Démarrons ensemble la nouvelle année !

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L’année qui s’achève a posé de nombreux défis au monde et surtout aux peuples africains. Le monde subit une période historique de conflits sanglants et meurtriers qui ont culminé ces douze derniers mois et refusent encore de diminuer malgré les efforts des hommes de bonne volonté pour la paix et l’agressivité des forces de défense et de sécurité dans leurs approches et réactions dans certains pays comme le nôtre. Les effets néfastes de ces attentats perpétrés par des terroristes impies et des gouvernants sans moralité voulant contrôler le monde sur tous les plans (politiquement, économiquement, idéologiquement et culturellement sans rencontrer d’opposition) ont engourdi et traumatisé les peuples à travers notre planète. Au-delà de la violence qui saigne dans notre conscience, les crises politiques, climatiques et sanitaires sont en train de fragmenter l’économie mondiale en de nouveaux blocs géopolitiques, caractérisés par de nouvelles normes. Nous devons maintenir notre sentiment d’indignation face à ces monstruosités. Notre planète vit un moment crucial et très spécial de son histoire. Considérant les limites, les insuffisances et l’instrumentalisation politique des institutions internationales, il devient très important que nos pays prennent la décision ferme de ne pas vivre avec cette épidémie de violences atroces et de misère sociale et économique.

Comme toujours, nous nous inclinons respectueusement devant le courage et le sacrifice de nos peuples qui endurent, avec beaucoup de dignité et de philosophie, les épreuves de ces moments difficiles qui nous espérons ne seront qu’une parenthèse de notre histoire commune et de notre destin commun. Les lumières de l’année s’éteignent aussi avec la disparition inestimable de plusieurs de nos parents, amis et bien d’autres connaissances dont nous ne saurions citer les noms, mais tous très importants pour l’humanité. Que leurs âmes demeurent en paix pour l’éternité.

Il est évident que nous nous préparons à laisser derrière nous une année difficile et hériter d’un monde divisé. Les pays africains qui semblent être les plus touchés par ces bouleversements sauront-ils retrouver leur voie et composer du mieux possible avec les nouvelles réalités ?

L’heure est à la consolidation d’une Afrique qui saura faire ses propres choix de valeurs -militaires, technologiques et culturels. Nous devrions avoir des débats, où les vrais enjeux sont de savoir ce que nous voulons devenir par rapport aux modèles étrangers ou aux valeurs dites universelles. En effet, nous avons traversé une période de notre histoire où la génération précédente de politiciens est allée jusqu’à détruire nos tissus sociaux, nos valeurs et fragiliser nos pays dans l’espoir de faire partie du soi-disant ‘‘monde civilisé’’. Nous ne devons plus jamais sacrifier nos valeurs et nos intérêts nationaux au nom de l’Ordre International Libéral ou dans le but d’améliorer nos relations avec d’autres entités. Il est crucial d’éviter les erreurs du passé car ne pas tirer les leçons du passé revient à placer l’histoire dans une posture d’inutilité.

Alors que nous faisons face à de grands défis et à des choix difficiles, nous devons mettre nos efforts et énergies en commun afin qu’ensemble, nous puissions tracer une voie nouvelle audacieuse pour accélérer l’avancement des pays africains vers un vrai développement durable sur tous les fronts. Le contexte politique actuel du monde est le plus complexe de notre époque, et il impose de faire des choix extrêmement délicats. C’est pour cela que face à la fragmentation du monde en de nouveaux blocs géopolitiques et économiques, les dirigeants africains doivent s’attacher à saisir les opportunités que leur offrent les transformations majeures qui sont en cours. En effet, cette dernière décennie a été assez révélatrice des batailles géopolitiques autour de l’Afrique. Le moment est certes opportun pour l’Afrique de tracer les sillons d’un nouveau partenariat avec le reste du monde. C’est pour cela qu’il est important de reconnaître la nécessité des intégrations régionales et les fondements d’un monde multipolaire qui permettent une coopération économique et politique. Nous devons travailler ensemble pour la construction d’une Afrique libre et harmonieusement démocratique parlant d’une seule voix. Au milieu d’un monde bouleversé et troublé par l’éternel conflit des intérêts géostratégiques, nos pays doivent unir toutes leurs forces et toutes leurs intelligences pour penser le rôle et la stratégie de l’Afrique au 21ème siècle. Nous devons pouvoir réaliser pleinement notre potentiel et parvenir à achever le cycle de la transformation tant souhaité. Cette nouvelle phase appelle une participation de nos peuples autour des objectifs de transformation structurelle et d’amélioration de la gouvernance. Il est important de dégager des stratégies pour le développement des ressources humaines nécessaires au développement économique et pour une bonne gestion de nos ressources naturelles afin qu’elles profitent prioritairement à nos populations dans leur ensemble, mais aussi obtenir l’effet de levier souhaité de nos politiques commerciales sur nos objectifs de développement. Nous devons toujours être disposés et prêts à travailler avec les différents blocs du monde malgré le sombre héritage historique de certains, mais nous ne devons jamais le faire aux dépens de nos peuples, de nos valeurs et de nos intérêts nationaux. Nous devrions toujours rechercher un engagement équilibré et constructif avec les autres nations.

La tâche qui nous attend est de restaurer la confiance dans nos pays et nos institutions sociales et politiques. Cela nécessite des engagements dans des réformes systémiques car sans ces réformes, les prochaines crises pourraient être étonnamment similaires. Ces engagements nous permettront non seulement de faire face à nos défis d’ordre géopolitique, économique et sécuritaire, mais aussi d’agir au mieux pour le rayonnement de nos nations dans le monde, de leur identité, de leur culture et pour leur pérennité. Le défi est surtout de prouver que la nouvelle année marque un tournant pour notre gouvernance et pour guérir les fractures laissées derrière nous. Alors, abordons cette nouvelle année avec une nouvelle perspective et un nouvel objectif et démarrons ensemble afin de mettre en œuvre les changements politiques, économiques et sociaux qui répondent aux attentes de nos peuples. Plus important encore, en ces temps difficiles, restons solidaires et soutenons les causes importantes dans nos vies. Nous devons sûrement continuer à défendre nos nations et les valeurs qui nous unissent tous. Les choix ou mesures que nous prenons aujourd’hui, ensemble, déterminent fondamentalement notre avenir.

Que cette année voit le couronnement de tous les efforts et les sacrifices que nous avons consentis pour un avenir meilleur de nos familles et de nos peuples. Nous prions non seulement pour que nos pays trouvent les ressorts et les moyens nécessaires pour se détacher de cette période trouble de leur existence, mais aussi pour que l’année nouvelle s’annonce comme porteuse d’espérance et de renouveau. Conséquemment, nous vous souhaitons une heureuse et sereine fin d’année et formons nos vœux de bonheur les plus chaleureux pour le nouveau cycle qui commence. Que Dieu montre le bon chemin à l’ensemble des peuples sur cette terre, qu’Il assiste nos Nations dans une Afrique unie et en paix et qu’Il nous bénisse dans nos cheminements.

Cheick Boucadry Traore

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