L’Alliance des États du Sahel dans un Nouvel Élan d’Intégration Régionale en Afrique de l’Ouest

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Face aux défis sécuritaires et économiques grandissants, l’Alliance des États du Sahel (AES) attire l’attention de plusieurs pays voisins. Les experts évoquent régulièrement l’intérêt éventuel du Togo, du Bénin et du Ghana pour ce bloc sahélien en plein essor. Dans une récente émission, les experts Mamadou Diouf et Sogoyou Keguewe ont analysé cette dynamique et ses implications pour la région.

Selon Sogoyou Keguewe, journaliste et ancien ambassadeur, l’AES offre une perspective réaliste pour l’avenir. « L’avenir est dans l’AES, pas dans une CEDEAO affaiblie », affirme-t-il. La structure sahélienne se distingue par son indépendance vis-à-vis des puissances extérieures, notamment les anciennes puissances coloniales, et son approche souverainiste.

L’AES repose sur des fondations solides définies par la Charte de Liptako-Gourma. L’article 11 de cette charte met en avant des conditions claires d’adhésion, notamment le partage de réalités géographiques et politiques ainsi que des objectifs communs. Cette ouverture rend possible l’intégration de pays comme le Togo, bien que situé en dehors de la zone sahélienne stricte.

L’intérêt grandissant pour l’AES s’explique par plusieurs facteurs. Tout d’abord, les pays sahéliens ont montré leur capacité à agir de manière souveraine, à l’instar du Niger, qui investit massivement dans des projets stratégiques tels que le barrage de Kandadji et un complexe pétrochimique à Dosso. Ces initiatives démontrent une volonté de rupture avec la dépendance extérieure, en misant sur des solutions locales pour le développement économique.

Ensuite, l’AES est perçue comme une plateforme capable de répondre efficacement aux menaces sécuritaires, notamment la lutte contre les groupes jihadistes. Cette coopération régionale attire l’attention de pays confrontés à des défis similaires, comme le Bénin.

Le Togo se positionne également comme un candidat potentiel à l’AES. Sa proximité géographique et ses liens sociaux et culturels avec les pays sahéliens renforcent cette possibilité. Mamadou Diouf souligne que « plus de 70 % des Togolais soutiennent cette dynamique », bien que ce chiffre mérite des vérifications plus approfondies. Toutefois, des questions se posent sur l’adéquation de ses politiques internes avec les objectifs de l’AES, notamment en matière de gouvernance et de lutte contre la corruption. L’expert Diouf met en garde : « Pour rejoindre l’AES, le Togo devra démontrer une véritable rupture avec les pratiques de gouvernance traditionnelles. ». Il évoque également l’importance pour le Togo de s’aligner sur les principes souverainistes et panafricanistes de l’AES.

L’AES ne se présente pas comme une organisation parfaite, mais comme une alternative prometteuse. « Nous ne sommes pas là pour idéaliser l’AES, mais ils sont sur la bonne voie », affirme Sogoyou Keguewe. Cette initiative incarne une réponse au désir croissant des peuples africains de prendre leur destin en main, loin des modèles imposés par l’Occident.

L’adhésion potentielle de nouveaux membres reflète une dynamique régionale où la souveraineté, la sécurité et le développement sont placés au centre des priorités. L’AES pourrait ainsi devenir un modèle d’intégration pour d’autres régions du continent.

En conclusion, l’AES représente bien plus qu’une simple alliance régionale. Elle incarne une aspiration collective à la liberté, à la justice et au progrès. Alors que d’autres pays de la région envisagent d’y adhérer, l’AES continue de s’affirmer comme un moteur d’espoir pour une Afrique de l’Ouest souveraine et solidaire.

Moussa Faye

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1 commentaire

  1. AES is all good plus more Africans believe they see in AES. AES represent Africa First movement that feature God speed pursuit of delivery of world class modern Self Reliance.
    People of Books!
    Henry Author Price Jr aka Kankan

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