Abdoul K. Yada est l’Administrateur général de Cotradis, Société burkinabé spécialisée dans les véhicules de transport des minerais. Depuis 2015, un litige oppose Cotradis à la Société Fenie Brosette Côte d’Ivoire, filiale de Fenie Brossette, société marocaine cotée à la Bourse de Casablanca. Au cœur du dossier, l’acquisition de camions par Cotradis auprès de Fenie Brosette Côte d’Ivoire. La justice s’est rapidement intéressée à l’histoire. Les moteurs des véhicules seraient inadaptés, selon l’administrateur général de Cotradis. Faux rétorque Fenie Brosette pour qui « Cotradis a exploité ces camions dans des conditions particulièrement exigeantes en violation des prescriptions techniques du constructeur pendant plus d’un an, maximisant ainsi ses bénéfices avant d’entamer une procédure judiciaire » …
Les procès s’enchainent. Verdict, contre décision, le climat devient rapidement délétère. La certitude ? L’entreprise Cotradis a obtenu auprès de la justice ivoirienne d’importants dédommagements. Même si la société « Fenie Brossette Maroc » n’est pas directement impliquée dans la transaction commerciale, elle a été déclarée « solidaire » dans la condamnation de sa filiale ivoirienne. .
M Yada a-t-il bénéficié d’une garantie auprès de son client CIMAF Côte d’Ivoire pour financer l’acquisition des camions auprès de la banque Société Générale ? Si oui, la société Cotradis a-t-elle honoré sa créance auprès de la banque ? Autre question ? La banque a-t-elle activé la garantie ? Les réponses à toutes ces questions existent.
D’après nos investigations, Fenie Brossette a remboursé le montant de la commande, soit de près de 1 milliard de FCFA. De plus un responsable de la société affirme avoir fait « cadeau » des camions déjà en possession de Cotradis.
Où est alors le problème ?. Un représentant de Fenie Brossette nous a indiqué que « dans le camp d’en face certains cherchent à empocher la somme supplémentaire de 1 milliard de FCFA. »
Parmi les travailleurs de Cotradis, ,certains ont décidé ce 18 décembre 2024 de constituer une association « Doléances-Cotradis »
Omer Compaoré est l’un des responsables de l’initiative : « Moi je suis parent d’un ancien travailleur de Cotradis. Ce n’est pas la force qui peut régler l’affaire. Nous ne sommes pas d’accord avec la méthode de Yada. Nous ne voulons plus de manifestations devant l’Ambassade du Maroc. Nous demandons à toutes les bonnes volontés de nous aider. Le Maroc aussi. Nous ne voulons plus d’intermédiaires qui affirment vouloir défendre les travailleurs alors qu’ils pensent à autre chose ». Côté autorités burkinabé, on reconnaît que le « dossier est suivi à la loupe ».
« Le plus important et j’insiste ce dossier ne va pas mettre en danger nos relations avec. Le Maroc. C’est très important de le signaler » « Ce dossier ne va pas remettre en cause nos excellentes relations avec le Maroc. Nous l’avons clairement signifié aux protagonistes».
Mohamed Coulibaly