La classe politique malienne à la croisée des chemins ! Le renouveau démocratique s’impose !

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Depuis le  18 août 2020  au Mali, la classe politique est décriée, vilipendée et vouée aux gémonies d’abord par des thuriféraires de la transition en service commandé, ensuite et de plus en plus par une large partie de l’opinion publique. Après la classe politique, c’est la démocratie elle-même en tant  que système qui est attaquée, décriée comme non adaptée à nos réalités sans pour autant lui opposer un meilleur système de gouvernance ! Cependant la Démocratie ne vaut que par l’usage que nous en faisons !

La Démocratie est loin d’être une tare en soi , mais partout dans le monde , elle a été dévoyée  et pervertie par des pratiques très loin de l’éthique ,de l’intégrité , de l’exemplarité et des autres valeurs qui lui sont vitales , elle a ainsi été très souvent la principale victime des ambitions,  de la vanité et de la cupidité des hommes politiques censés l’incarner et la faire vivre et qui ont entretenu l’illusion que la Démocratie ne se limite  qu’à l’organisation des élections !  C’est pourquoi aujourd’hui dans le monde, les ” démocraties imparfaites ” sont beaucoup plus nombreuses que les ” démocraties à part entière ” même dans les pays les plus avancés ! Ces remises en cause font naturellement en ce moment en  Afrique le lit des régimes  supposés être de transition  qui trouvent ainsi une  justification et une  légitimation de la violente rupture de l’ordre constitutionnel  par les armes. Ces attaques contre la classe politique, la démocratie et l’Etat de droit sont-elles simplement opportunistes ou ont elles un quelconque fondement aussi minime soit-il ? Plusieurs  indicateurs  font plutôt pencher vers la deuxième thèse.

En effet , incontestablement depuis l’ avènement de la Démocratie en 1991 au Mali , la politique et la classe politique font du surplace : une fois la Démocratie posée ,  les partis politiques , toujours plus nombreux ont été créés  sur le même modèle avec des statuts et règlements standards et les mêmes logiciels ! Conçus pour être les réceptacles des aspirations politiques, économiques et sociales des citoyens ainsi que les moteurs de la formation et de l’information en vue de la  construction citoyenne d’un monde meilleur,  les partis politiques sont devenus uniquement des instruments de conquête  du pouvoir par des élections où sont mis en œuvre tous les moyens , surtout  la fraude , la corruption et l’achat des consciences .

Ils sont devenus des biens patrimoniaux transmissibles, des fonds de commerce et d’influence, des ascenseurs socio-économiques très loin des aspirations légitimes des populations au nom desquelles  ils prétendent se battre !  Figés dans leurs carcans préhistoriques, ces partis ont vite été dépassés par le fulgurant développement de la communication et de la société qui ont fini par leur échapper ! Les influenceurs,  les bonimenteurs et autres chroniqueurs, saltimbanques de la politique, à travers les réseaux sociaux, prennent de plus en plus la place des partis politiques dans la formation de la conscience politique et de l’opinion publique !

Les téléphones portables remplacent de plus en plus les livres et les journaux, les foras sur internet et les groupes WhatsApp  remplacent les réunions et autres séminaires politiques.

Face à ces défis réels et immenses,  la classe politique doit elle et peut-elle rester sur la défensive et s’arcbouter sur ses  fondements historiques aujourd’hui dépassées ou doit-elle  réagir,  se remettre en cause et s’adapter pour sauver la démocratie et l’Etat de droit ?

Elle doit assurément réagir et vite , d’abord en se remettant en cause par une introspection saine et objective qui permettra de mettre à nu ses faiblesses et ses retards , ses incohérences et ses échecs , sa pratique de la Démocratie ,  Bref elle doit BALAYER DEVANT SA PORTE !

A commencer par l’état des lieux :

Au lendemain de la révolution démocratique de mars 1991 , les différentes associations du mouvement démocratique deviennent tous des partis politiques et à la faveur  du multipartisme intégral institué par la nouvelle Constitution,  on comptera  plus de 300 partis politiques car aucun critère sélectif n’en restreint tant soit peu la création , l’obtention du récépissé est assez aisé. La loi sur le financement des partis politiques viendra aiguiser par la suite beaucoup d’appétit !

Alors les partis politiques ont fleuri : une multitude de micro partis côtoient des partis de plus grande envergure issus des différentes associations du mouvement démocratique qui vont eux même éclater et se démultiplier, sans compter les partis  qui n’ont d’existence que le récépissé.

En réalité moins de 50 partis concourent régulièrement aux joutes électorales et moins de 50 sont éligibles au financement public. Les élections sont devenues des gigantesques foires de la fraude et de la corruption à ciel ouvert et c’est à qui paye le plus que vont les suffrages. Il est de notoriété publique que  certains partis sont devenus de véritables laboratoires de la fraude électorale et  pour être sûr de remporter une élection quelconque il faut absolument conclure une alliance avec ces  partis !

Outre leurs textes désuets et stéréotypés la gestion des partis politiques s’est pendant 30 ans caractérisée par :

– La toute puissance tutélaire irrévocable du Père fondateur Président à vie.

– la gestion patrimoniale.

