Les consommateurs maliens face aux nouvelles taxes : Fuir le mobile money ou s’adapter ?

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L’essor du mobile money au Mali a transformé les habitudes de paiement des citoyens, facilitant les transactions du quotidien, des petits achats aux paiements plus conséquents. Cependant, l’entrée en vigueur de nouvelles taxes, notamment une taxe de 10 % sur les recharges téléphoniques et de 1 % sur les retraits via mobile money, suscite des inquiétudes. Entre crainte d’une baisse du pouvoir d’achat et nécessité de contribuer aux finances publiques, les consommateurs maliens se retrouvent face à un dilemme : abandonner ces services ou apprendre à composer avec cette nouvelle donne ?

Des taxes qui font débat

Depuis le 5 mars 2025, le gouvernement malien applique ces nouvelles taxes sur les transactions mobiles. L’objectif affiché : renforcer les ressources publiques pour financer des projets d’infrastructure et de développement. Mais pour de nombreux usagers, cela représente une charge supplémentaire, d’autant plus dans un contexte économique déjà difficile.

Si certains estiment que ces prélèvements sont nécessaires pour soutenir l’économie nationale, d’autres redoutent une baisse de leur pouvoir d’achat et une diminution de l’attractivité du mobile money. Face à ces inquiétudes, un phénomène se dessine : la tentation de contourner ces taxes en se tournant vers des alternatives moins régulées.

Se détourner du mobile money : une fausse bonne idée ?

L’augmentation des coûts liés aux transactions mobiles pousse certains consommateurs à privilégier les paiements en espèces ou à recourir à des circuits informels. Cette réaction est compréhensible mais comporte des risques. En dehors du cadre réglementé, les utilisateurs s’exposent davantage aux fraudes, aux arnaques et aux litiges non résolus en cas de problème.

D’autres pays africains ayant adopté des taxes similaires ont observé le même phénomène : une partie de la population délaisse temporairement les services officiels avant de les réintégrer, face aux inconvénients de l’économie informelle.

Le rôle des autorités : sensibiliser et rassurer

Pour éviter un rejet massif du mobile money, les autorités maliennes ont un rôle clé à jouer. Elles doivent renforcer la communication sur l’utilité de ces taxes et leurs bénéfices pour la population. En expliquant comment ces fonds seront utilisés – amélioration des services publics, digitalisation de l’économie, développement d’infrastructures – elles peuvent apaiser les craintes et encourager l’adhésion.

Par ailleurs, mettre en avant les avantages du mobile money, tels que la sécurité, la traçabilité et la facilité d’accès, pourrait aider à convaincre les consommateurs de rester dans le système formel.

Adopter de bonnes pratiques pour une transition en douceur

Plutôt que d’abandonner ces services, les consommateurs peuvent adopter des stratégies pour optimiser leur utilisation du mobile money malgré la taxation. Voici quelques recommandations :

  • Privilégier les transactions groupées : Au lieu de multiplier les petits retraits, mieux vaut effectuer des opérations moins fréquentes mais plus conséquentes pour limiter l’impact de la taxe de 1 %.
  • Favoriser les paiements directs : Payer directement via mobile money plutôt que de retirer de l’argent permet d’éviter certaines taxes.
  • Utiliser des plateformes officielles : Pour éviter les arnaques, il est essentiel d’effectuer ses transactions via des services agréés par les autorités maliennes.
  • Se tenir informé : Une meilleure compréhension des services et des régulations permet d’éviter les mauvaises surprises et d’adopter une utilisation plus stratégique du mobile money.

S’adapter plutôt que fuir

Si les nouvelles taxes sur le mobile money peuvent sembler contraignantes, elles s’inscrivent dans une démarche visant à renforcer l’économie nationale. Plutôt que d’abandonner ces services et de prendre le risque d’une insécurité financière accrue, les consommateurs ont tout intérêt à s’adapter intelligemment.

Le défi pour le gouvernement sera de prouver que ces prélèvements servent réellement l’intérêt collectif. Quant aux citoyens, en adoptant des pratiques responsables, ils peuvent continuer à tirer parti des avantages du mobile money tout en contribuant au développement du pays.

En fin de compte, s’adapter est sans doute la meilleure réponse face à cette nouvelle réalité.

 

Manda CISSE

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2 COMMENTS

  1. Que les Maliens sont insensibles et difficiles, qu’ ils aoprennent que personne ne va faire le Mali a leur place!

    • Pas d’accord avec toi! Wagner est couramment on train de faire survivre le Mali. Wagner n’est pas Malienne que je sache. Just saying! 🙂

      PS: Expecting the usual vulgar insult from Kingui, instead of an intelligent counter-argument.

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