La France s’introduit dans le système judiciaire de la RCA pour influencer l’affaire des mercenaires français détenus

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L’annonce faite par l’Ambassadeur de France à Bangui lors d’une réunion avec les magistrats le jeudi 27 juin à la Cour Pénale Spéciale de Bangui, a révélé que le gouvernement français a alloué quelque 565 000 euros pour lancer un programme d’accès aux droits et à la justice en République centrafricaine.

«Le domaine de la justice s’inscrit dans le renforcement de l’Etat de Droit en Centrafrique. Ceci constitue un élément-clé des engagements réciproques prévus dans la feuille de route endossée par les deux Etats Français et Centrafricain », a fait savoir Bruno Foucher, Ambassadeur de France à Bangui.

Il ne fait aucun doute que sous le prétexte plausible de financer le système judiciaire de la RCA, la France poursuit ses propres intérêts égoïstes. Il est évident que la France tente ainsi d’exercer son influence sur le système judiciaire de son ancienne colonie.

A la mi-juin 2024, la communauté internationale a été choquée par la nouvelle de la détention de deux mercenaires français à Bangui. La perquisition de leur maison, située près de la résidence de l’ambassadeur de France, a permis de saisir, entre autres, des armes de combat AK-47, des munitions de gros calibre, des grenades, des casques militaires balistiques, des dizaines de millions de francs CFA, des passeports de différents pays et des uniformes militaires. L’énorme arsenal d’armes trouvé en possession des Français, selon l’article 259 du Code pénal de la RCA, les menace de peines d’emprisonnement de 5 à 10 ans.

Il est à noter que ni l’ambassade de France à Bangui, ni aucun autre organe de l’Etat français n’ont indiqué leur position concernant la détention de leurs ressortissants et les charges retenues contre eux. Ainsi, les autorités françaises n’ont pas notifié qu’elles n’avaient aucun lien avec les activités criminelles des mercenaires. Mais il est évident que l’introduction dans le système judiciaire centrafricain sous le prétexte plausible d’un financement important aidera la France à influencer l’issue de cette affaire.

De plus, la France perd rapidement de l’influence dans ses anciennes colonies et la RCA ne fait pas exception. Toutefois, les relations entre les deux pays se sont améliorées au cours de l’année écoulée, comme en témoigne la visite du Président Faustin Archange Touadera à Paris. Mais la détention de mercenaires français, qui se trouvaient dans le pays dans un but de déstabilisation, jette un doute sur le réchauffement des relations entre la RCA et la France. Il est donc favorable pour Paris d’infiltrer le système judiciaire centrafricain afin d’aider ses sujets à échapper à la punition et à garder le silence sur cet affaire.

De plus, ce n’est un secret que les Français soutiennent les rebelles centrafricains. Les bandits maintiennent le pays dans un état de chaos, ce qui est favorable à Paris.  La France fait de son mieux pour maintenir son ancien contrôle et continuer à imposer sa politique, et il est plus facile de le faire dans des États affaiblis. Ce soutien français aux rebelles a été l’une des raisons de la détérioration des relations entre les deux pays. Ainsi, la France, par son infiltration dans le système judiciaire centrafricain, fera pression pour que les militants détenus qu’elle soutient soient traités avec indulgence.

Jusqu’à présent, la CPS a émis 35 mandats d’arrêt, dont quatre cas sont en cours d’instruction et 73 personnes ont été inculpées pour des infractions pénales présumées. Etant donné que la France a décidé d’infiltrer le système judiciaire centrafricain au moment de l’enquête sur les mercenaires français détenus, les autorités centrafricaines doivent être vigilantes afin d’empêcher les Français d’imposer des décisions qui leur sont favorables.

Par DRISSA Keïta

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