projet.

Mais depuis deux décennies ce multipartisme  a été progressivement détourné de son objectif par des aventuriers politiques.

Ayant été incapables de s’imposer dans un parti politique par manque de compétences ou par impatience, ou voulant tout simplement utiliser la politique comme raccourci pour accéder rapidement à des postes de responsabilités publiques et profitant du multipartisme intégral, des aventuriers politiques se sont mis à  créer des partis politiques fantômes. Ce qui fait qu’aujourd’hui que le Mali se retrouve avec plus de 200 partis politiques.

Le multipartisme intégral a favorisé la prolifération des partis politiques ne remplissant aucune condition d’existence ( pas siège, pas compte bancaire, non ténue des réunions statutaires, non tenue des conférences nationales et de congrès, non renouvèlement du bureau politique, non-participation aux élections…).

A cause du multipartisme intégral, des aventuriers politiques qui n’ont aucun parcours politique et qui n’ont exercé aucun mandat électif même au simple niveau local ont accédé à des responsabilités publiques (Conseillers techniques, conseillers spéciaux,  chargés de mission…) parce que tout simplement ils sont présidents de partis qu’ils ont eux-mêmes créés.

Ces aventuriers politiques veulent profiter de cette période de rupture de l’ordre constitutionnel normal pour s’imposer. Leur stratégie consiste à accuser les  grands partis politiques et les leaders politiques d’être responsables de tous les problèmes du Mali. Certains même vont jusqu’à nier la démocratie sans laquelle leurs partis n’auraient pas existé.

J’invite les autorités à entreprendre  un véritable travail de nettoyage de la classe politique en demandant à la justice de procéder à la dissolution de tous les partis politiques qui ne sont pas en règle vis-à-vis de la loi et de durcir les conditions de création des partis.

En attendant, les aventuriers politiques qui se sont retrouvés à des postes de responsabilités publiques sous cette transition ont intérêt à descendre sur le terrain pour faire un vrai travail de fond pour se constituer une base politique solide sinon à la fin de la transition, le réveil sera brutal pour eux.

 

Moussa BAGAYOKO

Ancien élu communal

Commentaires via Facebook :

2 COMMENTAIRES

  1. sangare c’est ainsi qu’avec ton farfelu leader Alpha Omar Konare et son ADEMA-PASJ ont democratise la corruption au Mali et ont transforme les partis politiques en sociétés et entreprises familiales et des machines d’achat de conscience se nourrissant du trésor national. Alors laisses les Maliens vrais decider de l’avenir de leur democratie!

  2. En démocratie, on n’empêche pas la création de partis, à fortiori provoquer sa dissolution du simple fait que ses animateurs profitent des deniers publics.
    SEUL LE PEUPLE DOIT SANCTIONNER.
    Si certains partis politiques continuent à exister malgré les sanction de la population c’est-à-dire sans élus, c’est du fait des tenants du pouvoir.
    PAR EXEMPLE DES HOMMES POLITIQUES COMME CHOGUEL MAIGA ET MOUNTAGA TALL DEVRAIENT DISPARAÎTRE DE LA SCÈNE POLITIQUE, SI CE N’EST ATT ET IBK
    On décide de ne travailler qu’avec des partis politiques qui ont une influence sur le terrain, le CNID et le MPR n’auront pas à siéger dans le gouvernement.
    Il en est ainsi de trop de partis politiques sans élus qu’ATT et IBK ont accepté à leurs côtés.
    LE PROBLÈME DU MALI EST QUE L’ESSENCE MÊME DE LA DÉMOCRATIE EST FOULÉE AUX PIEDS.
    Il s’agit de la SOUVERAINETÉ POPULAIRE.
    Après les élections, les partis politiques qui n’ont pas eu d’élus ne doivent non seulement pas avoir de financement public, mais aussi éloigné des affaires de l’Etat.
    Donc, il faut respecter l’essence de la démocratie, les partis politiques créés pour bénéficier des deniers publics vont disparaître de la scène politique.
    Naturellement, ce n’est pas les puchistes décidés à se maintenir au pouvoir qui vont les écarter.
    Eux se méfient des grands partis politiques qui veulent,à très juste raison,leurs places.
    ON NE PEUT PAS BÂTIR UNE DÉMOCRATIE SANS LES DÉMOCRATES.
    Un DÉMOCRATE est celui qui respecte le choix du peuple quelqu’en soit.
    Les démocrates ne sont pas légion sur la scène politique.
    Ce qui explique la floraison des partis politiques.
    Un démocrate ne crée pas un parti politique, s’il n’est pas sûr d’avoir un mouvement populaire avec lui.
    En démocratie,les partis politiques disparaissent par manque d’élus.
    Ils ne sont pas sanctionnés par une décision étatique.
    S’ils sont toujours là, c’est que d’autres au sommet n’ont pas respecté l’essence de la démocratie:la souveraineté populaire.

REPONDRE

Please enter your comment!
Please enter your name here

Leave the field below empty!