– l’opacité financière totale.-

– l’inamovibilité des cadres dirigeants.

– La cooptation au détriment du mérite et de la compétence.

– L’hypertrophie injustifiée et paralysante  des organes exécutifs.

– La non limitation des mandats des dirigeants.

– La primauté des ambitions individuelles au détriment de l’ambition collective.

– l’affairisme des élus surtout municipaux.

– la prédation foncière.

– l’impunité. Bref l’incurie.

Ainsi le rôle et le devoir des partis politiques ont été si dévoyés au cours de ces dernières décennies qu’il n’est point surprenant qu’ils aient perdu en crédibilité, en aura,  en attractivité et en respect auprès des citoyens !

Pas étonnant non plus que le taux de participation aux élections dégringole d’année en année pour atteindre péniblement le taux de  presque 35% en 2018 et 2020 !

Comme on peut le voir l’état des lieux n’est pas reluisant mais doit-on pour autant jeter le bébé avec l’eau du bain ? Il  va de l’avenir de la Démocratie et de l’Etat de droit , de l’avenir du Mali et des générations futures que des hommes politiques courageux acceptent de relever le défi historique de la réhabilitation de la politique et de la classe politique en réfléchissant lucidement à l’avenir de la Démocratie et des partis politiques , en s’imposant , en imposant dans le jeu politique , dans la conduite de leurs partis  et de l’Etat des  règles claires et strictes d’éthique, d’exemplarité, de redevabilité, de transparence et d’intégrité !

Il  faut en effet beaucoup de courage,  d’engagement et  d’abnégation pour lancer cette seconde révolution au sein même de la démocratie et dont  les principaux axes sont :

LA CHARTE DE L’ÉTHIQUE,  DE L’INTÉGRITÉ ET DES VALEURS :

La tâche primordiale et la plus importante sera de redéfinir les textes fondamentaux des  partis politiques :

En effet après le chapitre des  “STATUTS ” qui est une obligation légale administrative,  le second chapitre doit être une CHARTE DE L’ÉTHIQUE, DE L’INTÉGRITÉ ET DES VALEURS dans laquelle seront inscrites d’abord et surtout les exigences de :

– probité

– loyauté

– intégrité

– moralité

– exemplarité

–  redevabilité

– limitation des mandats

– transparence

– solidarité

– incompatibilités

La CHARTE sera complétée par une  liste des SANCTIONS  prévues en cas de violation d’une des règles. Un COMITÉ DE L’ÉTHIQUE au dessus de toutes les instances du parti , sera chargé de veiller au respect de la CHARTE dans les textes et dans les actes des  responsables politiques à tous les niveaux et prononcer des sanctions en cas d’infraction. Cette CHARTE DE L’ÉTHIQUE, DE L’INTÉGRITÉ ET DES VALEURS doit être validée par un congrès. Il est inadmissible,  indécent et inexplicable que des responsables  choisis par le parti pour occuper des fonctions au plan national ou local , soient traduits en justice pour des crimes ou délits et  condamnés , reviennent trouver leurs places au sein des instances du parti  sans aucune sanction ni même demande d’explications du parti !

En conclusion,  il est très difficile d’exiger une gouvernance vertueuse au niveau de l’Etat,  si les partis politiques qui désignent les gouvernants ne s’appliquent pas à eux-mêmes des règles d’intégrité !

LES MOUVEMENTS DE FEMMES ET DES JEUNES :

En ce qui concerne les ” mouvements affiliés au Parti : mouvement des femmes et mouvement des jeunes, ils ne sont que des survivances d’un passé révolu qui consacrait une réelle discrimination au sein des partis politiques où les femmes et les jeunes étaient relégués aux tâches ingrates et uniquement festives ! Ces mouvements doivent disparaître et les intégrer dans les organes exécutifs avec une parité de 35% pour les femmes et les hommes et 30% pour les jeunes. Cette même parité sera appliquée sur les listes de candidatures aux différentes élections. Sans cette remise en question salvatrice et salutaire au sein et par la classe politique, je crains fort un long crépuscule pour la politique et les partis politiques au Mali !

                                                                                                             

  Malick Touré

Administrateur Civil.

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3 COMMENTAIRES

  1. Il faut laisser le temps au cnt de detecter les mecanismes de transgressions instiller par les nouvelles technooogies en observant les comportement passifs des vaccinez du convid .

  2. Il faut refonder la politique Malienne en commençant par rejeter tous les anciens partis et leurs politiciens qui ont transforme la democratie en kleptocratie ou sinon qui ont democratise la corruption (ADEMA-PASJ, RPM, CNID, PARENA, UDD, SADI, CODEM, YELEMA, ASMA, ADP, URD, etc.), il faut réduire le nombre des partis politiques et leurs associations a 4, il faut arrêter de mettre de l’argent du trésor Malien a la disposition des partis politiques donc arrêter de financer les partis politiques par l’argent du trésor Malien. Il faut limiter le nombre de mandats des chefs des partis politiques a 2 mandats.

  3. Comment redorer le blason de la pourriture passée? Le chemin est long et très long, mais sans les partis politiques il n’y a pas de démocratie. Il faut peut-être de nouvelles têtes pour donner la confiance aux maliens qui confondent politique à magouille.

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